Salmonella spp. est la cause la plus fréquente des épidémies alimentaires en 2007

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ont publié, le 6 mai dernier, leur rapport⁽¹⁾ de synthèse communautaire sur les épidémies d'origine alimentaire au sein de l'Union européenne en 2007.

Les rapporteurs soulignent qu'un nouveau système de notification relatif à l'information sur les épidémies d'origine alimentaire a été utilisé pour la première fois en 2007 afin d'améliorer la qualité des données au niveau communautaire. Les épidémies sont ainsi divisées en épidémies confirmées et en épidémies possibles. Pour les premières, le lien entre les infections humaines et la source alimentaire est vérifié par détection en laboratoire de l'agent causal dans les produits alimentaires impliqués et/ou grâce à des preuves obtenues par l'épidémiologie analytique. Les secondes sont définies, elles, comme des épidémies pour lesquelles il existe des informations associant les personnes malades à un vecteur alimentaire potentiellement commun.

Près de 40 000 personnes malades et 19 décès pour l'année 2007

Au total, en 2007, 5 609 épidémies⁽²⁾ d'origine alimentaire ont été signalées par 22 Etats membres, soit une baisse de 2,2 % par rapport à 2006. Sur ce nombre total, 36,1  % sont confirmées (soit 2 025). Les épidémies confirmées ont affecté 39 727 personnes (3 291 d'entre elles ont dû être hospitalisées) et entraîné 19 décès.

Le rapport révèle que Salmonella spp. est la cause la plus courante des épidémies d'origine alimentaire au sein de l'Union européenne en 2007. Elle est responsable en moyenne de 4 épidémies signalées sur 10. Au total, 2 201 épidémies dues à Salmonella spp. ont été signalées (590 confirmées) par 22 Etats membres. Les épidémies confirmées ont touché 8 922 personnes (1 773 hospitalisations) et causé 10 décès. Salmonella Enteritidis est le sérovar le plus fréquemment impliqué. Les aliments en cause dans ces épidémies sont majoritairement des œufs ou des produits contenant de l'œuf (42 % des cas).

Les virus constituent la deuxième cause la plus fréquente des épidémies d'origine alimentaire. La plupart d'entre eux sont des calicivirus, notamment des norovirus. Au total, 668 épidémies signalées par 18 Etats membres (dont 111 confirmées) leur sont attribuées, affectant 3 784 personnes (131 hospitalisations), mais sans aucun décès. Les aliments incriminés sont principalement les crustacés, les fruits de mer et les mollusques.

Les toxines bactériennes et les parasites ne sont pas en reste

Campylobacter arrive en troisième place dans les épidémies d'origine alimentaire. La bactérie a été responsable, dans 17 Etats membres, de 461 d'entre elles, dont 29 confirmées. Ces dernières ont affecté 244 personnes (19 hospitalisations). La viande de volailles (38 % des cas), mais aussi d'autres viandes (bovine pour 28 % des cas) demeurent la source alimentaire la plus courante de ces épidémies.

Les toxines bactériennes, telles que celles produites par les bactéries Bacillus spp., Clostridium spp. ou Staphylococcus spp., sont signalées comme étant la cause de 458 épidémies au sein de 18 pays de l'Union. Les 427 confirmées ont affecté 6 277 personnes et entraîné 4 décès.

Les Etats membres ont également déclaré des épidémies causées par d'autres bactéries, telles que E. coli (29 épidémies confirmées, 541 personnes touchées et 24 hospitalisations), Yersinia (2 épidémies confirmées), Listeria (aucune confirmée cependant), Shigella, Enterobacter et Citrobacter. Les parasites sont à l'origine de 35 épidémies confirmées (746 personnes atteintes) causées, pour la plupart d'entre elles, par Trichinella et liées à la consommation de viandes de porc et de sanglier insuffisamment cuites. 17 épidémies d'origine hydrique sont en outre signalées par 8 Etats membres, affectant au total 10 912 personnes (232 hospitalisations).

Le rapport indique par ailleurs que dans le cas des intoxications alimentaires confirmées, les produits contaminés étaient consommés le plus souvent à la maison (37 % des cas), au restaurant (28,6 %) et dans les écoles (8 %).

Les systèmes de recherche et de notification ne sont pas harmonisés au sein de l'Union

Au niveau des pays membres, la France et l'Espagne ont enregistré le plus d'épidémies d'origine alimentaire confirmées (respectivement 48,8 % et 24,5 % soit 73 % à elles deux). Mais les données relatives aux épidémies d'origine alimentaire en 2007 fournies par 22 Etats membres⁽³⁾ varient considérablement, car les systèmes de recherche et de notification nationaux ne sont pas harmonisés au sein de l'Union, selon les rapporteurs. Le nombre d'épidémies signalées et vérifiées par les Etats membres ne reflète pas nécessairement différents niveaux de sécurité des aliments. Il est probable qu'un nombre élevé d'épidémies signalées démontre au contraire l'efficacité des systèmes de contrôle nationaux.

• (1) Le rapport est entièrement consultable sur le site : www.efsa.europa.eu

• (2) Une « épidémie alimentaire » est définie comme une incidence, observée dans des circonstances données, de deux cas ou plus de la même maladie et/ou infection où les cas sont liés, ou vraisemblablement liés, à la même source alimentaire.

• (3) La Norvège et la Suisse ont également soumis des données pour le rapport.