Messieurs les journalistes, lâchez-nous les baskets

Je voudrais souligner la curieuse coutume qu'ont les médias de faire diversion, en jetant en pâture à la plèbe, presque à chaque période de crise, une “catastrophe sanitaire” qui nous emportera tous dans d'atroces souffrances…

Aujourd'hui, c'est comme si notre mère La Presse voulait nous faire oublier le déclin de l'empire capitaliste actuel en nous effrayant, une nouvelle fois, avec un méchant virus qui a pris la fâcheuse habitude de sauter du coq, non pas à l'âne, mais au cochon, et que nous ne tarderons pas à prendre en plein dans les bronches ! Outre le choix d'occulter sciemment le faible nombre de cas à l'échelle de la planète (comparé à la morbidité et à la mortalité de notre bonne vieille grippe bien de chez nous), l'incertitude plane sur l'origine animale de l'épidémie, donc sur son possible passage à l'homme.

Remercions toutefois les cuistres consultants en communication gouvernementaux d'avoir rappelé « aux veaux » de feu le Général les consignes de base en de telles circonstances : « Mets ta main devant ta bouche quand tu tousses, ne mets pas tes doigts dans ton nez, lave-toi les mains, reste chez toi si tu es malade, etc. »

De grâce, messieurs les journalistes, arrêtez de nous phagocyter les baskets en criant au loup, au poulet ou même au cochon à chaque fois que vous en avez besoin pour vendre du papier ou faire de l'audience.

A moins que le crime ne profite pas à celui qu'on croit et que nos chers dirigeants soient ravis de nous voir regarder ailleurs que dans notre portefeuille… en complicité avec l'heureux laboratoire fabricant de la potion magique ? Alors certes, soyons vigilants, mais par pitié, restons raisonnables !

• Notre confrère réagit au sondage sur la grippe A/H1N1 publié dans La Semaine Vétérinaire n° 1361 du 22/5/2009 en page 10.

• Source : VSD du 18 au 24/2/2009.