Le chat représente un risque zoonotique sous-estimé - La Semaine Vétérinaire n° 1361 du 22/05/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1361 du 22/05/2009

Maladies vectorielles. 7e symposium européen de parasitologie

Actualité

Auteur(s) : Valentine Chamard

Lutter contre les puces, c’est également agir pour la santé publique.

Le chat est un porteur sain de nombreuses affections transmissibles à l’homme, souvent peu connues des vétérinaires, mais pourtant au cœur des enjeux de santé publique. L’espèce féline et les maladies vectorielles qui lui sont associées ont ainsi fait l’objet du 7e symposium européen de parasitologie, organisé par Merial du 6 au 8 mai dernier, à Athènes (Grèce).

Les bartonelloses, phylogénétiquement proches de Brucella abortus, sont des agents pathogènes émergents, dont treize espèces sont associées à des maladies chez l’homme, a expliqué Bruno Chomel (professeur en épidémiologie des zoonoses à la faculté vétérinaire de Davis en Californie, Etats-Unis). Parmi elles figure la “maladie des griffes du chat”, provoquée majoritairement par Bartonella henselae. Le chat représente un réservoir pour cette affection (20 à 60 % des chats présentent une bactériémie à B. henselae) et 90 % des malades ont eu des contacts avec un chat, a témoigné Michael Giladi, médecin infectiologue hospitalier à Tel Aviv (Israël). Si la puce (Ctenocephalides felis) est un vecteur de diffusion de Bartonella de chat à chat bien identifié, la transmission vectorielle de la bactérie du chat à l’homme reste hypothétique, ce dernier étant contaminé via une morsure ou une griffure. La maladie, entre 1955 et 1985, touchait essentiellement les patients jeunes (moins de vingt et un ans). Aujourd’hui, la moitié des personnes atteintes sont des adultes. Dans 90 % des cas, l’affection se manifeste par une adénopathie régionale. Elle est associée, dans la moitié des cas, à un syndrome fébrile. Mais elle se traduit parfois par des manifestations plus sévères comme une rétinite, une encéphalite, une atteinte hépatosplénique, une endocardite (3 % des endocardites infectieuses sont dues à Bartonella).

Bartonella est impliquée dans des endocardites chez le chat et le chien

Si le chat constitue un réservoir et est en général un porteur asymptomatique de bartonelles, des études récentes tendent à montrer qu’elles seraient en réalité impliquées dans de nombreuses affections (en particulier des endocardites) chez le chat, mais surtout chez le chien. Ce dernier représente une sentinelle pour les infections humaines à Bartonella spp, a souligné Bruno Chomel. Leur rôle dans les gingivo-stomatites félines est également suspecté. Des lymphomes, des uvéites ou des léthargies sont aussi associées à des infections par Bartonella spp. chez le chien. La symptomatologie est variée et peut être fruste, ce qui conduit à un sous-diagnostic chez les animaux. B. bovis est incriminé lors d’endocardite chez des bovins, B. henselae chez des chevaux atteints d’arthropathie ou dans des cas d’avortements.

Les “hémobartonelles”, qui sont des mycoplasmes, n’ont rien à voir avec les bartonelles qui infectent de nombreuses cellules épithéliales, car leur tropisme est exclusivement érythrocytaire. Ces “hémobartonelles”,encoretropsouvent confondues avec les bartonelles, ont été récemment renommées, a précisé Jane Sykes, de la faculté vétérinaire de Davis). L’ancienne dénomination Haemobartonella felis correspond aujourd’hui à trois bactéries : Mycoplasma haemofelis (responsable d’une anémie hémolytique chez le chat immunocompétent), Candidatus Mycoplasma haemominutum et Candidatus Mycoplasma turicensis. Leur mode de transmission reste inconnu, même si les puces et les moustiques semblent jouer un rôle, ainsi que les morsures.

Rickettsia felis est responsable de la “fièvre boutonneuse à puces”

Ctenocephalides felis est également impliquée dans une autre zoonose émergente, encore mal connue des vétérinaires et des médecins, la “fièvre boutonneuse à puces” (flea spotted fever) dont l’agent est Rickettsia felis, a souligné Pierre-Edouard Fournier (médecin hospitalier de l’unité des rickettsies à Marseille, centre de référence européen). De distribution mondiale (des cas sont décrits en France), il s’agit d’une maladie de gravité moyenne qui se manifeste, dans la moitié des cas, par des rash. La conséquence d’une contamination par Rickettsia felis chez le chat et le chien est mal connue, a rappelé notre confrère Jean-Lou Marié (service de santé des armées). Aucune étude ne rapporte de cas clinique chez le chat, qui n’est pas un réservoir. En revanche, des cas sont décrits chez des chiens, en même temps que chez leurs propriétaires.

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