L'embonpoint et l'obésité chez l'homme réduisent l'espérance de vie

C'est confirmé : l'homme est logé à la même enseigne que les animaux. L'embonpoint et l'obésité réduisent son espérance de vie, qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme. Ainsi, l'obésité modérée (excès pondéral d'un tiers du poids, soit environ 25 à 30 kg) entraîne une baisse de la longévité d'environ trois ans. Cela atteint dix ans lors d'obésité sévère (poids double de l'idéal), c'est-à-dire autant que le tabagisme.

Ces résultats sont issus d'une gigantesque étude auprès de neuf cent mille adultes, réalisée par des chercheurs britanniques⁽¹⁾ qui ont passé en revue cinquante-sept autres études. Les patients vivent notamment en Europe, aux Etats-Unis et au Japon.

Pour chaque hausse de l'IMC de 5 kg/m², le taux de mortalité croît de 30 %

L'indice de masse corporelle (IMC) permet de décrire le taux d'embonpoint ? Il est calculé en divisant le poids, en kilos, par le carré de la taille, en mètres. Un IMC supérieur à 50 kg/m² correspond à de l'obésité. La mortalité la plus basse correspond à un IMC compris entre 22,5 et 25 kg/m². Pour chaque hausse de l'IMC de 5 kg/m², le taux de mortalité augmente de 30 %.

Les causes de décès les plus fréquentes chez les individus obèses sont les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète, le cancer, les maladies rénales, les affections hépatiques (la cirrhose en premier lieu) et respiratoires (bronchopneumopathie chronique obstructive).

Les auteurs concluent par deux observations majeures. D'une part, en prévenant une augmentation de l'IMC de 28 à 35 kg/m², un adulte vivrait en moyenne deux ans de plus. D'autre part, en évitant le passage de l'IMC de 24 à 32 kg/m², l'espérance de vie gagnerait en moyenne trois ans.

• (1) G. Whitlock et coll. : « Body-mass index and cause-specific mortality in 900 000 adults : collaborative analyses of 57 prospective studies », The Lancet, 2009, vol .373, pp. 1 083-1 096.