L’alcoolisme peut cacher un problème de mal-être - La Semaine Vétérinaire n° 1358 du 02/05/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1358 du 02/05/2009

Conduites addictives et isolement

À la une

Auteur(s) : Agnès Faessel

La (trop) forte consommation d’alcool est l’un des problèmes bien identifiés dans les écoles vétérinaires. Chacune met en place des mesures de prévention. De nombreuses actions sont d’ailleurs organisées à l’initiative des étudiants, parfois en réponse à l’inquiétude, voire aux menaces de leur administration.

A Lyon par exemple, le cercle Bourgelat a créé un comité d’éthique pour encadrer la traditionnelle semaine d’accueil des poulots. En partenariat avec la prévention routière, des alcotests sont en outre à la disposition des conducteurs durant chaque soirée festive.

A Toulouse, les étudiants ont obtenu l’autorisation de continuer à organiser des fêtes, sous réserve que l’amicale des élèves prenne la responsabilité des éventuels débordements.

A Nantes, le bureau des élèves monte un dossier pour que le bar obtienne une licence II, en réaction à un projet d’interdiction de toute consommation d’alcool dans les écoles de la région nantaise. Cela n’empêche pas les actions de prévention de l’alcoolisme au volant lors des soirées.

A Alfort, le cercle des élèves reprend les rênes du projet anti-alcoolisme initié par l’administration pour sensibiliser et responsabiliser les étudiants vis-à-vis des excès de consommation. « L’alcoolisme est un problème sociétal », constate Barbara Dufour, enseignante en maladies contagieuses, en charge de ce projet. « Il est dommage de ne plus savoir s’amuser sans être alcoolisé, déplore-t-elle. Il faudrait inverser l’image de l’alcool, comme cela a été fait avec le tabac. » En novembre dernier, une soirée de réflexion autour des conduites addictives(1) a été marquée par le témoignage d’une consœur ex-alcoolique.

Les écoles prennent des mesures pour soutenir les étudiants, sous pression

« Mais il y a aussi des étudiants qui vont mal, alerte Barbara Dufour. L’alcool risque alors de les faire décompenser, de les plonger dans la schizophrénie. » Une inquiétude que partagent les étudiants de chaque école. « Certains se réfugient dans l’alcool en réponse à un stress qu’ils ne parviennent pas à surmonter », explique l’un d’entre eux. Visiblement, la pression exercée sur les étudiants est réelle. A peine sortis du stress de la classe préparatoire et du concours, ils ne bénéficient plus, en première année, du rythme de travail ralenti qui leur permettait de récupérer. Ensuite, dès leur participation aux cliniques (en troisième année actuellement), entre consultations, urgences, chenil, cours, travaux pratiques et préparation des examens, le temps libre se fait rare. Pascal Philips, professeur d’éducation sportive à Alfort, le constate clairement : « Environ 80 % des étudiants de première et de deuxième années sont inscrits en sport. La proportion chute à 40 % en troisième année, car les emplois du temps sont particulièrement serrés. Pourtant, le sport est important pour décompresser. » La pratique d’un sport est obligatoire dans plusieurs grandes écoles en France. Ici, dès la prochaine rentrée, une nouvelle unité de valeur (UV) “sport et vie associative”, facultative, devrait être proposée.

Stress, isolement, désocialisation : certains étudiants peuvent basculer dans la dépression. A Alfort, un groupe de discussion a été mis en place à la suite du suicide d’un étudiant. Toutes les six semaines environ, les élèves peuvent venir échanger avec des enseignants sur des sujets comme la dépendance, l’intégration, la tolérance, etc. Barbara Dufour, l’une des participantes, s’inquiète néanmoins de l’isolement dans lequel s’enferment certains. « Après l’alcoolisme, la désocialisation est sans doute le second problème à considérer chez les étudiants. » Dans les autres écoles aussi, les élèves en difficulté peuvent trouver un soutien auprès des corps administratif et enseignant, ainsi que des associations d’élèves, de manière plus ou moins formelle. L’échec scolaire peut également donner lieu à un accompagnement spécifique.

Dans un tout autre registre, les étudiants rencontrent aussi parfois des difficultés financières. La possible augmentation des frais de scolarité pourrait devenir une autre source de stress. A Lyon, la création d’une “caisse coup dur” est en projet.

  • (1) Soirée organisée par le cercle des étudiants, l’ENVA Social Club, Vétos-Entraide et Aides alcool, avec le soutien de Merial. Les débats ont fait suite à la représentation de Voilà, une pièce de Stephen Shank.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr