Les surfaces agricoles françaises diminuent, l'attractivité des villes du Sud augmente

Le milieu agricole évolue vers une logique de spécialisation, avec à terme des régions dédiées exclusivement aux grandes cultures, d'autres consacrées aux productions animales. Les activités agricoles sont en concurrence avec les autres usages du territoire que sont le cadre de vie, le tourisme et la gestion des ressources. Elles sont par ailleurs fragilisées par les dynamiques d'artificialisation des sols et de mitage du territoire agricole (voir lexique). Deux publications font le point sur ces évolutions : le recensement 2006, publié en janvier 2009, et l'étude relative à l'évolution des paysages français, rendue publique en novembre 2007⁽¹⁾. « L'avenir de la canine est à la campagne », prédisait, en 2005, un vétérinaire finistérien d'une commune de mille cinq cents habitants. En effet, les espaces ruraux renouent avec une croissance démographique positive. Cette augmentation, identique à celle de l'ensemble de la population française, résulte d'un solde migratoire positif. 18 % des Français y vivaient en 2006, 82 % se regroupant dans les espaces à dominante urbaine.

L'étude du territoire métropolitain (^{voir carte 1}) fait en outre apparaître de vastes zones de croissance de population (Ouest et Sud-Ouest), alors que d'autres s'élargissent fortement (grand Sud-Est) ou se consolident (grand bassin parisien).

Les périmètres agricoles perdent leur homogénéité

Parallèlement à l'évolution démographique, les paysages se transforment. Ils sont particulièrement marqués par l'artificialisation des sols et le recul de l'agriculture. La première est forte dans les régions du littoral Atlantique (Bretagne, Pays-de-la-Loire, Aquitaine et région Poitou-Charentes). Par ailleurs, les Pays-de-la-Loire, la Basse-Normandie et la Bretagne, très agricoles, subissent un fort mitage (^{voir photo}). En Aquitaine, l'urbanisme et la forêt gagnent sur les terres agricoles libérées. Artificialisation et mitage sont également perceptibles au niveau des dynamiques paysagères des zones agricoles du Nord-Pas-de-Calais. Les autres régions du Nord et de l'Est sont globalement moins affectées par ces phénomènes. La Provence-Alpes-Côte d'Azur est caractérisée par l'artificialisation des territoires côtiers et la déprise agricole de l'arrière-pays (voir lexique). Quand l'agriculture recule, la forêt progresse.

Diminution du nombre des exploitations agricoles, augmentation de la taille des cheptels, baisse des effectifs (sauf pour les caprins), spécialisation des régions⁽²⁾ … le processus d'intensification des productions animales ne peut, dans un proche avenir, que s'amplifier.

Du côté des espaces urbains, le recensement 2006 met également en évidence la reprise de la croissance de la population des villes-centres (^{voir carte 2}) et l'émergence de la densification des axes urbains, essentiellement le long des infrastructures de transport ou des frontières avec le Luxembourg et le pays Basque. Les périmètres de décroissance démographique se concentrent au voisinage des zones portuaires, minières ou de tradition industrielle du Nord et de l'Est.

• (1) Agreste, la statistique agricole, cahier n° 3.

• (2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1283 du 21/9/2007 en page 35.