Les appareils d'hématologie fonctionnent selon trois principes différents - La Semaine Vétérinaire n° 1355 du 10/04/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1355 du 10/04/2009

Analyses sanguines

Gestion

S'ÉQUIPER

Auteur(s) : Lorenza Richard

QBC, comptage par variation d'impédance et cytométrie de flux au laser sont les techniques qui peuvent être mises en œuvre. Elles divergent notamment par la précision de l'analyse et la difficulté d'interprétation.

Les praticiens sont de plus en plus nombreux à vouloir s'équiper d'un appareil d'hématologie afin d'établir la numération-formule sanguine des animaux, en vue d'un diagnostic, d'un bilan de santé ou d'un bilan préanesthésique. Avant de se lancer dans cet investissement important, le vétérinaire doit étudier les différents modèles pour choisir un appareil adapté à son activité, qui permet une analyse rapide et précise, dont l'utilisation est aisée et le prix abordable. Les analyseurs ne fonctionnant pas tous de la même façon, il est en outre important de connaître les trois principes qui peuvent être utilisés pour déterminer lequel correspond le mieux aux besoins de la structure.

1 LE PRINCIPE QBC (QUANTITATIVE BUFFY COAT).

Il permet une analyse quantitative de l'anneau leuco-plaquettaire. Le sang est aspiré dans un tube à usage unique dont les parois sont recouvertes d'acridine orange, capable de se lier à l'ADN et à l'ARN. Après l'insertion d'un flotteur dans le tube, l'ensemble est centrifugé, ce qui permet la séparation des couches leuco-plaquettaires. L'automate détermine la taille des anneaux qui correspondent aux différentes populations cellulaires. Il ne permet pas une numération érythrocytaire, mais un hématocrite, donne une concentration approchée des plaquettes et ne fournit pas une formule leucocytaire complète (il ne différencie pas le groupe des lymphocytes et des monocytes de celui des granulocytes). De plus, le non-respect des manipulations préanalytiques, la présence de cellules anormales ou une anémie majeure (qui empêche la différenciation des érythroblastes et des neutrophiles) déclenchent une alarme ou provoquent une absence de résultat, ce qui nécessite le recours au laboratoire. Toutefois, les résultats donnés sont sûrs. Le système est par ailleurs robuste et ne nécessite qu'une faible maintenance, car les tubulures ne risquent pas de se boucher.

Les appareils qui fonctionnent selon le principe QBC conviennent aux praticiens qui ne souhaitent pas réaliser un investissement trop important, et veulent obtenir une photographie à la fois fiable et simple de l'état de santé de l'animal, même si les résultats sont incomplets.

2 LE COMPTAGE DE TYPE COULTER, OU COMPTAGE PAR VARIATION D'IMPÉDANCE.

Selon ce principe, chaque cellule qui passe à travers une petite ouverture entre deux électrodes fait varier la tension selon sa taille, ce qui permet de compter et de classer les différents types cellulaires. Une première cuve sert à dénombrer les hématies et les plaquettes, une seconde cuve les leucocytes, différenciés en trois populations (lymphocytes, monocytes et granulocytes). Cette dernière mesure également l'hémoglobinémie. Certains appareils disposent d'une troisième cuve, pour la différenciation des granulocytes (éosinophiles/basophiles), donc une formule plus complète. Les différentes populations cellulaires sont indiquées sous forme d'histogrammes. Le volume de l'échantillon est réduit (une goutte, soit 50 µl, et jusqu'à 12 µl dans certains appareils), ce qui permet la réalisation d'un bilan hématologique même lorsque le prélèvement est de petite taille.

Le comptage par variation d'impédance étant fondé sur la différenciation des cellules par leur taille, les erreurs sont plus fréquentes chez le chat, dont les hématies et les plaquettes ont des tailles proches, et chez lequel l'agrégation plaquettaire est fréquente. Les petits agrégats plaquettaires peuvent ainsi être comptés comme des hématies, mais sans répercussion sur leur numération. Les gros agrégats, les hématies nucléées ou les autres cellules anormales peuvent l'être comme des leucocytes, avec une altération de leur numération. Il faut donc vérifier que les histogrammes présentent des courbes en cloche. Souvent, une anomalie de l'histogramme indique en effet une anomalie dans le comptage cellulaire.

Les appareils qui fonctionnent sur le principe Coulter sont faciles à utiliser, en raison d'une manipulation minimale due à leur automatisation complète. Des systèmes de nettoyage et d'étalonnage automatiques réduisent la maintenance, mais il convient de veiller à ce que les tubulures ne se bouchent pas. Cette technologie est adaptée aux praticiens qui souhaitent un résultat rapide, une utilisation simple et un minimum de manipulations, pour un investissement moyen. Une certaine connaissance de l'hématologie est néanmoins nécessaire, car il faut interpréter les graphiques donnés, et prendre en compte certaines difficultés d'interprétation chez le chat. La qualité de l'analyse dépend des caractéristiques techniques de l'appareil, ce qui se répercute sur le prix de base.

Les différences entre les modèles portent, en outre, sur l'interface informatique, la capacité de stockage des informations, l'utilisation des consommables (packs prêts à l'emploi, réactifs indépendants… ou tubes, microcapillaires, etc.), la présence ou non d'une imprimante interne, et l'obtention d'une formule plus ou moins complète. Certaines de ces caractéristiques peuvent avoir un impact non négligeable sur le prix de l'analyse. Dans tous les cas, l'assurance de la qualité est apportée par les preuves expérimentales publiées, qu'il est bon de lire avant de faire son choix. La durée de garantie de l'appareil et le contrat de maintenance peuvent aussi influer sur le choix.

3 LA CYTOMÉTRIE DE FLUX AU LASER.

Il s'agit de la technologie la plus performante. En effet, elle est la seule à permettre l'obtention d'une formule complète et fiable à quatre populations leucocytaires, une numération des réticulocytes (pour la classification des anémies) et des paramètres plaquettaires fiables. En contrepartie, il s'agit aussi de la technique qui demande l'investissement financier le plus important. Les cellules sanguines circulent dans une cellule d'écoulement qui est traversée par un faisceau laser, et diffractent la lumière de façon différente selon leur type. La lumière diffractée est transformée en message électrique, ce qui permet de classer les cellules. L'analyse est assez longue et la banque d'espèces est réduite, mais il y a peu d'erreurs, et la manipulation est minimale.

Cette technologie est adaptée aux praticiens qui souhaitent une analyse complète, mais qui, pour cela, sont prêts à investir davantage. Dans ce cas également, des connaissances en hématologie sont nécessaires, afin d'interpréter correctement les résultats et les courbes.

Malgré les progrès techniques, des erreurs peuvent survenir avec tous les appareils, notamment au niveau du comptage des plaquettes ou de la différenciation des différents leucocytes. Aucun d'eux ne dispense donc d'un frottis sanguin périphérique, afin de valider les données chiffrées et d'évaluer la morphologie des cellules. Mais l'appareil d'hématologie permet aussi d'établir rapidement un diagnostic, et il devient un outil indispensable en pratique courante. Chaque praticien doit donc évaluer réellement ses besoins et ses attentes, afin de choisir l'appareil qui lui correspond le mieux.

PRÉCISION

Les prix ne sont plus fournis par certaines centrales, car de nombreux paramètres peuvent les modifier, comme l'analyseur, la reprise de l'ancien matériel, l'achat groupé de plusieurs appareils, les remises, etc.

Les tarifs annoncés ne doivent donc pas être un frein à l'investissement des praticiens dans ce matériel, car ils correspondent à un appareil neuf, en achat unique et sans remise. Le contrat de maintenance et la garantie proposés par le fabricant peuvent aussi constituer des éléments de choix pour un analyseur.

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