Aquitaine
Sud-Ouest
Auteur(s) : Jean-Philippe Dejean
Avec une densité de treize structures libérales pour cent mille habitants, au lieu de onze au plan national, les activités vétérinaires tiennent une place importante en Aquitaine. Moins brutalement touchée par les effets de la crise économique que d’autres, la région n’est cependant pas indemne. Le taux de chômage est encore inférieur de 1 % à la moyenne nationale, mais les destructions d’emplois sont en hausse. Provisoirement sauvé par l’arrivée d’investisseurs allemands, Ford Aquitaine Industries, fabricant de boîtes de vitesses automatiques pour les Etats-Unis installé à Blanquefort (Gironde), a jusqu’à présent réussi à préserver ses mille six cents emplois, malgré dix semaines de fermeture en fin d’année. Les bastions industriels des Landes (bois, papier) et de Dordogne (chimie fine, équipements industriels) résistent. Seul le Lot-et-Garonne, à l’est, semble plus fragilisé.
Première région agricole de France, avec un fort potentiel céréalier, légumier et viticole, l’Aquitaine n’est pas un grand centre d’élevage. Son cheptel n’est cependant pas négligeable et pèse lourd dans certains départements comme les Pyrénées-Atlantiques, les Landes ou la Dordogne. Selon Christophe Brard, président de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires et praticien dans les Pyrénées-Atlantiques, l’activité rurale s’est maintenue à un bon niveau en 2008, avec la fièvre catarrhale ovine, les vêlages et les visites sanitaires. L’épizootie, marquée par une double offensive avec des foyers de sérotype 8 au nord et de sérotype 1 au sud, n’a en effet épargné aucun des cinq départements aquitains, mobilisant sans cesse davantage les vétérinaires. L’impact de la campagne de vaccination est resté supportable pour les éleveurs, malgré quelques difficultés, et l’année 2008 affiche des résultats plutôt corrects pour les praticiens ruraux.
Par ailleurs, l’activité canine n’a pas échappé aux premiers effets de la crise. Gérard Madiot, praticien au Pont-de-la-Maye dans la banlieue de Bordeaux, également président du conseil régional de l’Ordre, observe prudemment que son « activité est restée stationnaire en canine pure ». Guillaume Pradiès, installé à Saint-Aubin-de-Blaye, au nord de la Gironde, est aussi de cet avis. « Après un bon début d’année, l’activité canine s’est fortement ralentie au mois de novembre. Heureusement, mes associés et moi exerçons en mixte, ce qui nous a permis d’amortir le choc », analyse-t-il. De fait, selon plusieurs témoignages, les vétérinaires en activité mixte détiennent la combinaison la mieux adaptée à la situation actuelle.
• Cabinets/cliniques : 372
• Libéraux (hors consultants et collaborateurs libéraux) : 570
• Praticiens canins : 422
• Praticiens mixtes et ruraux : 295
• Praticiens équins : 110
• Chiffre d’affaires moyen 2006 : 318 k€
• Revenu moyen des libéraux :
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