Le millésime 2009 virera-t-il à la piquette ? - La Semaine Vétérinaire n° 1355 du 10/04/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1355 du 10/04/2009

Sud-Ouest

Auteur(s) : Olivier Jacquinot

Terre d’élevage par excellence, le Limousin subit de plein fouet les conséquences de la fièvre catarrhale ovine et, plus généralement, les difficultés de l’agriculture et ses évolutions. La campagne de vaccination contre la fièvre catarrhale a suscité de sérieuses tensions entre les éleveurs et les vétérinaires. Elle provoque toujours un débat animé sur la nécessité ou non de vacciner et a profondément déréglé l’économie régionale de l’élevage. En effet, faute de terres adaptées aux cultures céréalières pour l’alimentation du bétail, l’élevage limousin produit des broutards destinés à l’exportation vers l’Italie pour l’engraissement. Or, les désordres qui ont présidé à la mise en place de la vaccination continuent de perturber les structures vétérinaires. « Oui, la fièvre catarrhale ovine a permis de maintenir les chiffres d’affaires et a donc apporté une bouffée d’oxygène, mais cela a surtout été une galère ! Nous avons servi de boucs émissaires dans cette affaire », estime Jean-Pierre Mirguet, installé à Bonnat (Creuse). Les retards de paiement, notamment de l’Etat, provoquent ainsi des difficultés de trésorerie dans de nombreux cabinets.

L’analyse est quasi similaire pour Claude Andrillon, installé à Guéret (Creuse) et président du syndicat départemental des vétérinaires libéraux : « La fièvre catarrhale ovine, c’est l’arbre qui masque la forêt. Cela a généré du chiffre, mais provoqué une désorganisation des autres activités. Cet engagement aurait pu être justifié si cela avait débouché sur des tâches pérennes, susceptibles d’être organisées sereinement. »

Au-delà de la fièvre catarrhale ovine, les mutations de l’élevage bovin, similaires à celles que l’élevage ovin a connues il y a quelques années, ont de quoi inquiéter : regroupement des exploitations, cheptels de plus en plus importants, éleveurs de mieux en mieux formés, essor de l’automédication, etc. « Les vétérinaires interviennent donc pour des actes de plus en plus sophistiqués, qui nécessitent une grande disponibilité, de la compétence, de la préparation, constate Claude Andrillon. Mais comment donner à ces actes la valeur ajoutée nécessaire à l’entreprise ? »

La canine au secours de la rurale dans bon nombre de villages

Une autre évolution de l’élevage, aux conséquences directes pour la profession, est l’étalement des vêlages, qui génère certes des actes d’obstétrique toute l’année, mais tend à limiter la prolifération des affections. « Il y a cette année une absence de maladie au niveau néonatal… C’est étonnant », souligne Jean-Pierre Mirguet, qui constate, en outre, depuis longtemps un fort développement de la canine dans les cabinets ruraux. « C’est un vecteur de continuité. Sans canine, il n’y aurait plus de vétérinaires dans bon nombre de villages. D’ailleurs, cette évolution permet de s’équiper en matériel, qui sert également en rurale… ». Un autre constat est celui de la part croissante, dans le chiffre d’affaires, de l’alimentation et du médicament, même si elle reste marginale. « Mais jusqu’où cela peut-il aller ? », s’interroge Claude Andrillon. Selon lui, la profession manque de visibilité sur l’avenir. « En rurale, nous sommes des sous-traitants et nous dépendons de la santé de l’élevage. Une bonne nouvelle serait la réorientation des aides des céréaliers vers les éleveurs. Quant à la canine, son avenir est lié à l’évolution du cadre légal de l’exercice professionnel. Le pire des scénarios serait d’aboutir à des cliniques low-cost… »

Repères

• Cabinets/cliniques : 100

• Libéraux (hors consultants et collaborateurs libéraux) : 174

• Praticiens canins : 68

• Praticiens mixtes et ruraux : 157

• Praticiens équins : 39

• Chiffre d’affaires moyen 2006 : 437 k€

• Revenu moyen des libéraux :

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr