Le dosage de la CPSE en laboratoire facilite le dépistage de l'hyperplasie de la prostate

L'hyperplasie bénigne de la prostate est une affection fréquente chez les chiens mâles non castrés. 50 à 80 % de ces chiens, âgés de plus de cinq ans, en montrent des signes à l'histologie. Toutefois, tous ne développeront pas les symptômes, d'ailleurs assez polymorphes, du syndrome prostatique. Cependant, il est recommandé de dépister cette affection chaque année, dans le cadre d'un bilan gériatrique, chez les chiens mâles.

Jusqu'à présent, le dépistage de l'hyperplasie bénigne de la prostate reposait sur un toucher rectal, complété, en cas d'anomalie ou de signe clinique évocateur, par une échographie. Cependant, les propriétaires, comme les vétérinaires, sont assez réticents face à ce toucher rectal, probablement par anthropomorphisme. En outre, la sensibilité de cet examen – c'est-à-dire sa capacité à détecter la maladie – est faible, tout comme sa spécificité. En cas d'anomalie au toucher rectal, le diagnostic différentiel entre les affections prostatiques nécessite des examens complémentaires.

L'échographie est alors la technique couramment employée pour mesurer la taille de la prostate et évaluer son parenchyme. Toutefois, cette technique manque de références, mais aussi de fiabilité, avec des mesures variables selon les coupes réalisées.

En outre, la biopsie,“le gold standard”, est invasive et coûteuse. Elle n'est envisagée que dans le cadre du diagnostic différentiel d'une affection prostatique, après un toucher rectal et une échographie, plutôt que lors d'un dépistage de routine.

La sécrétion de CPSE est anormalement élevée lors d'hyperplasie prostatique

Dans ce contexte d'une affection gériatrique fréquente et difficile à dépister en routine, Bio Veto Test (BVT) propose le premier test sanguin de diagnostic de l'hyperplasie bénigne de la prostate. Il s'agit d'un test Elisa quantitatif de dosage sanguin de la canine prostatic specific arginine esterase (CPSE), à réaliser en laboratoire d'analyses. Sous le contrôle des androgènes, sa sécrétion par les cellules prostatiques est anormalement élevée lors d'hyperplasie bénigne, voire d'autant plus élevée que l'hyperplasie est importante.

Une étude menée chez trente-quatre chiens atteints d'hyperplasie bénigne de la prostate et cinquante-cinq non atteints a permis de valider le seuil de 61 ng/ml comme le plus discriminant (^{voir graphique}).

Ce test a ainsi une sensibilité de 97,1 % et une spécificité de 92,7 %. Une valeur supérieure à ce seuil (un test positif) correspond, dans plus de 97 % des cas, à une hyperplasie bénigne de la prostate. Une valeur inférieure à ce seuil (un test négatif) correspond à une absence d'hyperplasie dans 93 % des cas. Il est aussi possible de considérer les valeurs comprises entre 50 et 70 ng/ml comme des résultats douteux (zone grise) qui nécessitent soit d'autres examens complémentaires en cas de syndrome prostatique associé, soit un suivi attentif dans le cadre d'un dépistage de routine sans signe clinique évocateur.

Cinq laboratoires vétérinaires partenaires s'engagent dans un observatoire

La nécessité de pratiquer un dosage Elisa de la CPSE ne permet pas de développer un test rapide “vétérinaire”, mais une analyse plus fine dans un laboratoire disposant d'un lecteur de microplaques Elisa.

Cinq laboratoires vétérinaires spécialisés⁽¹⁾ sont équipés et se sont engagés à participer à un observatoire de la prostate en 2009. Leurs données seront compilées dans une base pour permettre d'améliorer les connaissances sur les affections prostatiques, leur diagnostic différentiel, l'efficacité des traitements (en particulier pour le renouvellement d'Ypozane® à base d'un anti-androgène, l'acétate d'osatérone).

Le coût public d'une analyse s'élève à environ 22 € TTC. Les prélèvements sanguins pour cette analyse (sur tube sec ou hépariné) se conservent vingt-quatre heures à température ambiante ou quatre-vingt-seize heures à + 4 °C, ce qui est compatible avec leur envoi en express aux laboratoires partenaires.

Le test est également disponible pour les autres laboratoires d'analyses qui en feraient la demande auprès de BVT.

• (1) Ceri à Paris, Vebiotel à Arcueil, Orbio à Bron près de Lyon, CAL à Troyes, et Billiemaz à Toulon.