La Société de félinotechnie fait le point sur la gestion nutritionnelle des affections rénales

Parce que « les reins sont l'un des principaux points faibles de l'espèce féline », la Société française de félinotechnie (SFF) a mis l'accent sur la gestion nutritionnelle des affections rénales au cours d'une conférence « Autour de la médecine féline ». Organisée le 23 mars dernier dans les locaux de l'école d'Alfort, elle s'inscrivait dans le prolongement d'un précédent séminaire destiné aux éleveurs⁽¹⁾ et aux vétérinaires, et s'adressait cette fois à un public d'étudiants de T1-pro, d'internes et de praticiens.

Déborah Greco, représentante de Nestlé Purina Petcare, s'était déplacée depuis New York pour une intervention sur « les affections rénales du chat : quels facteurs contribuent à léser le rein ? Comment les prévenir ? ». Elle a d'abord rappelé les manifestations rénales de deux affections courantes : le diabète et l'hypertension artérielle systémique.

La micro-albuminurie (concentration anormale en albumine dans les urines, mais inférieure à la limite de détection des bandelettes urinaires) est un indicateur précoce des lésions rénales et annonce notamment l'évolution vers une néphropathie diabétique chez un chat atteint de diabète. Une étude menée par l'équipe de Déborah Greco montre que la prévalence de la micro-albuminurie est deux fois plus élevée chez les chats diabétiques que chez les chats sains, mais sans relation avec la régulation de la glycémie. L'un des résultats les plus intéressants est la mise en évidence d'une corrélation entre la pression systolique et la micro-albuminurie chez les chats diabétiques, avec des valeurs qui restent toutefois dans les normes.

L'hypertension artérielle systémique est un autre exemple de maladie communément liée à des lésions rénales, sans qu'il soit clairement établi laquelle des deux est la cause de l'autre.

Les effets positifs sur l'hémodynamique rénale d'un régime riche en oméga-3 sont démontrés

Déborah Greco a ensuite dressé un bilan des connaissances actuelles sur la gestion nutritionnelle des affections rénales. De nombreuses études insistent sur l'importance des protéines, qui doivent couvrir les besoins particulièrement élevés qui caractérisent l'espèce féline.

L'ajout de certains autres nutriments à la ration a des effets intéressants sur la fonction rénale. L'apport d'arginine a été suggéré comme stratégie pour augmenter le débit sanguin rénal, en raison de son rôle dans la synthèse du monoxyde d'azote, essentiel au tonus vasculaire. Un régime riche en oméga-3, notamment en acide eicosapentaénoïque (EPA), a des effets positifs démontrés sur l'hémodynamique rénale, ainsi que des propriétés anti-inflammatoires. La restriction alimentaire du phosphore est la seule mesure pour laquelle il a été prouvé qu'elle diminue la progression de l'insuffisance rénale. L'intérêt d'une limitation sodée est beaucoup plus controversé. L'apport d'antioxydants, comme les vitamines E et C ou le β-carotène, se justifie par l'effet négatif sur la fonction rénale des radicaux libres, dont la production est accrue lors d'insuffisance rénale chronique.

L'exposé s'est achevé par la présentation du mélange développé par Nestlé Purina, qualifié de « cocktail nutritionnel néphroprotecteur », qui apporte à la ration des nutriments pour protéger la fonction rénale, et des antioxydants pour ralentir le processus de vieillissement. La formule OptiRenal est un mélange spécial de nutriments à base de vitamines C et E, de β-carotène, d'arginine et d'acide gras oméga-3 (EPA).

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1354 du 3/4/2007 en page 19.