La confraternité existe-t-elle dans la profession vétérinaire ? - La Semaine Vétérinaire n° 1355 du 10/04/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1355 du 10/04/2009

Entre nous

FORUM

Elle est un prérequis pour exercer en référé

Maxence de Jouvencel, praticien à Toulouse (Haute-Garonne).

Les relations entre confrères sont au cœur de notre exercice en référé et en urgences depuis cinq ans. Ils nous confient la gestion de leurs gardes, et nous avons vis-à-vis d'eux un réel souci de confraternité. Une confraternité qui est d'ailleurs réciproque. Dans la plupart des cas, nous voyons d'abord les animaux, puis le praticien traitant assure le suivi. Mais la situation inverse se produit également. Dans les situations “sensibles” (diagnostics difficiles, échecs d'un traitement, complications postopératoires), nous tentons toujours d'expliquer aux propriétaires les risques et les aléas de la médecine, plutôt que de nous mettre en valeur. Bien entendu, nous sommes conscients que seule cette confraternité permet de travailler ensemble, et nous savons que nos confrères adoptent la même attitude vis-à-vis de nous dans des situations semblables.

S'enorgueillir d'avoir établi un diagnostic concernant une affection qui devient évidente en raison de son évolution ou à la lumière d'un examen complémentaire qui ne s'imposait pas en première intention, ou attiser un mécontentement à la seule fin de se mettre en valeur reviendrait à trahir la confiance de nos confrères. En outre, ce type d'attitude conduit surtout à s'attirer la sympathie (provisoire) de clients éternellement insatisfaits. A l'inverse, discuter de façon constructive d'un cas épineux avec un confrère permet de réfléchir ensemble, de confronter nos points de vue sur les diagnostics et les traitements. L'animal est, bien entendu, le premier bénéficiaire de cette confraternité mais nous, praticiens si souvent seuls, en retirons souvent des enseignements, et parfois du réconfort.

Elle s'entretient par le dialogue

Olivier Matteï, praticien à Vernaison (Rhône).

L'un de mes anciens “maîtres” définissait la confraternité comme « une haine vigilante ». Plus tard, un confrère à qui j'avais référé une chienne en mon absence pratiqua une ovario-hystérectomie d'urgence pour cause de lactation de pseudogestation ! Pourquoi les vétérinaires seraient-ils meilleurs que les autres ? Mais sachons pardonner à l'homo sapiens ses imperfections.

Il faut se connaître et se parler. La confraternité, comme toute relation humaine, s'entretient par le dialogue. L'incompréhension, voire la méfiance naissent souvent de l'inconnu. Côtoyer quelqu'un permet de mieux l'apprécier, ou au moins de faire avec !

L'exercice vétérinaire libéral dans de (très) petites structures indépendantes, avec peu de temps libre, ne contribue pas à l'ouverture vers les autres. Mais les temps changent. L'organisation de systèmes de garde, les exigences techniques en hausse qui nécessitent le partage de moyens ou la directive “services” sont autant d'occasions pour les vétérinaires de se rapprocher. Par simple nécessité ? Peut-être… Mais je crois que des études communes et le fait de partager un métier si bien connu de nous et si faussement connu du quidam, sont, entre autres, des éléments qui me conduisent à considérer un praticien non comme un parfait étranger, mais plutôt comme quelqu'un avec qui j'ai envie d'échanger. C'est un sentiment que j'espère partagé par beaucoup.

Et il m'arrive aussi de croiser quelques confrères, notamment dans le milieu syndical, qui font preuve d'un tel dévouement et d'un tel sens du bien commun que, au final, je pense que la confraternité, cela existe !

Les vétérinaires ne sont pas assez solidaires

Bertrand Franquet, praticien à Bréval (Yvelines).

La confraternité chez les vétérinaires équins a beaucoup évolué. Les relations entre confrères, au sein d'une même structure ou entre structures, n'ont fait que se détériorer au fil du temps.

Il y a quelques années, il était impensable qu'un assistant s'installe à proximité de son ancien employeur sans s'être mis d'accord avec lui sur un éventuel rachat partiel de clientèle. Aujourd'hui, c'est devenu monnaie courante.

Les vétérinaires ne sont pas assez solidaires en ce qui concerne “les professionnels de l'impayé” ou les clients qui pratiquent le nomadisme vétérinaire, mettant en porte à faux les confrères sur des cas cliniques, certains praticiens n'hésitant pas à se poser en gourou. L'expérience montre que même si nous exerçons notre profession en libéral et que notre activité dépend donc de la clientèle, il faut privilégier les relations avec les confrères pour avancer, tant sur le plan médical qu'humain. De plus, nombre de nos jeunes confrères libéraux ne considèrent plus l'exercice comme une passion, avec pour seul objectif la santé du cheval, mais simplement comme une “profession”. Cela ne facilitera pas une plus grande confraternité dans le futur.

Espérons que cette note un peu pessimiste puisse évoluer dans le bon sens avec la féminisation de notre jolie profession…

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