Pour neuf praticiens sur dix, la profession vétérinaire perd de son poids en France - La Semaine Vétérinaire n° 1354 du 03/04/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1354 du 03/04/2009

Entre nous

QU'EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

Difficile de faire plus unanime. Près de 90 % des praticiens qui ont répondu à notre sondage estiment que la profession perd sa place en France, soit parce qu’elle n’est pas de taille face à des lobbies puissants, soit parce qu’elle ne se défend pas assez. « Regardez le récent rapport Ballereau [qui voudrait interdire à un vétérinaire de prendre la direction d’un laboratoire d’analyses médicales, Ndlr]. Cela illustre bien l’incapacité de la profession à se défendre face aux attaques. Pourquoi pas une bonne grève de vaccination ou de remplissage des passeports ? », suggère une praticienne. « Prenez l’exemple, des Directions départementales des services vétérinaires (tout un symbole !) qui, dans le cadre de la modernisation de l’Etat, disparaîtront en tant que telles en 2010 pour intégrer une vaste et hétérogène Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (résultat de la fusion DDASS-DDCCRF-DDSV). Les vétérinaires n’y seront plus légion… », s’attriste une autre. Pourtant, vu de l’extérieur, le “lobby vétérinaire” existe bel et bien. Il est régulièrement cité dans les débats parlementaires, notamment. « L’organisation d’une filière canine n’est réalisable qu’après avoir résolu le problème des importations et du lobby vétérinaire », estime ainsi une association de défense animale citée dans le récent rapport d’information de la députée Catherine Vautrin(1) sur la filière canine. Les praticiens évoquent souvent leurs “amis” pharmaciens et leur Ordre “puissant” comme modèle de défense professionnelle. Parlons-en ! L’ouverture du capital et la création de chaînes d’officines n’ont jamais été aussi proches et un centre Leclerc breton vient d’obtenir l’accord de la Sécurité sociale pour vendre du matériel médical remboursé…

Et si l’heure était simplement moins favorable aux professions libérales réglementées, cibles d’une administration européenne libérale et d’un Etat réformateur ? Et si ce sentiment d’une place perdue n’était que le fruit d’une mauvaise appréciation de soi-même ? « Non, estime un praticien, la profession n’a plus de poids tant le syndicat et l’Ordre ont fait preuve d’une obéissance civile coupable. Notre crédibilité est depuis longtemps entamée. La soumission passée décrédibilise les velléités actuelles de repositionnement socioprofessionnel. » La profession, tête sur le billot, attend que son bourreau lui donne le coup de grâce ! « Elle sait bien mieux pleurnicher sur la perte de ce qu’elle croyait acquis ad vitam eternam plutôt que de s’adapter à l’évolution de la société. Nous ferions mieux de consacrer notre énergie à l’anticipation des changements et à la manière de les exploiter au mieux, au lieu de la gaspiller dans une vaine lutte contre le temps », conseille une vétonaute.

  • (1) Voir La Semaine n° 1352 du 20/3/2009 en page 16.

réactions Internet

Notre stratégie de communication doit évoluer

Nous agissons souvent sur la défensive, dans un réflexe de repli plus ou moins corporatiste, pour défendre tel ou tel acquis (l'exercice vétérinaire en premier lieu). C'est nécessaire, mais notre stratégie de communication doit être plus adaptée, plus ouverte sur les enjeux sociétaux (la santé publique, le bien-être animal, l'usage du médicament vétérinaire, par exemple). La profession gagnerait également à être plus unie entre praticiens libéraux, vétérinaires des secteurs privé et public, soucieuse des préoccupations et de la place des uns et des autres.

Cécile Delsol

Trop désorganisés

Nous avons peu de poids, car nous sommes trop désorganisés intellectuellement et indisciplinés pour mettre en place des actions globales de protection.

Jean-Claude Dupas
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