Le bilan sanitaire d’élevage va au-delà de l’obligation réglementaire - La Semaine Vétérinaire n° 1353 du 27/03/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1353 du 27/03/2009

Formation des éleveurs

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Il offre l’opportunité de regarder d’un œil neuf les performances techniques et économiques d’un élevage.

Mieux traiter et moins médicamenter. » Cette année, le groupe de pilotage des formations destinées aux éleveurs bovins laitiers adhérents à la coopérative Coralis (Ille-et-Vilaine) et certifiés Agrilait(1) a retenu le thème de la maîtrise des traitements médicamenteux. Au menu : le bilan sanitaire d’élevage (BSE) avec, au-delà de l’aspect réglementaire, son positionnement en tant qu’outil de travail et non moyen de sanction.

Chez les éleveurs, la confusion règne entre la visite sanitaire annuelle, obligatoire depuis 2005, devenue biennale en 2007, et le bilan sanitaire d’élevage, facultatif mais quasi obligatoire, au rythme annuel, réalisé le plus souvent en même temps que la visite. Si le vétérinaire est rémunéré par l’Etat pour la visite sanitaire, il l’est par l’éleveur lors de l’établissement du BSE. « Avec le bilan sanitaire d’élevage, nous sommes obligés de payer en plus, alors qu’avant, non ! Et les prix des médicaments n’ont pas baissé. Cela ne nous rapporte rien », s’exclame une éleveuse. « Chez un client éleveur d’une cinquantaine de vaches laitières, à l’occasion du BSE, nous avons comptabilisé l’achat de dix flacons du même médicament dans l’année, via notre logiciel de facturation. Il administrait un flacon par vache au lieu de 2,5 ml, rapporte notre confrère Thomas Ledein, membre du réseau Cristal et formateur. En deux secondes, le bilan sanitaire d’élevage a été rentabilisé. » Avec calme, pragmatisme et déontologie, il a animé la journée, positionnant le vétérinaire en tant que partenaire de l’éleveur et force de propositions.

La connaissance de la documentation des élevages est primordiale

Impossible de réaliser un BSE pertinent sans des enregistrements de qualité. Cahier sanitaire, inventaire, bilans de campagne et de laiterie, voire bilan comptable sont à exploiter. La récurrence des enregistrements agace les éleveurs et ceux destinés au cahier sanitaire sont rarement exhaustifs. A ce titre, la présentation du logiciel Vet’Elevage a suscité un vif intérêt. Après avoir exposé la réglementation liée au BSE, les implications pour l’élevage, les complémentarités avec la visite sanitaire, Thomas Ledein a décrit son intérêt en tant que tableau de bord du sanitaire.

Un élevage d’Ille-et-Vilaine de quarante-neuf vaches laitières a servi d’exemple. Le quota laitier est de 328 000 l, soit une production moyenne par vache égale à 8 631 l. Le lait de tank affiche une moyenne des comptages cellulaires de 219 000 cellules/ml. En 2008, deux vaches sont réformées pour infécondité et deux autres pour des mammites. Le statut de l’élevage vis-à-vis de la diarrhée virale bovine est D, sans aucun plan mis en place. Le taux de réussite en première insémination artificielle est égal à 39 % et 36 % des vaches nécessitent trois inséminations et plus. Le bilan des événements sanitaires, établi à partir des factures et des ordonnances, comptabilise cinquante-sept traitements pour des mammites sans visites vétérinaires associées (soit un taux de traitement de 143 %), une métrite puerpérale aiguë, sept non-délivrances (18 %), trois fièvres de lait (8 %), une boiterie, un déplacement de caillette, une réticulo-péritonite traumatique, deux anœstrus, douze repeat breeding, deux omphalites et seize cas de diarrhée chez des veaux âgés de zéro à trente jours (40 %). Ces seize cas sont estimés à partir des achats de sachets-repas.

Dans cet élevage, le cahier sanitaire est peu rempli. Les vaches étaient traitées par l’éleveur lors de l’apparition de grumeaux dans leur lait. Ces vaches, qui ont également des numérations cellulaires élevées, ne bénéficiaient pas d’un traitement spécifique. « L’éleveur soignait les mammites cliniques, mais n’avait pas pris en compte les mammites subcliniques. Nous avons donc mis en place un protocole de soins qui indique les modalités de diagnostic des vaches atteintes de mammites subcliniques et les traitements requis pour ces vaches. » En outre, les résultats de reproduction et les diarrhées chez les veaux ont amené notre confrère à envisager une possible circulation de la diarrhée virale bovine dans l’élevage. « Nous n’avions jamais parlé du virus de la BVD auparavant. »

Les frais vétérinaires ne sont que la partie émergée de l’iceberg

Thomas Ledein a estimé les pertes économiques associées aux troubles de la santé chez cet éleveur. Les non-délivrances lui ont coûté 71,44 €, les fièvres de lait 157 €, la métrite 18,47 €, les mammites 1 100 €, les numérations cellulaires du lait de tank 1 400 €, la caillette 350 €, la mortalité des veaux 163 €, le taux de réussite en première insémination artificielle 974 € et le taux de retour en chaleur 1 600 €. « En moyenne, le couple mammite-reproduction représente 60 % des frais sanitaires d’un élevage bovin laitier. Dans notre exemple, les mammites ont coûté à elles seules 3 000 €, soit la moitié des pertes associées aux troubles de santé. »

Le détail de la composition de ces coûts montre l’impact économique du manque à gagner. Les frais vétérinaires ne sont que la partie émergée de l’iceberg, soit un tiers de l’impact économique global. Les deux tiers restants découlent des manques à gagner. Où sont les coûts maximaux et les euros les plus faciles à gagner Un site Internet(2) offre un logiciel d’estimation des pertes économiques associées aux troubles de la santé, développé par l’école de Nantes, avec lequel il est facile et pédagogique de calculer les progrès sur les pertes et les coûts de traitement acquis grâce à l’amélioration du volet sanitaire.

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