Estimez-vous qu’il y a trop de vétérinaires en France - La Semaine Vétérinaire n° 1353 du 27/03/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1353 du 27/03/2009

Entre nous

FORUM

Le marché du travail réclame de la polyvalence

Jean-Matthieu Ricard, praticien à Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or).

Je ne sais pas s’il y en a trop, mais ceux qui sortent de l’école disent ne pas trouver de place et les cabinets se plaignent du manque de candidats. Entre ces deux sons de cloche, il est difficile de se faire une opinion. Plus qu’à la question de l’effectif, il me semble opportun de réfléchir à une meilleure adéquation entre l’offre et la demande. Si les praticiens ne sont pas assez nombreux en milieu rural, peut-être faut-il envisager des regroupements. Proposer un temps partiel à des candidats qui doivent trouver deux ou trois cabinets et passer beaucoup de temps sur la route pour constituer un équivalent temps plein se révèle peu attractif. De l’autre côté, les jeunes générations ont des exigences souvent fort éloignées des préoccupations du terrain. J’ai vu le cas d’un étudiant qui refusait d’aller vacciner un cheval, prétextant qu’il n’y connaissait rien. Une auscultation est une auscultation, une fièvre est une fièvre. Exception faite du cas particulier des chevaux de course, nous sommes formés pour cela, quel que soit l’animal. Beaucoup de jeunes confrères sortent de l’école avec des spécialisations pointues et n’ont aucune idée de polyvalence en tête. Or c’est ce que réclame la réalité du marché du travail. Il ne sert à rien de savoir faire une radiographie dans une exploitation qui n’a pas l’électricité ! Un particulier qui amène une chèvre à la clinique ne demande pas au vétérinaire d’être un expert de cette espèce, mais de la soigner. Nous sommes avant tout des omnipraticiens. Libre à chacun, ensuite, de se spécialiser, par goût ou par intérêt. Mais ce n’est pas avec cela que l’on gagne sa vie !

Je n’ai pas l’impression qu’il en manque

Hubert Avenel, praticien à Périers (Manche).

Je n’ai pas les chiffres en tête, mais j’ai plutôt l’impression qu’il manque des vétérinaires. En fait, tout dépend des particularismes régionaux. Dans la Manche, nous sommes sur un territoire d’élevage de vaches laitières où se côtoient les activités rurale, équine et canine. Notre souci serait plutôt de trouver des gens polyvalents capables de couvrir tous les secteurs et d’être opérationnels pour assurer les gardes. C’est vrai pour tous les cabinets du département. Mais en cherchant, on trouve. Pour preuve, en cinq ans, trois associés nous ont quittés et nous les avons remplacés par des jeunes. La fusion de deux cabinets en 1994 et la création d’une nouvelle clinique nous ont aidés à les attirer. Nous sommes aujourd’hui un établissement composé de quatre associés et de trois aides vétérinaires. Les conditions de travail et d’accueil contribuent aussi au maintien de l’activité. Nous n’avons aucun problème de désertification. Cette formule, même si elle est plus délicate pour l’équine, permet d’espacer les gardes. Les confrères viennent de partout pour travailler dans notre région et nous n’avons aucun problème de recrutement. Je ne vois pas l’utilité d’un numerus clausus à l’installation pour favoriser la création de cliniques en secteur rural. Sur quoi serait-il fondé La population bovine En canine, cela ne fonctionnerait pas. Il faut, bien entendu, interpréter les besoins selon les bassins d’élevage. Mais des vétérinaires polyvalents, il n’y en a jamais trop !

Les difficultés d’installation limitent le nombre de praticiens

Nathalie Pham, praticienne à Narbonne (Aude).

Je n’ai pas l’impression que les vétérinaires sont trop nombreux. Globalement, les cabinets ont plutôt du mal à recruter. Les confrères recherchent des postes à temps complet à durée indéterminée. Or le marché propose plutôt des emplois de deux à trois jours par semaine ou pour des besoins ponctuels de dernière minute. Avec mon associé, nous avons créé notre structure il y a trois ans en reprenant l’activité d’un cabinet qui existait depuis longtemps. Nous employons une secrétaire. Narbonne, où nous sommes installés, est une petite ville. Lorsque nous sommes arrivés, il n’y avait presque pas eu de turn over depuis vingt ans. La densité de cabinets et de cliniques reste acceptable. Nous accueillons chaque année davantage de clients. En fait, chacun a un positionnement qui correspond à des besoins différents de la population. Entre les jeunes, les anciens et deux grosses cliniques, l’équilibre se crée. Même avec l’arrivée de professionnels belges, il y a de la place pour tous. Je ne vois pas l’intérêt d’un numerus clausus à l’installation comme en harmacie. L’écrémage est déjà réalisé pendant le concours. Et les conditions d’installation sont suffisamment complexes pour en limiter le nombre. Le salariat est une bonne solution pour commencer. Le problème est que l’expérience est peu valorisée. Entre un débutant qui gagne 120 ou 150 € par jour en début de carrière et un vétérinaire avec dix ans d’expérience, la différence de salaire atteint seulement 40 €.

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