Une protection sanitaire est à mettre en œuvre lors d’avortements - La Semaine Vétérinaire n° 1352 du 20/03/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1352 du 20/03/2009

Gestion du risque zoonotique

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : P. P.

En cas d’avortement, les agents pathogènes sont excrétés en grand nombre au niveau de l’avorton, du placenta, des liquides utérins, mais aussi des fèces, des urines et du lait. Les éleveurs, les inséminateurs et les vétérinaires sont particulièrement concernés, de même que les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées ou immunodéprimées. Des gants et des tenues à usage unique doivent être systématiquement utilisés lors des manœuvres obstétricales. Les masques sont conseillés lors de manipulations des ensilages et du lisier. Les denrées alimentaires susceptibles d’avoir été contaminées sont à écarter ou à traiter par pasteurisation. L’animal qui a avorté est isolé du reste du troupeau. En outre, la déclaration des avortements est obligatoire. Certains prélèvements (sang, placenta, avorton) sont alors nécessaires afin d’identifier l’agent pathogène en cause.

Les produits d’avortement, hautement contaminés, seront manipulés avec précaution et stockés à l’abri des chiens en vue de leur enlèvement ou de leur destruction par enfouissement avec de la chaux vive. Les déjections et la litière souillée peuvent également être enfouies au cœur du tas de fumier, la chaleur aidant à l’élimination de certains germes. La faune sauvage et les animaux domestiques seront tenus à distance du cheptel. Lors d’avortements à répétition, une quarantaine peut même se révéler utile. Un nettoyage et une désinfection du matériel restent indispensables.

La brucellose est un cas à part. Cette affection est inscrite sur la liste des maladies animales réputées contagieuses (article D.223-21 du Code rural). Un arrêté préfectoral de mise sous surveillance est publié lors de suspicion et un protocole particulier, qui associe mesures sanitaires, enquête épidémiologique et surveillance, doit être respecté pour toutes les formes de brucellose autres que celles dues à B. ovis.

Quelques mesures médicales sont à prendre rapidement

Les animaux malades seront traités le plus précocement possible afin de limiter l’excrétion. En absence de résultats de laboratoire, l’antibiothérapie est large. L’utilisation de vaccins, lorsqu’ils existent, permet de protéger les animaux non infectés, de diminuer les avortements et de limiter l’excrétion.

En ce qui concerne la fièvre Q, un vaccin semble assez efficace chez les bovins et les caprins. Cependant, il ne dispose que d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU). Trois vaccins existent contre la chlamydiose, mais pour les petits ruminants. Le praticien dispose aussi de deux vaccins efficaces contre S. typhimurium et dublin, mais qui n’induisent pas de protection croisée.

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