LE CHEVAL MONTE EN PUISSANCE GRÂCE AUX LOISIRS EQUESTRES - La Semaine Vétérinaire n° 1352 du 20/03/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1352 du 20/03/2009

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Auteur(s) : Marine Neveux

Passée sous la loupe, la filière équine affiche un bon dynamisme ces dernières années. Une place grandissante est tenue par les amateurs dans ce secteur, tout à la fois organisé et affaire de passionnés. Avec sa troisième place sur le podium, derrière le football et le tennis, l’équitation représente ainsi la troisième fédération sportive en France en termes d’adhérents. Côté commerce et santé financière du marché, il est encore trop tôt pour tirer les conséquences de la crise.

La pratique régulière de l’équitation fédère 1,5 million de Français. Le nombre d’établissements équestres a augmenté de 34 % en dix ans et les épreuves pour les jeunes chevaux ont progressé de 76 % en cinq ans. Trois compétitions sur quatre concernent d’ailleurs le saut d’obstacles, qui se taille la part du lion avec la plus forte évolution sur cinq ans (+ 92 %).

Cette tendance dynamique se confirme également pour les vétérinaires équins, comme en témoignent les dernières données de l’Annuaire Roy. En près d’une décennie, ils sont passés de 262 à 615, soit une augmentation de 135 % des confrères équins purs, qui ont vu leur nombre multiplié par 2,3 !

Quelque 850 000 équidés sont recensés en France

L’annuaire Ecus 2008 des Haras nationaux vient de dévoiler les dernières tendances de la filière équine. Difficile d’obtenir un chiffre exact du nombre d’équidés en France, étant donné qu’une part non négligeable de l’effectif resterait encore non identifiée, malgré l’obligation légale faite aux propriétaires. Toutefois, comme la nécessité d’identifier tout animal par transpondeur s’est progressivement généralisée aux différentes catégories d’équidés en France depuis 2003, pour devenir obligatoire pour tous depuis le 1er janvier 2008, cela permet un premier recensement global de la population équine sur cinq ans (voir carte en page 32). A fin 2008, 850 000 chevaux vivants sont ainsi enregistrés dans l’Hexagone. Parmi eux, 450 000 font partie d’une exploitation agricole (dont 145 000 reproducteurs), 70 000 sont utilisés en compétitions équestres, 27 000 à l’entraînement de course, etc.

Globalement, le nombre d’équidés progresse en France, en raison d’un atout majeur qu’est le développement des loisirs équestres. La proportion de non-professionnels et d’amateurs qui détiennent des équidés est considérable.

En termes d’évolution des élevages, ces dernières années sont caractérisées par le fort accroissement enregistré par les races étrangères de chevaux de selle (+ 216 % entre 1997 et 2007), et la montée en puissance des ânes (+ 60 %) durant cette même décennie. Toutes races confondues, l’élevage équin est plutôt stable. En moyenne, les exploitations comptent 2,15 juments. Dans le détail des races, si l’âne a connu un essor sur dix ans, l’évolution en 2007 de ceux d’origine constatée est plutôt en baisse. Dans les principales races équines, une hausse est observée en 2007, sauf pour l’anglo-arabe (- 9 %) notamment, qui est passé de 230 étalons actifs en 1997 à 117 en 2007. D’autres effectifs sont trop réduits pour en tirer une tendance (9 élevages de frison, 11 d’akhal téké, etc.). Néanmoins, des effets de mode ont permis l’émergence de certaines races, anecdotiques il y a dix ans en France : 15 étalons quater horse étaient actifs en 1997, 175 en 2007 !

Les grands bassins d’élevage de chevaux confirment leur rang

Les éleveurs sont principalement localisés en Basse-Normandie, en Bretagne et dans les Pays-de-la-Loire (36 % sont répartis dans ces trois régions). En 2007, l’Ile-de-France et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui sont plus utilisatrices de chevaux que productrices, ont également bénéficié d’une hausse du nombre d’éleveurs (respectivement + 10 % et + 8 %). A l’opposé, le traditionnel bassin d’élevage qu’est la Basse-Normandie a accusé une baisse de 4 %, mais seulement pour les élevages qui ne possèdent qu’une jument.

Un constat s’impose toutefois : la production de chevaux de race selle français diminue depuis dix ans. Ainsi, le nombre d’étalons actifs de cette race a baissé de 21 % entre 1997 et 2007 et celui des poulinières de 12 %. Les naissances de selle français en France ont chuté de 27 % entre 1997 (10 014) et 2007 (7 323). Cela peut notamment être imputé à la montée en puissance des chevaux étrangers.

Du côté des pur-sang, le nombre de poulinières croît progressivement (+ 31 % entre 1997 et 2007), ainsi que celui des naissances (+ 31 %). En revanche, les éleveurs ont davantage recours aux étalons stationnés à l’étranger. La France est au septième rang mondial en termes de naissances, juste derrière la Grande-Bretagne (les Etats-Unis sont en tête du classement).

Chez les trotteurs français, les effectifs d’étalons actifs ont baissé de 29 % en dix ans et les naissances de 12 %. La France, berceau de la race, reste toutefois le leader mondial en termes de naissances.

La production de poneys diminue depuis une décennie dans la plupart des races. Ce déclin trouve également une explication dans la création, dans les années 2000, de l’appellation “origine constatée”, qui contient des produits nés de croisements entre chevaux et poneys.

Quant aux naissances de chevaux de trait, elles sont globalement stables.

La consommation de viande de cheval est en baisse constante

18 % des foyers français achètent de la viande chevaline, ce qui correspond en moyenne à 2,5 kg par an. A titre de comparaison, la viande de bœuf est consommée par 94 % de la population française. Depuis plusieurs années, la production et la consommation de viande de cheval accusent une forte baisse. Il convient en outre de constater que cette viande est parmi les plus chères.

A la production, les prix varient de 1,42 à 1,75 €/kg pour les races de chevaux lourds. Les Français consomment plutôt de la viande rouge (issue d’animaux âgés) et produisent de la viande blanche (issue de jeunes poulains). La production répond ainsi partiellement à la demande interne (auto-approvisionnement d’un tiers). La France exporte majoritairement sa viande de cheval vers la Belgique (près des trois quarts) et l’Italie (un quart). La viande importée est pour moitié originaire d’Amérique du Nord. En revanche, les importations en vif de chevaux de boucherie et d’élevage proviennent de Pologne (27 % des têtes). L’Italie demeure le premier débouché des exportations de jeunes poulains qui partent à l’engraissement (69 %).

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