Les praticiens sont une population à risque en matière d’addiction

Les praticiens sont plus fréquemment touchés par le stress et présentent un risque accru de consommation d’alcool ou de substances psychotropes par rapport aux confrères qui travaillent dans un milieu professionnel non clinique (services vétérinaires ou industrie). Telle est la conclusion d’une étude allemande menée par l’Institut des accidents statutaires et de prévention sanitaire et de bien-être de Hambourg⁽¹⁾, à laquelle 1 060 vétérinaires ont participé.

Cette enquête montre que le temps de travail moyen du vétérinaire allemand est de 47,9 heures par semaine, 14,5 % des confrères travaillant plus de 60 heures. Selon les praticiens, les principales sources de stress psychologiques sont « la pression due à une lourde charge de travail » (26,7 %), « des difficultés pour équilibrer vie professionnelle et vie privée » (24,1 %), « la gestion des clients difficiles » (22,5 %) et « le manque de temps libre » (22,4 %).

A l’occasion de cette étude, plus d’un confrère sur cinq (21,9 %) a reconnu avoir fait l’expérience d’une “défonce alcoolique” (binge drinking) au moins une fois au cours du mois précédent, et 6,9 % s’y adonnent régulièrement (au moins une fois par semaine). Les vétérinaires qui souffrent d’un stress psychologique intense sont deux fois plus affectés par ce comportement.

Par ailleurs, la probabilité de stress psychologique augmente avec le nombre d’heures travaillées chaque semaine, selon les auteurs de l’étude. Avec 47,9 heures, les confrères allemands ont une moyenne hebdomadaire bien plus élevée que celle du reste de la population, qui est de 39,9 heures pour les personnes employées à plein temps…

• (1) M. Harling et coll. : « Psychological stress, demoralization and the consumption of tobacco, alcohol and medical drugs by veterinarians », J. Occup. Med. Toxicol., 2009, vol. 4, n° 1, p. 4.