La rentabilité d’une intervention vétérinaire peut être raisonnée en médecine individuelle - La Semaine Vétérinaire n° 1351 du 13/03/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1351 du 13/03/2009

Economie

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Les données économiques, les synthèses des centres de gestion et la modélisation sont des outils essentiels.

Les structures de productions laitières évoluent vers l’agrandissement. A l’instabilité intrinsèque des marchés agricoles s’ajoute la volatilité. La suppression des quotas laitiers est annoncée pour 2014. Dans ce cadre, comment raisonner la rentabilité d’une intervention vétérinaire ? Henri Seegers, professeur en zootechnie et économie rurale à l’école de Nantes, a replacé le coût des interventions vétérinaires dans le champ de la gestion et proposé des outils pour déterminer un seuil de rentabilité(1), lors de la Journée bovine nantaise du 2 octobre 2008.

Les coûts directs sont la partie émergée de l’iceberg

Les frais vétérinaires d’une exploitation de bovins laitiers représentent 4 % des coûts de production (voir graphique 1). Ce coût direct de la maîtrise des problèmes de santé, qui comprend les honoraires vétérinaires et les médicaments, est la partie visible de « l’impact économique global du coût de la santé ». Cet impact comprend également le manque à gagner induit par la maladie. Dans le cas des mammites, la perte est égale au double du coût de maîtrise (voir graphique 2). « L’objectif général de l’action sur la santé est d’optimiser les niveaux de pertes et ceux des coûts de maîtrise, avec en pratique un rapport avantages/coûts supérieur à 1 », a indiqué Henri Seegers.

Dans une exploitation agricole, les charges représentent moins de 100 % des produits. Si les charges et les produits augmentent dans la même proportion, il y aura un accroissement de résultat. « Le manque à gagner lié à la prévalence des troubles de santé s’accroît si les marges ou les revenus unitaires sont plus élevés. La rentabilité de l’intervention vétérinaire est alors meilleure. »

Le calcul de la rentabilité nécessite de prendre en compte trois critères

Dans un deuxième temps, l’enseignant-chercheur a présenté la construction des abaques nécessaires à la prise de décision entre les traitements 1 et 2. La rentabilité entre ces deux traitements sera déterminée par l’écart de coût entre les deux options (C1 - C2), l’écart de pronostic de résultat favorable (p1 - p2) et l’écart de valeur entre les résultats favorables et défavorables (Vf - Vd), soit par exemple un déficit de productivité versus la mort ou l’euthanasie, le retour à la normale versus une réforme anticipée, le retour à la normale versus un déficit de productivité. La valeur d’usage d’une vache est composée de sa valeur de carcasse, du profit attendu sur la production laitière et du profit futur dû à une supériorité génétique. La valeur de la carcasse varie selon le cours de la viande.

Les profits varient selon le prix du lait, les coûts des aliments et les charges de structure

Si le traitement 1 est plus coûteux et plus efficace, il y a isoefficacité économique lorsque les valeurs attendues des deux options sont égales, soit p1 (V1 - C1) + (1 - p1) (Vd - C1) = p2 (Vf - C2) + (1 - p2) (Vd - C2). La simplification de cette égalité permet de construire les courbes qui représentent les lignes d’isoefficacité pour un écart de coût entre deux traitements (voir graphique 3).

Henri Seegers a proposé, pour illustrer l’utilisation de l’abaque, l’exemple d’une intervention pour une affection péripartum. Le praticien a le choix entre deux traitements, le premier plus efficace que le second, avec un écart de pronostic p1 - p2 égal à 0,3. Selon l’hypothèse qu’après le traitement la valeur de la vache est sauvegardée, versus la mortalité ou l’euthanasie (soit une différence de valeur de 1 000 €), le traitement 1 est à préférer tant que l’écart de coût entre les traitements reste inférieur à 300 € par animal. Si la valeur des animaux augmente (avec un écart de 1 300 € par animal au lieu de 1 000 €), la rentabilité des interventions est améliorée. L’intervention 1, plus coûteuse, pourra également être privilégiée lorsque l’écart de pronostic est plus restreint ou quand l’écart de coût est plus important. Une baisse de valeur des animaux ou une diminution de la marge joue en sens inverse.

  • (1) L’approche spécifique à la médecine des populations n’est pas abordée dans cet article.

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