Faisons en sorte que l’équipe véto tienne ses positions

Je remercie La Semaine Vétérinaire d’avoir initié un débat sur l’attente des confrères par rapport à l’Ordre⁽¹⁾. Ce dernier a voulu améliorer sa communication pour faire connaître son implication précise, réactive, dévouée et quotidienne, encore mal perçue. C’était nécessaire, puisque ses prérogatives sont confondues avec celles du syndicat et qu’il est parfois désigné comme bouc émissaire des frustrations de certains, d’autant plus quand ils semblent ignorer les lois et règlements de la profession et de notre république européenne, qu’ils sont isolés et individualistes… et qu’ils ne participent pas à l’action commune. Je donnerai deux exemples.« L’Ordre pourrait nous aider en encadrant beaucoup plus la concurrence tarifaire entre vétérinaires… sans aller jusqu’à uniformiser les tarifs (…) », estime un confrère. Il me semble qu’il existe en France une loi sur l’entente illicite. Il me semble aussi que la France et l’Europe sont dotées d’une règle de liberté des prix. L’Ordre peut-il imposer tout seul une exception vétérinaire ?

Par ailleurs, on ressert à chaque fois la concurrence entre pharmaciens et vétérinaires, qui sont, à mon avis objectif, complémentaires pour l’usager de médecine canine. Je signale toutefois, par volontaire provocation, que la vente au comptoir par un vétérinaire d’un seul médicament en tenant officine ouverte est punie d’une peine de deux ans de prison et de 30 000 € d’amende. Bien loin de ce rappel, notre profession vend pour ses clients, sans possibilité d’officine ouverte, selon l’article L5143-2 du Code de la santé publique, près des trois quarts des médicaments vétérinaires. Il revient aux responsables de notre profession de veiller à maintenir cette prérogative fragile. Une poignée de confrères dévoués s’y attellent chaque jour.

La vérité, hélas !, c’est que l’ennemi des vétérinaires n’est pas le pharmacien ni l’animalerie de quartier… mais le vétérinaire lui-même, qui se complaît parfois dans une lutte interne nombriliste. Nous sommes une petite profession menacée et, comme dans une mêlée de rugby, notre position est remise en question à chaque minute. Il s’agit davantage de ne pas reculer plutôt que d’avancer. Sortons de cet individualisme rampant qui ignore l’environnement et la réelle concurrence.

J’ai confiance en ma profession et son union. Il faut communiquer pour nous défendre ensemble, chacun dans son rôle. Les seuls combats perdus d’avance sont surtout ceux que nous n’avons pas livrés. D’autres arrivent…

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1348 du 20/2/2009 en pages 7 et 10. Retrouvez l’intégralité de ce courrier sur WK-Vet.fr (rubrique “Semaine Vétérinaire” puis “Compléments d’articles”).