« Les vétérinaires ruraux purs sont rares »

La Semaine Vétérinaire : Comment se déroule votre semaine de travail ?

Daire Makhaim : Je commence vers 9 ou 10 h et je termine à 18 ou 19 h s’il n’y a pas d’urgences. Tous mes clients sont des fermiers à mi-temps. La rurale représente 95 % de mon exercice et la canine 5 %, principalement les chiens et chats des paysans chez lesquels je suis en visite. Je suis basé à Castlebar pendant trois jours, et je travaille les deux autres jours de la semaine à Bellmalet et Achill Island (à 90 km). Nous sommes trois vétérinaires : deux Irlandais et une Allemande. Je suis de garde un week-end sur trois. La clinique, nous n’y sommes presque jamais, c’est plutôt un bureau d’appels. Nous nous occupons de neuf cent cinquante fermes au total. Cela paraît beaucoup, mais certaines ne comptent que deux bêtes.

S. V. : Quel est votre parcours ?

D. M. : Après mes cinq ans d’études, je suis parti en Angleterre avec mon diplôme de l’UCD en poche, où j’ai pratiqué en clientèle mixte. C’est plus facile de trouver du travail là-bas et j’avais envie de changer, mais je suis vite revenu, en avril 2006. C’est chez moi, ici.

S. V. : Pourquoi avoir choisi cette profession ?

D. M. : J’ai été élevé dans une ferme. Mon père possédait des bêtes et je l’aidais pour les soins. J’aime cette façon de vivre. Il n’y a pas de monotonie et j’ai une bonne situation professionnelle. Je suis bien payé, parce que les vétérinaires en rurale pure sont rares.

S. V. : Pensez-vous vous établir à votre compte un jour ?

D. M. : J’y pense, mais pas tout de suite. En tant que salarié, je n’ai pas à me soucier de la paperasse… Et puis je pars, cet hiver, voyager trois mois en Australie et en Nouvelle-Zélande. Pas de problème, à mon retour, mon patron me reprendra !