Les effets zootechniques du tarissement court des vaches laitières sont positifs - La Semaine Vétérinaire n° 1350 du 06/03/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1350 du 06/03/2009

Production laitière

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

L’allongement de la production laitière compense la perte de lait de la lactation suivante.

Notre consœur Lucie Trencart évalue, dans sa thèse (2008), les effets zootechniques associés au raccourcissement de la période sèche chez la vache laitière. Outre le recueil de données françaises récentes, l’objectif est de quantifier l’impact du raccourcissement du tarissement sur la reproduction, l’état nutritionnel en début de lactation, les numérations cellulaires du lait et la santé de la mamelle. Les résultats zootechniques des vaches avec un tarissement court (TC), d’une durée comprise entre seize et trente jours, sont comparés à ceux des vaches avec un tarissement traditionnel (TT), de soixante à quatre-vingt-dix jours. Les conclusions de l’étude, menée dans les troupeaux laitiers prim’holsteins du grand Ouest, ont été présentées le 2 octobre dernier durant la Journée bovine nantaise.

En troisième lactation, la production laitière au pic de lactation est diminuée de 3 kg chez les vaches avec un tarissement raccourci (TC), comparée à celles avec un tarissement traditionnel (TT). En première partie de lactation, la perte est estimée à 359 kg de lait, soit une diminution de 9,1 %. Sur la lactation totale, il manque 605 kg de lait, soit une baisse de production de 7 % (voir graphique). La production des vaches en deuxième lactation est plus pénalisée, avec une chute du lait de 10,2 % en début de lactation et de 7,7 % sur la lactation complète (voir tableau 1).

Pour savoir si l’allongement de la lactation précédente, lié au raccourcissement du tarissement, compense cette baisse, les résultats entre TC et TT sont comparés au sein des élevages qui pratiquent préférentiellement le tarissement raccourci. La réponse est positive pour 52 % des vaches en première lactation (futures vaches en deuxième lactation) et 74 % de celles en deuxième lactation (futures vaches en troisième lactation). La compensation intégrale de cette perte de production nécessite, chez 90 % des vaches, une production minimale de 19 kg pour les primipares (futures vaches en deuxième lactation) avant le vêlage et de 14 kg pour les vaches en deuxième lactation (futures vaches en troisième lactation) et plus. La question relative à l’effet du tarissement raccourci sur plusieurs lactations n’a pas encore de réponse.

Le bilan énergétique est meilleur lors de tarissement court

Les taux protéiques (TP) et butyreux (TB) sont améliorés pour les vaches avec un tarissement court (voir tableau 1). Un meilleur taux protéique laisse présager l’amélioration du bilan énergétique sur la lactation de ces vaches. L’analyse des rapports TB/TPmax le confirme (voir tableau 2). Le déficit énergétique est moins marqué chez les vaches à tarissement court. Selon l’étude bibliographique de notre consœur, la capacité d’ingestion et la note d’état corporel sont optimisées chez les vaches qui ont un tarissement court. Toutefois, elles sont plus nombreuses à présenter un rapport TB/TPmin inférieur à 1,1, d’où l’hypothèse d’un risque supérieur d’acidose au regard de la ration distribuée.

Aucun effet significatif de la durée de tarissement n’est mesuré sur les concentrations en cellules somatiques du lait de la lactation suivante, les taux de guérison (72,3 versus 67,6 %) et les nouvelles infections mammaires (16,2 versus 15,5 %). En revanche, les performances de reproduction sont améliorées lors de tarissement court. L’intervalle entre le vêlage et l’insémination fécondante est diminué de cinq jours, soit cent vingt-neuf au lieu de cent trente-quatre jours, quel que soit le numéro de lactation. L’observation statistique du taux de réussite à la première insémination ne fait apparaître aucune différence entre les deux catégories de vaches. L’étude bibliographique indique une ovulation plus précoce chez celles avec un tarissement court (huit jours). Ainsi, l’aplatissement de la courbe de lactation et l’amélioration du bilan énergétique favoriseraient une reprise rapide de la cyclicité ovarienne.

Cette étude confirme l’intérêt du tarissement court, mais « cette technique conduit à une augmentation du temps de traite qu’il convient d’accepter », conclut Lucie Trencart.

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