Les sutures peuvent engendrer la formation de calculs

La cystotomie est souvent réalisée pour retirer des calculs vésicaux. Le placement de fils de suture exposés à la lumière de la vessie, surtout quand ils sont irrésorbables, peut contribuer à la récurrence des calculs. Quant aux fils tressés, ils hébergent parfois des bactéries. Une équipe canadienne s’est penchée sur les facteurs de risque associés à la récurrence des calculs vésicaux. Pour cela, les dossiers de 163 chiens et de 13 chats ont été étudiés. Les calculs qu’ils présentent, liés à une suture, sont soumis au laboratoire d’analyses (école vétérinaire de Guelph, Ontario). Dans 56 % des cas, le calcul est formé autour d’un fil de suture encore visible. Chez les 44 % restants, la suture s’est résorbée, mais la trace est visible : impression du nœud, cylindre évidé correspondant au fil, etc.

Chez les chiens comme les chats, les calculs sont le plus souvent composés d’oxalate de calcium (40 %) ou mixtes (37 %). Les races le plus souvent impliquées sont le shih tzu, le lhassa apso et le loulou de Poméranie. Il est possible que ces races soient plus fréquemment sujettes à ce genre de récidive.

Certains auteurs estiment qu’un fil exposé dans la lumière vésicale est rapidement recouvert par un épithélium : après trois jours chez le cochon d’Inde et cinq jours chez le chien. Une étude chez le lapin ne montre pourtant aucune épithélialisation au bout de trois mois. Il est donc possible qu’un urothélium enflammé ou infecté ne se comporte pas de la même manière qu’un urothélium sain. Quoi qu’il en soit, le processus de cristallisation est lent. Ainsi, lors de la présence intraluminale d’un fil de suture, le temps de récidive est d’environ dix-huit mois. Cette durée est tout de même plus longue qu’en l’absence de fil de suture.

Les auteurs conseillent donc d’utiliser un fil de suture monofilament et résorbable, et d’éviter son placement dans la lumière vésicale. En particulier, il convient de ne pas placer les nœuds à l’intérieur de la vessie. En raison de l’implication d’un fil de suture dans presque 10 % des calculs récidivants chez le chien et 4 % chez le chat, le risque de récidive est bien réel.

• (1) S.L. Appel et coll. : « Evaluation of risk factors associated with suture-nidus cystoliths in dogs and cats : 176 cases (1999-2006) », Javma, 2008, vol. 233, n° 12, pp. 1 889-1 895.