L’Afssa explore les laits mammiteux des vaches laitières rhône-alpines - La Semaine Vétérinaire n° 1349 du 27/02/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1349 du 27/02/2009

Epidémiosurveillance

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Une fréquence notable de germes inhabituels est signalée. Cette étude constitue une première étape de l’épidémiosurveillance des antibiorésistances des germes impliqués dans les mammites.

L’épidémiosurveillance des germes impliqués dans les mammites des vaches laitières et de leur sensibilité aux antibiotiques a débuté en Rhône-Alpes sous l’égide de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) de Lyon. Sur la période de janvier 2007 à mars 2008, cette étude décrit la prévalence dans la région des bactéries isolées lors de mammites cliniques et subcliniques chez les bovins, ainsi que leur résistance aux antibiotiques. Les prélèvements de lait proviennent de 211 élevages volontaires, répartis dans les départements de la Drôme, de l’Isère, de la Loire, du Rhône et de la Savoie.

Notre consœur Marie-Anne Botrel, ingénieur de recherche à l’Afssa de Lyon, a présenté le protocole et les résultats préliminaires de cette étude lors des journées de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), le 29 mai dernier.

Les prélèvements de lait n’ont eu lieu que chez les vaches non soumises à un traitement antibiotique durant les quatre semaines précédentes. La mammite clinique est définie comme une affection de la mamelle avec une modification de l’aspect du lait et/ou un quartier chaud et douloureux. La mammite subclinique est définie par un dernier comptage individuel supérieur à 300 000 cellules/ml et un résultat positif au california mastitis test le jour du prélèvement (score supérieur à une croix). Chaque élevage a fourni un nombre contingenté de prélèvements : un par mois avec un maximum de douze pendant la durée de l’étude pour les mammites cliniques, cinq prélèvements au maximum pour les mammites subcliniques. Une vache atteinte de mammite subclinique n’a pu être prélevée qu’une fois. Les antibiogrammes (diffusion en gélose) sont limités aux germes identifiés qui appartiennent aux groupes des entérobactéries, des staphylocoques et/ou des streptocoques/ entérocoques. En outre, le prélèvement ne doit pas contenir plus de deux bactéries.

Entérobactéries, bacilles, corynébactéries et entérocoques sont majoritaires

La distribution des germes pathogènes isolés lors de mammites cliniques est conforme aux attentes, avec Streptococcus uberis en haut de la liste. Les streptocoques environnementaux sont isolés dans un tiers des cas. La même fréquence est enregistrée pour Escherichia coli et les staphylocoques coagulase positive (voir graphique 1). Parmi la population des bactéries inhabituelles, Marie-Anne Botrel a noté la prédominance des entérobactéries (Serratia, Klebsiella), puis des entérocoques (voir graphique 2 en page 44). Aucun mycoplasme n’a pu être isolé. Concernant les germes impliqués dans les mammites subcliniques, les staphylocoques coagulase positive sont majoritaires (37 %). Les staphylocoques coagulase négative sont loin, en deuxième position, dans 14 % des prélèvements positifs (voir graphique 3). 142 prélèvements comportent des bactéries classées inhabituelles. Par ordre décroissant, il s’agit des entérocoques, des Bacillus sp, des corynébactéries et des Escherichia coli (voir graphique 2). Candida et les levures sont identifiés, chacun, dans deux prélèvements.

Le seuil de résistance d’E. coli est peu élevé (voir tableau 1), ce qui pourrait s’expliquer par le niveau élevé de guérison bactériologique spontanée de ces infections et par leur absence de contagion. Ces deux points sont connus pour être des facteurs de “non-risque” de dissémination des antibiorésistances. Pour les streptocoques, les niveaux de résistance les plus élevés sont observés pour les fluoroquinolones (enrofloxacine), les macrolides (érythromycine, spiramycine), les aminosides (streptomycine), les lincosamides et la tétracycline. En outre, les résultats ne discriminent pas les staphylocoques coagulase positive et coagulase négative (voir tableau 2). Pour ces deux populations, les niveaux de résistance les plus élevés sont observés pour la pénicilline et la spiramycine. Marie-Anne Botrel a souligné la spécificité de ces résultats, liée à la région et au type d’éleveurs. Ces derniers ont en effet suivi au moins une formation mammite et/ou un plan mammite de type HACCP et fait le choix d’un suivi spécifique.

Partenaires de l’étude de l’Afssa

- 7 cabinets vétérinaires ;

- 279 éleveurs de la Fédération des éleveurset des vétérinaires en convention de la région rhône-alpine ;

- l’école nationale vétérinaire de Lyon ;

- 3 laboratoires d’analyses.

C. B.-C.
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