Les vaches en bavent de la maladie hémorragique épizootique à La Réunion - La Semaine Vétérinaire n° 1346 du 06/02/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1346 du 06/02/2009

Maladies exotiques. Epizootie

Actualité

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

Depuis début janvier, les bovins réunionnais sont victimes d’une épidémie de “bavite”. Hyperthermie, ptyalisme et amaigrissement parfois important lié à un refus de s’alimenter en sont les principaux symptômes. Des pétéchies isolées, puis des zones de suffusion apparaissent derrière les incisives et sur le palais, associées à des signes oculaires. Dans un second temps sont observés des lésions de nécrose superficielle sur la langue et le bourrelet gingival, des œdèmes déclives et une diarrhée hémorragique profuse dans les stades terminaux. La morbidité varie de 5 à 10 %, avec une mortalité faible, mais la récupération peut être longue, surtout lors de diarrhée. Une vingtaine d’animaux seraient morts, sur un cheptel d’environ quarante mille têtes.

Le virus de la fièvre catarrhale ovine a été suspecté en raison des signes cliniques et de sa situation endémique à La Réunion. Il n’a pas été isolé et les tests virologiques réalisés chez les bovins malades sont négatifs. En revanche, des résultats positifs en PCR ont été obtenus pour la maladie hémorragique des cervidés et l’isolement du virus est en cours. Ce virus est présent depuis plusieurs années à La Réunion et a déjà occasionné un épisode clinique important en 2003, au cours duquel la présence de la blue tongue a été décelée(1). Depuis, la prévalence de l’EHVD est difficile à estimer, car cette virose n’a ni traitement spécifique ni prévention et ne fait l’objet d’aucune réglementation chez les bovins. Les éleveurs qui y sont confrontés la redoutent, car elle entraîne des pertes économiques (chute de la production laitière, allongement des durées d’engraissement) sans indemnités financières. Ils ne la signalent pas systématiquement.

En l’absence de ruminants sauvages, le seul réservoir est constitué par les animaux d’élevage, moins réceptifs. Pour leur part, les quelques cerfs de Java présents dans certaines exploitations n’ont jamais exprimé la maladie.

L’EHVD est commune en Amérique du Nord, Australie, Afrique et Asie, avec une morbidité et une mortalité importantes chez les cerfs (jusqu’à 90 %). Les épisodes chez les bovins sont plus rares et toujours corrélés aux épizooties des cerfs avec un faible taux de morbidité, d’environ 5 % (10 % avec le sérotype Ibaraki au Japon).

  • (1) E. Bréard et coll. : « Blue tongue virus in the French Island of Reunion », Veterinary Microbiology, 2005, n° 106, pp. 157-165.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr