La phytothérapie n’a besoin ni de naturaceutique ni de nutraceutique - La Semaine Vétérinaire n° 1345 du 30/01/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1345 du 30/01/2009

Entre nous

VOUS AVEZ LA PAROLE

Auteur(s) : Claude Faivre

Fonctions : enseignant en pharmacognosie au DU phytothérapie Paris XIII

Nous subissions la nutraceutique, qui dit étudier les composants de l’alimentation, des vitamines, des minéraux et des oligo-éléments et leurs effets sur la santé, sorte de fourre-tout qui a en général une connotation “origine naturelle” ! Mais tout ce qui est naturel n’est pas systématiquement d’origine biologique, sans contamination d’aucune sorte, bon et efficace. Il va désormais falloir, en plus, subir la naturaceutique(1).

Ne confondons pas l’utilisation d’un produit d’origine naturelle, c’est-à-dire non issu de la chimiosynthèse, et la pratique de la médecine. Celle-ci étant l’art de guérir, le praticien vétérinaire doit, pour l’exercer, faire une anamnèse la plus complète possible, s’aider des examens complémentaires appropriés, établir un diagnostic nosologique, comprendre les mécanismes physiopathologiques spécifiquement vétérinaires qui ont entraîné le “mal-être” de l’animal. Au regard de ces données, il optera pour la technique qui lui paraît la mieux adaptée au cas présenté : réanimation, chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, etc. S’il préfère traiter directement les symptômes, il utilisera une technique allopathique. S’il a besoin de réguler plusieurs mécanismes, il utilisera une technique globale, dont fait partie la phytothérapie.

Ces dernières années, la profession vétérinaire a pris conscience de la demande des propriétaires pour une utilisation de produits et de méthodes non iatrogènes. Des enseignements existent, tant au sein de la profession (Afvac) que des universités (DU), qui forment des praticiens spécialisés en phytothérapie, capables de formuler des prescriptions magistrales élaborées avec des matières premières végétales de production biologique, extraites par des laboratoires qui respectent les bonnes pratiques imposées par les pharmacopées françaises et européennes. Il ne faudrait pas confondre la médecine chamanique (ce qui se mange, ce qui soigne et ce qui tue, car les plantes peuvent tuer ; on est alors bien loin des médecines douces !) et la véritable phytothérapie, notion moderne qui s’intéresse à la composition phytochimique des plantes, également appelée pharmacognosie, et à l’action de ces molécules sur les différents systèmes de l’organisme. Prenons un exemple pour illustrer ce propos. Les composants des parties aériennes d’Urtica dioica sont connus depuis longtemps. La grande ortie contient des amines vasomotrices, des flavonoïdes et des lectines. Ces substances agissent sur les premiers médiateurs de l’inflammation (histamine et sérotonine), puis freinent les cascades inflammatoires au cours de la transformation des acides gras poly-insaturés, ainsi que la prolifération cellulaire par l’intermédiaire des facteurs de transcription du NF kappa B. En résumé, son usage local diminue les inflammations articulaires et cutanées.

Tout cela pour dire que la publicité qui entoure un concept dit aux gens ce qu’ils souhaitent entendre.

  • (1) Notre confrère réagit à l’article « Arcanatura, la vision de l’allopathie naturelle par trois confrères », paru dans La Semaine Vétérinaire n° 1340 du 19/12/2008 en page 18.

Lu, vu, entendu

Douceurs fatales en Suisse

Les fêtes sont passées. Les praticiens suisses peuvent souffler. Les principales cliniques vétérinaires du pays ont en effet été débordées. De Lausanne à Genève en passant par Neuchâtel et Zurich, les services d’urgence n’ont pas chômé. Certes, certains confrères étaient en congés, mais la surcharge de travail s’explique aussi par le nombre inhabituel de “bébêtes gavées”. Chocolat noir, pralinés contenant de la caféine, tige de brochettes, etc. Les accidents ont succédé aux intoxications. Au point d’émouvoir Le Matin, quotidien suisse, qui a consacré un article à ce “phénomène” le 31 décembre dernier. Intitulé « Gavés pendant les fêtes, ils finissent en clinique ! », il donne la parole à plusieurs praticiens et met notamment les propriétaires en garde contre le chocolat meurtrier.

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