La méthode Alexander permet d’utiliser son corps conformément à son fonctionnement naturel - La Semaine Vétérinaire n° 1345 du 30/01/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1345 du 30/01/2009

La relaxation au quotidien

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

Prendre conscience des tensions ou de l’affaissement auxquels nous soumettons notre corps est une chose. Initier et cultiver un état de relaxation en est une autre. Si les précédents articles(1) ont présenté certains des exercices fondamentaux de la méthode Alexander de “rééducation posturale” permettant cette prise de conscience, il faut désormais adopter et maintenir les bonnes habitudes afin de lutter, au quotidien, contre une tendance à contracter son cou et à rétracter sa tête, ce qui comprime la colonne vertébrale. Car les contractions inutiles (et elles le sont presque toujours) gaspillent l’énergie, alors que la relaxation diminue les souffrances et renforce l’organisme. De telles postures se révèlent nuisibles, voire dangereuses lors de la pratique intensive de sports comme le golf, le tennis ou encore le cyclisme, où elles sont répétées des centaines de fois. La méthode Alexander apprend donc à utiliser correctement son corps, c’est-à-dire conformément à son fonctionnement naturel qui, au fil du temps, s’est insidieusement modifié.

Trois exercices pour se relaxer et recharger son énergie

Adopter un état de relaxation dans la vie courante et dans le mouvement permet de réhabiliter son corps, de réduire le risque de blessures, de respirer sans entrave. Une fois la bonne habitude “programmée”, c’est-à-dire répétée méthodiquement et consciemment, l’inconscient en prendra le contrôle.

Le premier exercice consiste à se tenir droit, sans effort. Le regard est porté à 15 m environ devant soi (sans regarder le sol), avant de se mettre à marcher en faisant porter son poids sur le pied arrière (talon, puis orteils) ; le pied avant est alors léger. C’est ensuite l’inverse. Ce transfert permet de prendre conscience du simple fait de marcher. En maintenant cette sensation, il faut ensuite imaginer que la tête est doucement tirée vers le haut, comme par un fil venant du ciel puis, en marchant ainsi, que les objets viennent à soi et non l’inverse, comme si l’on se mouvait sur un tapis roulant. Cet exercice rééduque peu à peu le corps et transforme de mauvaises en bonnes habitudes.

Le deuxième exercice est à pratiquer le matin, ou à d’autres moments de la journée, une fois la digestion accomplie. Il s’agit de s’asseoir sur une chaise ou un tabouret, les jambes légèrement écartées, les pieds posés au sol et les mains à plat sur les genoux. La tête et la colonne vertébrale sont abaissées lentement, en expirant par la bouche. La descente doit durer environ sept secondes. Une fois au niveau des genoux, les poumons doivent être vides (mais il ne faut pas forcer). Cette position, poumons vides, est maintenue sept à dix secondes, avant de remonter la tête (et la colonne vertébrale) lentement, en inspirant par le nez. Une fois la position assise retrouvée, les poumons sont maintenus pleins (sans forcer) pendant sept à dix secondes. L’exercice est répété trois à sept fois. Il masse les viscères, libère la respiration et procure une sensation de calme et de lucidité.

Le troisième exercice se pratique allongé. Il suscite une sensation de calme et abaisse la tension artérielle. La méthode Alexander l’emprunte au yoga. Couché sur le parquet ou sur une couverture (le lit est à bannir, car trop moelleux), les jambes sont étendues et les bras placés le long du corps, les paumes de mains vers le haut. La respiration est lente. Puis, pour trouver une bonne position et débloquer le bassin, les jambes sont tournées sans décoller le bas du dos, vers la gauche puis vers la droite (mouvement de bascule lent, en revenant au centre à chaque fois, à faire trois fois). Les jambes sont allongées et les mains, doigts écartés, sont placées sur les cotes flottantes pour prendre conscience du mouvement des poumons qui se remplissent et se vident, lentement et profondément. Une fois la sensation établie, les bras sont positionnés le long du corps. Le but est de sentir sa respiration et chaque organe, des pieds à la tête, devient léger. Le corps et l’esprit sont alors totalement relaxés. La posture est maintenue une quinzaine de minutes ou davantage, avant de s’asseoir lentement puis de se relever et de poursuivre ses activités, sans agitation ni mouvements brusques.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1344 du 23/1/2009 en page 47 et n° 1343 du 16/1/2009 en page 42.

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