Chercheurs et acteurs de terrain échangent leurs résultats pour mieux surmonter la crise - La Semaine Vétérinaire n° 1345 du 30/01/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1345 du 30/01/2009

Fièvre catarrhale ovine. Réunion d’information à Maisons-Alfort

Actualité

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

« Les résultats obtenus par le Réseau français pour la santé animale augurent favorablement de l’avenir », d’après Monique Eloit, de la Direction générale de l’alimentation (DGAL).

L’amphithéâtre de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) était plein lors de la journée d’échanges techniques du Réseau français pour la santé animale (RFSA), le 21 janvier dernier. Monique Eloit, directrice générale adjointe de la DGAL, juge positifs les résultats obtenus depuis sa création, en 2007. Le RFSA a d’ailleurs vocation à dépasser le cadre de la fièvre catarrhale ovine pour poursuivre son évolution dans le domaine de la santé animale en associant dialogue et échange de connaissances. Il doit permettre d’identifier les besoins et les émergences pour aider le gestionnaire à élaborer des stratégies. Les communications de la journée ont donc présenté les résultats des recherches et des études, dont certaines ont été demandées en 2007 par la DGAL pour faciliter la gestion de la crise liée à la fièvre catarrhale ovine, dans des domaines aussi variés que la virologie, l’entomologie, les aspects cliniques ou économiques. Une table ronde organisée entre les différents membres du réseau a permis de répondre ou d’éclaircir de nombreuses questions, et en a soulevé d’autres.

Des impacts économiques variables à l’échelon individuel

La synthèse sur l’épizootie de 2007, réalisée par l’Institut de l’élevage, fait apparaître des situations individuelles variables. Des différences existent entre élevages et entre départements, en relation avec le niveau sanitaire et technique des exploitations. « Ces disparités sont également liées à la définition du foyer, clinique ou sérologique », a indiqué Béatrice Mounaix, de l’Institut de l’élevage. En élevage ovin, le taux de morbidité peut varier de 0 à 100 %, et toutes les situations sont possibles.

Il existe des cas critiques dans tous les secteurs, mais les conséquences les plus fortes s’observent globalement dans les filières allaitantes, où des pertes allant jusqu’à 43 % de marge brute sont enregistrées, avec parfois un fort impact psychologique.

Certains effets retardés, liés aux mauvais résultats de reproduction (avortements ou allongement de l’intervalle entre les vêlages), au retard de renouvellement des génisses, aux pertes en potentiel génétique, à la mévente des animaux et à la désorganisation des circuits commerciaux ne sont pas encore quantifiés. Il faut y associer des modifications des pratiques d’élevage, ou de la durée d’engraissement pour compenser les pertes de croissance, sans oublier le maintien des veaux dans les exploitations, imposé par les freins aux exportations.

Des baisses de production laitière individuelles sont notées, mais toutes les vaches ne sont pas malades en même temps et l’analyse à l’échelon national est plus difficile à interpréter.

L’épidémiologie de la maladie évolue constamment

Les données de séroprévalence étudiées dans sept départements et par type d’élevage (bovin laitier, bovin allaitant, ovin et caprin) montrent qu’au cours de l’hiver 2007, dans les Ardennes, le taux de prévalence au niveau du cheptel a atteint 100 % et celui de prévalence individuelle 99 %, alors qu’ils ont respectivement varié de 60 à 100 % et de 0 et 42 % dans les départements situés en marge de la zone infectée. D’après les statistiques, la moitié des infections sont repérées dans les zones très infectées, au lieu de 10 à 20 % dans les régions situées vers le front.

« Les suivis cliniques sur le long terme sont encore peu nombreux et difficiles à mettre en œuvre », a déploré Gina Zanella, de l’Afssa, en détaillant ses résultats. Les vaches non vaccinées et séroconverties naturellement présentent toujours une PCRémie positive quatre à cinq mois après le début des symptômes cliniques, et des travaux sont encore en cours pour étudier la durée de séroconversion.

La reproduction reste un sujet d’inquiétude

L’effet de la fièvre catarrhale ovine sur la fertilité fluctue énormément selon les départements. Le passage transplacentaire existe, avec des conséquences variables selon le stade de gestation. La transmission aux receveuses lors de transfert d’embryons n’est pas décrite pour le sérotype 8 et doit être impossible si les conditions recommandées par la Société internationale de transfert d’embryons (IETS) sont respectées.

Chez les mâles, une chute de la mobilité spermatique, accompagnée d’une augmentation des anomalies, est notée. La récupération se fait en quinze à quarante jours. Dans certains cas de localisation génitale, les troubles peuvent être irréversibles, avec une fibrose et une calcification des tubes séminifères qui se traduisent par une dissymétrie ou une atrophie des testicules. Il est conseillé de tester la semence des béliers avant la lutte. La virospermie existe de manière intermittente, avec une durée et un taux variables, et s’observe parfois après des résultats de PCR sanguins négatifs.

  • Les comptes rendus des conférences sont disponibles sur le site www.rfsa.net

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