Cases pour truies et veaux et cages pour poules pondeuses seront bannies en Californie en 2015

Lors d’un référendum organisé en même temps que le vote présidentiel outre-Atlantique, le 4 novembre dernier, les Californiens ont adopté la « proposition 2 », qui oblige les éleveurs à faire en sorte que les animaux confinés dans les bâtiments puissent se mouvoir davantage. Approuvée par près des deux tiers des votants, cette mesure entrera en vigueur en janvier 2015. Elle interdit le maintien des truies et des veaux en stalles, ainsi que l’élevage des poules pondeuses en batterie. La Californie devient donc le cinquième Etat américain à bannir les stalles pour les truies et/ou les veaux, après l’Arizona, la Floride et l’Oregon (qui les ont déjà interdites par référendum) et le Colorado (qui a promulgué une loi en ce sens, en mai dernier).

Les associations de défense des animaux (la Farm Sanctuary et la Humane Society of the United States) à l’origine de cette initiative considèrent l’adoption de cette proposition comme une victoire importante en raison du poids de la Californie dans l’élevage américain (elle se situe en tête pour le nombre de veaux et au quatrième rang pour celui des poules pondeuses).

Des associations de défense animale devenues la bête noire des agriculteurs

Pour leur part, les organisations agricoles dénoncent la « campagne émotionnellement manipulatrice, malhonnête et souvent trompeuse » menée par les défenseurs du bien-être animal. Selon elles, cette mesure pourrait conduire la Californie à perdre 95 % de sa production d’œufs, la contraignant à en importer des Etats voisins, voire de l’étranger. Le véritable objectif des défenseurs des animaux est la disparition pure et simple des élevages intensifs, déjà accusés de nuisances environnementales, avancent-elles. Les responsables des associations de défense des animaux sont devenus la bête noire des agriculteurs. Une newsletter du Doane’s Agricultural Report datée du 31 octobre dernier les considère ainsi comme « les cinq plus grands ennemis des filières animales », au premier rang desquels Wayne Pacelle, directeur de la Humane Society of the United States. En quatre ans, il est “accusé” d’avoir transformé son organisation, la faisant passer « d’un groupe de vieilles dames dédié à la protection des chats et des chiens à un mouvement d’une importance comparable, en termes de bien-être animal, à celle de la National Rifle Association pour les armes à feu ». Selon le Doane’s Agricultural Report, la Humane Society of the United States est puissante (elle dispose d’un budget de 127 millions de dollars et compte 10 millions de membres) et « manipule l’opinion publique » par ses enquêtes, ses campagnes et ses actions en justice.

• Source : Agri US Analyse n° 151, novembre/décembre 2008.