L’école vous a-t-elle formés à la gestion d’une clinique vétérinaire ?

Les informations majeures semblaient “noyées”

En troisième année, nous avons eu des cours d’économie qui nous ont expliqué les lois du marché de manière générale. L’économie de chaque filière a été détaillée, du producteur au consommateur. Nous avons également vu les grands principes de la distribution et du marketing. Cela ne m’a pas laissé beaucoup plus de traces. Peut-être y suis-je peu réceptive, mais je crois que cet enseignement ne passionnait pas non plus les autres étudiants. Il était complet, mais les informations importantes semblaient noyées dans la masse et cela manquait d’application pratique. On peut nous expliquer longtemps les formules, tant qu’elles ne sont pas illustrées par un cas pratique, le déclic ne se produit pas. Ces cours étaient également programmés à un moment où nous avions beaucoup d’autres choses à mémoriser.

Au cours de mon année d’approfondissement (dans le secteur des carnivores domestiques), nous avons suivi huit heures de cours de gestion, destinées à nous donner des premiers outils pour la vie professionnelle. Le Code du travail, la convention collective, les contrats, les salaires, les aspects fiscaux, etc., nous ont été expliqués de manière concise et claire, même si certains points restent encore flous. Globalement, j’ai vécu cet enseignement comme un passage obligatoire, sans le trouver d’un intérêt crucial. Je me pencherai mieux sur tout cela quand je commencerai à travailler.

Des travaux dirigés ludiques et interactifs

Nous avons suivi un enseignement obligatoire de gestion, de législation et de marketing au cours du trimestre. Au départ, j’étais sceptique, car je n’en voyais pas l’intérêt. Puis j’ai compris que cela correspondait à une réalité professionnelle et, mieux encore, je ne me suis pas ennuyé. Les travaux dirigés, qui ne rassemblent qu’un huitième de la promotion, sont ludiques et interactifs. Deux premières séances nous ont mis dans la situation d’un chef d’entreprise. Nous avons appris à faire un bilan et des comptes de résultats, en simulant toute l’activité : entrées de capitaux, emprunts, achats de matière première, etc. C’était comme une partie de Monopoly, avec faux billets et usines en bois. De nombreux termes techniques ont alors pris une réalité. Une autre séance nous a mis dans la situation spécifique d’une clinique, avec une analyse de sa situation financière et des études d’amortissement d’achat de matériel. Le travail dirigé suivant nous a fait réfléchir au développement de services et à la manière de communiquer. Nous nous sommes aussi penchés sur les possibilités d’évolution d’une structure selon les attentes de la clientèle. Parallèlement, des cours dispensés en amphithéâtre ont abordé la législation et le marketing, avec des exemples généraux et appliqués. Des intervenants de l’industrie sont venus expliquer leurs stratégies marketing pour un produit donné ou pour l’ensemble de leur entreprise. L’intérêt suscité par cette formation doit beaucoup à la motivation de ceux qui l’ont mise en place.

La fin d’année n’est pas la période idéale pour dispenser ce type d’enseignement

Durant les dernières semaines de l’ultime année de tronc commun, nous avons suivi un module d’intégration professionnelle, enseignement obligatoire représentant une vingtaine d’heures en amphithéâtre. Il a traité divers aspects de la gestion d’une clinique, du marketing à la communication en passant par la législation. Ces cours étaient interactifs, nous pouvions intervenir. De jeunes vétérinaires installés sont venus nous faire part de leur expérience, ainsi que d’autres intervenants comme des auditeurs de cliniques ou des représentants de mutuelles. En termes de contenu, l’enseignement m’a paru inégal, très (trop ?) simple quand il s’agissait de conseils pour aménager une salle d’attente, et au contraire obscur quand nous avons abordé les différents systèmes d’assurance. Je crois surtout que nous y étions peu réceptifs, tout en reconnaissant que ces sujets sont importants. En effet, la fin de l’année, avec son lot de partiels qui suscitent beaucoup d’autres préoccupations, est mal choisie pour dispenser ce type d’enseignement. Mais en y réfléchissant, je ne suis pas certain qu’une meilleure formule puisse être trouvée en raison de la difficulté de nous sensibiliser à ces questions tant que nous sommes à l’école. Apprendre à soigner les animaux est si long et difficile que nous préférons placer la médecine et la chirurgie au premier rang de nos priorités, et nous pencher sur la gestion un peu plus tard, quand nous serons devenus de corrects praticiens !