La Meuse “privatise” son laboratoire vétérinaire

Depuis le début de la campagne annuelle de prophylaxie, en novembre, les éleveurs de la Meuse ont un nouvel interlocuteur pour leurs analyses. Le conseil général a en effet conclu, à l’issue d’un appel d’offres, une délégation de service public pour son laboratoire vétérinaire, avec la SARL Segilab. Cette dernière compte deux actionnaires, la société LSI, basée près de Lyon et spécialisée dans la fourniture de réactifs, et la société belge Progenus, laboratoire d’analyses spécialisé dans l’ADN pour les domaines agronomique, vétérinaire et agro-alimentaire.

« Dans les années 80, le département a lourdement investi pour se doter d’un véritable pôle d’analyses. Il s’est depuis aperçu que ce n’était pas son “cœur de métier” et s’est désengagé des parties “hygiène alimentaire” et “hydrologie”, ne gardant que ses obligations légales relatives à la santé animale », explique Francis Varinot, chargé de mission au conseil général, qui a assumé pendant deux ans la direction du laboratoire vétérinaire départemental. Les activités de ce dernier (quelque 300 000 analyses pour un chiffre d’affaires d’environ 1,2 million d’euros) ne dégagent pas une marge suffisante pour investir dans la modernisation des installations ou dans la recherche de nouveaux débouchés, sauf à mobiliser les fonds publics… « Les élus ont décidé de se séparer de cette activité en la déléguant à un professionnel qui saura maintenir une qualité de service vis-à-vis des usagers et développer des activités sur le marché concurrentiel, génératrices de valeur ajoutée, tout en maintenant les emplois existants », insiste Francis Varinot.

De plus en plus de collectivités se désengagent de ce volet technique

La Meuse est loin d’être un cas isolé. Pour se recentrer sur leurs missions premières, de plus en plus de collectivités se désengagent de cet aspect, très technique, de leurs obligations, en le confiant à des professionnels. Dans la même région, le département de la Moselle a ainsi cédé le secteur de la santé animale à l’Institut Pasteur, et la Marne a délégué ses obligations, dans le cadre d’une convention, au laboratoire du département frontalier de l’Aube. « Nous devrions être en mesure de faire rapidement des offres de prestations attractives à destination des départements voisins, assure Damien Magnée, nouveau directeur du site (quinze salariés). Mais l’essentiel de notre croissance et de notre développement consistera, après avoir pris nos marques, à développer d’autres prestations d’analyses, sur le secteur marchand. »