Que retiendrez-vous de l’année 2008 ? - La Semaine Vétérinaire n° 1340 du 19/12/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1340 du 19/12/2008

Entre nous

FORUM

Nous avons investi dans notre plateau technique

Jérôme Seignot, praticien à Maisons-Laffitte (Yvelines).

2008 aura été pour nous une bonne année, à la fois en canine et en équine. Notre structure est jeune (elle date de 2004 dans sa forme actuelle) et nous sommes en pleine phase de croissance. Pour autant, il faut faire évoluer nos pratiques. La pression concurrentielle est forte et le contexte économique nous place dans l’obligation d’être précautionneux dans nos échanges avec les propriétaires avant d’engager des frais. Le métier se spécialise de plus en plus, ce qui génère une augmentation globale du montant moyen facturé. La clientèle se trouve dès lors surprise par les honoraires, alors même qu’elle est demandeuse de davantage de technicité.

Concernant l’activité équine, je regarde d’un œil assez dubitatif le décret prescription-délivrance, tant le bilan sanitaire me paraît difficile à introduire auprès de notre clientèle d’entraîneurs de chevaux de course.

En termes d’investissements, nous avons fait le choix de compléter notre plateau technique en nous équipant cette année d’automates d’analyse. C’est un plus incontestable, pour nous comme pour la clientèle – quasi-immédiateté des résultats en semaine, comme lors d’urgences –, mais un moins en regard de la facturation. Il nous faut bien communiquer sur le surcoût occasionné.

Moins de prévention, davantage de cas désespérés

Philippe Maroille, praticien à Garches (Hauts-de-Seine).

Je retiendrais en premier lieu l’arrivée à la présidence du Sénat d’un confrère, Gérard Larcher. Son élection est peut-être passée trop inaperçue. Son accession à la fonction de deuxième personnage de l’Etat procure de la notoriété à notre profession.

Je retiendrais également la crise économique subie depuis quelques mois. Certains clients sont directement touchés par une fermeture d’entreprise ou des mesures de chômage partiel. Leur revenu diminue ; ils dépensent moins au cabinet. Les moins touchés rognent sur les petits à-côtés que sont les frais vétérinaires. Depuis le début de la crise, je reçois moins souvent les animaux en prévention. En conséquence, quand ils viennent, les cas sont plus désespérés. Je vois aujourd’hui des tumeurs volumineuses en train d’éclater, ce qui était rare auparavant. Ce genre de consultation, quasiment sans espoir, a tendance à se reproduire un peu trop souvent.

Au final, l’activité a été à peu près normale durant l’année. A ceci près que même les Hauts-de-Seine ont été touchés par la fièvre catarrhale, avec la découverte par mon père, qui est aussi mon associé, d’un premier cas, le 1er septembre dernier, qui s’est accompagné de son lot de dossiers à remplir. Cela prouve que personne n’y échappe, même à dix minutes de La Défense !

Je me félicite par ailleurs que la profession ait été bien défendue dans le cadre de la nouvelle loi sur les chiens dangereux. En revanche, comme beaucoup de confrères, je trouve toujours dommageable la décision du Conseil de l’Ordre d’imposer une cotisation aux sociétés, sous le prétexte qu’elles demandent un travail supplémentaire. Cela dit, c’est bien la seule chose que je pourrais lui reprocher.

La fièvre catarrhale n’a pas été si terrible qu’annoncée

Yves Dubois, praticien à Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais).

Dans le Nord, l’année 2008 est celle de la FCO de sérotype 8, avec la crainte qu’elle a inspiré tant on prédisait de malheurs. Mais finalement, tout s’est bien passé grâce à la vaccination d’un bon tiers du troupeau. Le sérotype 1, et le 6 qui aurait fait son apparition aux Pays-Bas, restent toutefois des sources d’inquiétudes, notamment en matière de vaccination : les laboratoires auront-ils la capacité de produire les vaccins ?

Le plongeon du prix des veaux laitiers est une autre difficulté importante. Nous ne soignons plus que les femelles. A cela s’ajoute la diminution du prix du lait, ce qui pourrait entraîner un arrêt d’activité plus rapide pour certains éleveurs.

Cette année, notre activité s’est maintenue. Point positif : l’avancement satisfaisant de la mise aux normes dans la région.

Nous sentons un développement des suivis d’élevage et le bilan sanitaire se met peu à peu en place. Le suivi de troupeau, c’est l’avenir de la profession en rurale. Nous avons aujourd’hui en face de nous des chefs d’entreprises formés aux fonctions d’éleveurs infirmiers, d’inséminateurs. Le vétérinaire qu’ils attendent n’est plus celui d’hier. Nous devons proposer d’autres services, comme l’échographie, pour rester sur le marché. Si nous n’entrons plus dans l’élevage, nous n’interviendrons que comme pompiers, avec des tarifs exorbitants. Le suivi entraîne un relationnel différent : le praticien devient plus partenaire qu’il n’est “ponctionnaire”.

Malheureusement, une fois encore, notre environnement législatif n’a été marqué par aucune embellie. Il est toujours aussi contraignant et nous oblige à consacrer toujours plus de temps à la paperasse. La tendance ne change pas.

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