QUAND JE SERAI GRAND, JE SERAI… VÉTÉRINAIRE ! - La Semaine Vétérinaire n° 1340 du 19/12/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1340 du 19/12/2008

À la une

Auteur(s) : Pascal Ambrosi*, Françoise Sigot**, Jean-Luc Decaestecker***, Dominique Fonsèque-Nathan****, Nicolas Fontenelle*****, Dominique Fonsèque-Nathan******, Michèle Thomas*******, Myriem Lahidely********, Valentine Chamard*********

La relève est assurée. Interrogés sur leurs souhaits, une grande majorité d’enfants et d’adolescents sont formels : adultes, ils veulent être vétérinaires ! Sept d’entre eux nous expliquent pourquoi.

La profession fait recette. La plupart des enfants veulent soigner les animaux. Ce n’est pas nouveau. Selon les quelques statistiques disponibles corroborées par le pédopsychiatre que nous avons interrogé (voir l’entretien en page 33), le métier est installé depuis plusieurs années déjà dans le top cinq des professions préférées des plus jeunes. Il n’y a guère que le pompier, le footballeur, la maîtresse et l’infirmière pour rivaliser. Pour les enfants que nous avons interrogés, être vétérinaire reste encore un rêve, parfois une ambition mesurée. Pour les adolescents, la volonté d’exercer ce métier est plus ardente. Les vrais passionnés arrivent souvent à leurs fins : 62 % des praticiens rêvaient d’être vétérinaire lorsqu’ils étaient jeunes, selon un sondage que nous avions effectué l’année dernière. Mais une autre enquête montrait, étonnamment, que 72 % des vétérinaires ne conseilleraient pas à leur enfant de le devenir à leur tour. La pratique quotidienne vient-elle à bout des vocations les plus tenaces ? C’est un autre sujet. Nos vétérinaires en herbe ont la foi, ne les décourageons pas !

Marion, 14 ans

« Je veux soigner les animaux de la ferme »

Marion est élève de 3e au collège Charles Guérin, à Lunéville (Meurthe-et-Moselle). Elle affiche déjà une sérieuse sérénité quant à son avenir : elle sera vétérinaire ! Elle se destine à travailler au contact des animaux de ferme, milieu qu’elle connaît bien. Ses grands-parents habitent à la campagne, où ils élèvent quelques lapins, des volailles… et même des porcs. Ils l’ont emmenée, dès sa plus tendre enfance, dans les étables ou les prés pour « voir des vaches, des moutons… J’ai même assisté, l’an dernier, à la mise bas d’une vache, dans des conditions difficiles, le veau a dû être tiré avec des cordes. C’était un moment intense qui m’a confortée dans ma voie, car c’est dans ces instants qu’on s’aperçoit que les animaux nous font confiance, explique Marion. Je préfère les animaux de ferme à ceux dits de compagnie. Souvent les gens pensent que les bovins, par exemple, ont moins besoin de soins que les autres animaux, mais c’est faux, ils souffrent autant ». L’adolescente, qui souhaite effectuer son “stage découverte” de trois jours en entreprise dans un cabinet vétérinaire local, sait que le chemin à suivre pour réaliser son ambition est long. Mais sa passion est telle qu’elle ne désespère pas d’y parvenir.

Marion, 8 ans, et Anne-Claire, 10 ans

Sœurs et vétérinaires à la fois !

Comme tous les frères et sœurs, Marion et Anne-Claire se chamaillent régulièrement. Mais un point fait taire les discordes entre les deux sœurs : leur avenir professionnel. Toutes deux se rêvent en vétérinaire, même si les sources de motivation diffèrent. Pour Marion, c’est l’amour des chiens : « S’ils sont malades, je veux pouvoir les soigner. » Le destin d’Anne-Claire s’est lui dessiné au contact des chevaux. « Je voudrais être vétérinaire, mais seulement pour les chevaux. Au départ, je pensais devenir moniteur d’équitation, mais on gagne moins d’argent qu’en étant vétérinaire », a-t-elle déjà analysé.

Depuis que les deux sœurs ont clairement identifié leur vocation, ce métier fait souvent débat au sein de la famille. Et les fillettes en savent déjà long sur le parcours qui les attend. « Ma maman m’a expliqué comment on devenait vétérinaire et je sais qu’il faut être une bonne élève pour y arriver », assène Marion, qui insiste sur l’attention particulière et les efforts indispensables « en maths et en sciences » pour parvenir à ses fins. Pas de quoi entraver une détermination qui ne faillit pas depuis plus de deux ans. Comme celle d’Anne-Claire. « Je sais que ce sera difficile de devenir vétérinaire, mais je me dis que si d’autres y sont déjà arrivés, moi aussi je dois pouvoir le faire. »

Valentin, 10 ans

« Je ne supporte pas de les voir souffrir »

« J’imagine que, pour devenir vétérinaire, les études sont dures, qu’il me faudra apprendre beaucoup de choses, que je devrais disséquer des animaux. Je n’aime pas ça, mais si je dois le faire… J’en aurai jusqu’à 25-27 ans si je travaille bien… » Valentin a toujours vécu avec Canaillou, le « vieux chat familial de 74 ans en âge humain, 16 ans en réalité ». Mais son plus grand plaisir et loisir, c’est de s’occuper d’Oscar, un jeune chien de 2 ans, et de le faire courir « quand il fait beau » dans le grand terrain à l’arrière de la maison. « J’adore ça, explique-t-il. J’aime leur physique, leur façon d’exprimer leurs sentiments, leur amour, leur gaieté quand ils lèchent, sautent et courent dans tous les sens. Oscar, c’est comme mon second frère, il est très affectueux avec moi… Je veux devenir vétérinaire pour secourir les animaux, je ne supporte pas de les voir souffrir. Je veux soigner leur esprit et leur corps. Je me vois bien vétérinaire à la campagne et pourquoi pas sur un autre continent : vétérinaire du monde. »

Camille, 12 ans

« Je suis accro aux animaux »

Quand on lui demande pourquoi elle veut être vétérinaire, Camille reste un moment silencieuse, comme s’il s’agissait d’une incongruité. Timidement elle répond : « Je suis accro aux animaux. C’est ma passion. Je les aime tous, à l’exception des araignées et avec une préférence pour les chevaux. Ils m’apportent plaisir et joie. Je veux m’occuper d’eux. Je veux tout faire pour qu’ils puissent vivre. Véto, c’est comme un médecin. Si on n’a pas envie de soigner, on fait autre chose. » Là où d’autres jeunes de son âge se contenteraient d’une déclaration d’intention, Camille va plus loin. La maison de sa maman ressemble à une arche de Noé. Sur place : onze chats, six tortues terrestres et deux cochons d’Inde, Boulgour et Couscous, pour lesquels elle s’est prise d’une tendresse particulière depuis qu’ils ont été malades et qu’elle les soigne, avec piqûres et nourrissages quotidiens à la seringue. Cette bonne élève, qui a un an d’avance, ne fait rien à la légère. Comme une grande, elle s’est documentée sur la manière de devenir vétérinaire. « Je sais qu’il faut avoir de bonnes notes en SVT, en mathématiques et en physique, passer un concours puis faire une école. Je sais que c’est difficile. Je vais tout faire pour réussir. Il faut que je m’accroche. Je peux y arriver, d’autant que mes parents m’encouragent. »

Bastien, 13 ans

« Le sang, les opérations, ça ne me fait pas peur »

Bastien vient tout juste de finir son stage de 3e dans une clinique vétérinaire de Lozère. « Depuis toujours, je sais que je veux faire ce métier. Plus petit, j’ai vécu dans la ferme de mon grand-père et de mon oncle. Je voyais le vétérinaire qui soignait les moutons et les vaches. Quand une bête meurt, ça serre le cœur, et je veux pouvoir la soigner avant que ça arrive. Le sang, les opérations, ça ne me fait pas peur, j’ai déjà vidé des canards. » Au cours de sa semaine, Bastien a assisté le praticien dans la vaccination contre la fièvre catarrhale ovine et il a réalisé en une journée à ses côtés cent quarante-quatre prises de sang. « C’est moi qui posait les étiquettes sur les tubes, dit-il fièrement. La semaine que j’ai passé était vraiment formidable, j’ai hâte de revenir dans une clinique. Je suis vraiment très motivé pour faire ce métier. »

Claire, 16 ans

La jeune fille qui parle aux chevaux

« Il faut absolument que j’exerce un métier où je suis en contact avec les animaux. Si je n’arrive pas à être vétérinaire, ce sera une grosse déception ! » Ainsi parle Claire, petit bout de jeune fille, déjà angoissée à l’idée qu’elle pourrait ne pas entrer en classe préparatoire et préparer le concours. « Cette année, en première S, j’ai un peu de mal en SVT. Il faut que je travaille, sinon, ce sera compliqué. » Bien renseignée sur les filières de formation, y compris celles qui passent par la Belgique ou le Deug de biologie, elle ne se projette qu’en vétérinaire. « C’est comme cela que je me sentirai vraiment utile. » Cette passion aurait pu ne jamais jaillir dans sa vie sans sa nounou. « Elle recueillait les animaux blessés, les pies, les rats, les pigeons, les chats. Elle les soignait puis elles les relâchaient. » Sa préférence va cependant au cheval, « le plus bel animal au monde ». Apprentie cavalière (galop 5) au club hippique de Marseille, elle ne monte (« hélas ») qu’une fois par semaine.

Chloé, 13 ans

« Je préfère les animaux aux humains »

« Un oncle de mon père, Marc, est vétérinaire à Belfort. Mon père m’a dit avoir eu envie de devenir vétérinaire, lui aussi, mais finalement, il est prof. Moi, j’ai toujours aimé les animaux. J’ai un contact un peu privilégié avec eux. J’ai toujours préféré les animaux aux humains », explique Chloé. « Dans le cabinet de Marc, c’est un peu comme dans un hôpital, c’est la même ambiance. Un jour, mon père a aidé son oncle à opérer une chatte qui attendait des petits, dont les propriétaires ne voulaient pas. Les fœtus sont dans le formol, je les ai vus et je trouve cela mieux que de tuer les chatons à la naissance. » Son rêve ? « Etre vétérinaire dans un village, soigner toutes sortes d’animaux, dans une atmosphère un peu familiale. » Pour en savoir plus sur eux elle achète souvent des magazines spécialisés et compte, bien entendu, sur son grand-oncle pour lui prêter La Semaine Vétérinaire.

Gabrielle, 8 ans

« Il faut être bon en maths »

Depuis deux ou trois ans, Gabrielle a décidé qu’elle serait vétérinaire. Il n’y en a pas dans sa famille, pas même de médecin. Mais elle adore les chevaux. « Je pourrai les soigner. Je suis déjà montée sur des grands poneys et des chevaux de Camargue, et j’ai moins peur d’eux que des chiens quand ils me sautent sur les jambes », explique-t-elle. Elle s’intéresse assidûment aux animaux et comble sa soif d’apprendre en lisant et en consultant beaucoup de livres sur eux : les animaux marins, les loups, les caïmans, les poissons… et surtout les chevaux. Sa bibliothèque en est pleine. « Je suis déjà allée chez un vétérinaire pour voir comment on stérilisait un chat. Vétérinaire, ce n’est pas que donner des médicaments ou faire des consultations, c’est aussi opérer, aller à la campagne. Là, c’est bien, car on peut soigner des petits ou des grands animaux. C’est un métier très varié », résume-t-elle avec assurance. Elle sait déjà qu’il faut être bon en maths. Bien qu’elle n’ait pas réussi son bilan de début d’année, elle est décidée, elle va s’accrocher. Ses parents l’ont prévenue que les études vétérinaires seraient difficiles. « Nous lui avons simplement dit qu’il fallait être forte à l’école. On la laisse faire, sans la décourager », explique sa maman.

Chloé, 12 ans

« Je veux être vétérinaire de zoo »

Chloé, en 5e, nourrit une passion pour les animaux. « Je veux les soigner, les protéger, les sauver, m’occuper d’eux. Depuis toute petite, je les adore tous (chiens, chats, chevaux, lapins, cochons d’Inde). J’ai toujours joué avec des animaux en peluche, à leur donner à manger, faire des soins, leur donner des noms, leur parler. Maintenant, je m’occupe de vrais animaux : j’ai un chat et mes grands-parents ont aussi des chevaux, des chèvres, des moutons, une anesse, etc. Et j’adore m’occuper d’eux et les soigner. Je fais aussi du cheval. Ce que j’aimerais plus que tout, c’est être en contact avec de gros animaux (girafes, éléphants) et des espèces protégées. » Son rêve est donc d’être vétérinaire dans un zoo. « Mais je sais que c’est très dur. Ce qui me plaît le moins, c’est que parfois on doit piquer des animaux. Là, j’ai peur d’avoir mal au cœur et de la peine. » Elle est également consciente de la difficulté des études. « Elles sont longues, mais pour aller au bout de son rêve, il faut s’en donner la peine et travailler. C’est difficile pour être vétérinaire. Je sais que tout le monde n’a pas la chance d’y arriver, alors si j’y parviens, je serai la plus heureuse ! »

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