Pour lutter contre la fièvre catarrhale, certains vétérinaires prônent l'immunisation naturelle - La Semaine Vétérinaire n° 1339 du 12/12/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1339 du 12/12/2008

Entre nous

QU'EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

Nous le supputions. Quelques mines réjouies, deux ou trois commentaires favorables au discours de Michel Barnier à l'issue des Rencontres nationales vétérinaires (RNV) en octobre à Lille nous avaient mis sur la voie : la vaccination obligatoire et simultanée contre les sérotypes 1 et 8 de la fièvre catarrhale ovine, que le ministre de l'Agriculture venait d'annoncer, serait bien accueillie par les praticiens. Il n'est donc pas étonnant que, parmi les vétérinaires qui ont répondu au sondage sur ce sujet mis en ligne sur WK-Vet, un peu plus de deux sur trois sont satisfaits, même si une large majorité d'entre eux regrettent que la décision du ministre, intervenue officiellement mi-novembre, soit bien tardive. N'est-ce pas trop tard, en effet ? Déjà plus de vingt mille foyers de sérotype 8 sont recensés, le sérotype 1 progresse, parfois là où personne ne l'attendait (Bretagne), et l'administration a tardé à réagir. La vaccination systématique suffira-t-elle pour venir à bout de la maladie Sans parler des nouveaux sérotypes qui pourraient s'étendre. « Ne faudrait-il pas vacciner contre tous les sérotypes une fois pour toutes  », s'interroge d'ailleurs une vétonaute.

L'intérêt même de la vaccination est remis en cause par de plus en plus de praticiens. Le Groupement d'intérêt économique Zone Verte, une association de vétérinaires qui a pignon sur le Web(1), estime ainsi que l'élimination du virus de la fièvre catarrhale est impossible. « Prétendre que l'éradication de la maladie en France et en Europe est possible par la vaccination est un leurre, écrivent-ils. Les culicoïdes, présents depuis des millions d'années sur nos territoires, occupent nécessairement une place irremplaçable dans l'équilibre des niches écologiques. Se nourrissant également et en permanence sur la faune des mammifères sauvages et sur d'autres animaux domestiques, ils disséminent des particules virales partout dans des “réservoirs” multiples et inconnus. » Selon eux, la protection des troupeaux sera obtenue soit par la vaccination annuelle volontaire, soit par l'immunité naturelle. « Ceux qui souhaitent se sécuriser à court terme avec un vaccin sans garantie et efficace moins d'une année doivent pouvoir pratiquer la vaccination, que ce soit pour assurer des ventes de broutards à l'exportation ou parce qu'ils craignent que leur cheptel ne puisse supporter l'infection naturelle. Ceux qui préfèrent gérer l'immunisation naturelle de leur troupeau (efficace à vie) doivent pouvoir assumer leur stratégie sans aucune entrave ni perte de droit. »

Certains pensaient que ces voix divergentes, en marge du discours et de la pensée officielle, n'avaient pas d'écho. Mais près d'un tiers des vétonautes estiment qu'il faut arrêter la vaccination et laisser faire la nature...

réactions Internet

La vaccination doit-elle être imposée ?

En l'absence d'objectifs techniques clairs sur la vaccination et par manque d'une évaluation scientifique sérieuse des précédentes campagnes européennes, nous sommes en droit de nous demander si la vaccination doit être imposée sans plus d'esprit critique. En outre, constatant que 26 % déjà des confrères pensent qu'il vaut mieux laisser faire la nature, nous devons craindre que le nombre d'éleveurs qui vont penser la même chose soit le double ! Et qu'allons-nous faire des “refusniks” Les poursuivre avec une tapette à mouche ?

Luc Durel

Indemniser plutôt que vacciner

Il reviendrait moins cher à la communauté d'indemniser les éleveurs qui perdent des bêtes, mais sélectionnent de ce fait les animaux résistants, que de vacciner éternellement les non-résistants.

Florence Bouckaert
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