« L'Irlande reste un challenge dans le secteur de la canine » - La Semaine Vétérinaire n° 1339 du 12/12/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1339 du 12/12/2008

Entretien. Prix 2008 du meilleur vétérinaire irlandais

Actualité

Auteur(s) : Valentine Chamard

Cela représente bien plus qu'un titre pour moi, c'est une récompense personnelle pour mon investissement dans mon travail. » Notre consœur Johanna Tambute-Power (T 99), expatriée depuis huit ans en Irlande, réagit “à chaud” à sa désignation en tant que meilleure vétérinaire de l'année 2008. Ce prix Pfizer, qui existe en Irlande depuis neuf ans, récompense chaque année une clinique, un vétérinaire et un auxiliaire. Les nominations sont le fait de la clientèle, invitée à témoigner de sa relation avec son praticien. Les nominés sont considérés par les propriétaires comme des exemples pour la profession, en termes de professionnalisme, de compassion, de soins, etc.

La Semaine Vétérinaire : Pourquoi avez-vous choisi l'Irlande ?

Johanna Tambute-Power : Je suis originaire d'un village côtier près de Marseille. J'ai passé les six derniers mois de ma quatrième année d'école à l'université de Saint-Hyacinthe, à Montréal, dans la clinique bovine. La rurale était ma grande passion. Après un peu plus d'un an en Bretagne en clientèle mixte laitière, j'ai soutenu ma thèse sur le cheval de Camargue. Attirée par les verts pâturages irlandais, que je connaissais déjà pour y avoir passé plusieurs de mes vacances, j'ai décidé de m'expatrier. Mon premier emploi en Irlande date de 2001, en clientèle mixte, dans le Sud-Est. Je quittais le soleil, mais il me fallait la mer !

S. V. : Comment se sont passés vos débuts outre-Manche ?

J. T.-P. : Vivre et travailler à plein temps en Irlande a été un véritable choc culturel et professionnel. Jeune diplômée avide d'apprendre, j'ai été confrontée à une médecine et à une chirurgie archaïques ! Sans doute était-ce différent dans les grandes villes, mais à la campagne, je ressentais un retard de vingt ans par rapport à la France. Un vrai challenge ! Un jour, j'ai été gentiment reconduite à la porte d'une ferme lorsque j'ai essayé, en vain, d'expliquer à un éleveur en quoi consistait le retournement de caillette. Son vétérinaire depuis vingt-cinq ans – mon patron – n'en avait jamais diagnostiqué… Le soir même, tout le monde au pub en discutait ! Ce n'est qu'une anecdote parmi tant d'autres.

Pour les animaux de compagnie, tout était à faire. Je suis restée deux ans et demi au sein de cette clientèle, néanmoins attachante, tout en continuant à me former lors de congrès internationaux.

S. V. : Et aujourd'hui ?

J. T.-P. : Depuis plus de cinq ans, je suis dans une autre structure mixte. Quand j'y suis arrivée, une seule matinée était consacrée aux interventions chirurgicales canines et félines. Les consultations avaient lieu entre deux vêlages. Mon intérêt pour la canine grandissait déjà depuis un certain temps. Les avancées scientifiques et techniques me stimulaient davantage. Il y avait un trop grand fossé entre mes expériences rurales au Canada et en Bretagne d'une part, et en Irlande d'autre part. En moins de six mois, nous proposions des opérations tous les matins et les consultations en fin d'après-midi. Aujourd'hui, je m'occupe exclusivement de la canine, mais j'assure toujours mes gardes de rurale.

Alors que je suis depuis bientôt huit ans en Irlande, je m'oppose souvent à la mentalité locale. Mes idées professionnelles sont souvent calquées sur l'exigence de la clientèle française. L'Irlande reste un challenge dans le secteur de la médecine canine, féline et des nouveaux animaux de compagnie. Les choses progressent vite. Tant mieux !

S. V. : Que vous inspire le prix que vous avez reçu ?

J. T.-P. : Cela m'encourage dans la direction que je me suis fixée, c'est-à-dire essayer d'apporter un excellent service vétérinaire, tant sur le plan relationnel que technique. Il me reste encore beaucoup à faire, mais cela me conforte dans l'idée de rester en Irlande encore un temps. En janvier, je vais ouvrir ma propre clinique, exclusivement consacrée à l'activité canine.? A deux reprises durant ces cinq années, mes collègues m'ont proposé une association. C'était tentant, mais mes ambitions ne coïncidaient pas avec les leurs. Alors, je suppose que le grand challenge débute maintenant...

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