L'accord tarifaire fondé sur un rythme horaire laisse les praticiens du Gard perplexes

Les éleveurs et les vétérinaires du Gard ont abouti à un accord sur un tarif de vaccination calculé selon un rythme horaire. Il sera applicable l'an prochain pour tout contrôle sanitaire au sein des élevages. Le coût des interventions diminuera d'autant plus facilement que les éleveurs auront pris les dispositions pour permettre aux vétérinaires de vacciner efficacement et dans de bonnes conditions matérielles.« Cette formule, fondée sur une appréciation du rythme liée à la bonne volonté du propriétaire, est nouvelle ; elle n'en est pas moins catastrophique. » Pour Michel Praud, délégué de l'Ordre régional des vétérinaires du Gard sur la question des tarifs, l'accord avec les éleveurs, auquel il a contribué en commission bipartite fin novembre, a du mal à passer. « Il est difficile d'être à la fois demandeur de clientèle et gendarme. Décider de faire payer le prix fort à un éleveur parce que ce n'est pas allé assez vite n'est pas juste. Sur le terrain, les difficultés sont plus souvent liées aux animaux eux-mêmes, les taureaux de Camargue par exemple,? qu'aux exploitants  », ajoute Michel Praud.

Le problème se pose d'autant plus que la prophylaxie 2009 impose, entre autres, une injection obligatoire pour les deux sérotypes de la fièvre catarrhale, 1 et 8. Selon les chiffres communiqués par la Direction départementale des services vétérinaires, l'accord qui a été trouvé conduira, pour une seule injection, à un coût de 2 € par bovin, pour un rythme normal de dix à vingt animaux vaccinés par heure. Il s'élèvera à 1,50 € par bovin si le travail est facilité, permettant de vacciner plus de vingt animaux par heure. En cas de mauvaise qualité de la contention, c'est-à-dire moins de dix animaux vaccinés à l'heure, le tarif passera à 2,50 €, soit une majoration de 25 %.

Pour les petits ruminants, le prix de l'injection est arrêté à 0,60 € pour un rythme moyen de cent quatre-vingts à deux cent vingt animaux vaccinés par heure, à 0,45 € au-delà, mais à 0,75 € en deçà. Le même principe est adopté pour les prises de sang et tout autre acte sanitaire. La modulation sera ainsi de plus ou moins 25 % selon la qualité de la contention. Une deuxième injection majorera le coût global de 25 %. Le tarif de la visite, lui, ne bougera pas.

L'an prochain, les factures seront moins élevées pour les praticiens

« Quand on fait le bilan avec les éleveurs, ces campagnes de vaccination rendues obligatoires par le ministère constituent une charge supplémentaire. Nous avons fait des concessions, mais eux aussi. Et il fallait que l'on sorte du tarif unique quelle que soit la qualité de l'élevage », note Daniel Harmelin, président du Syndicat des vétérinaires gardois. Il n'en reste pas moins que,? à travail équivalent par rapport aux campagnes menées l'année précédente, des éleveurs normalement organisés se retrouveront dans la catégorie des “bons éléments” et auront des factures moins élevées en 2009. « Nous nous retrouvons dans un système où, pour les mêmes actes et les mêmes vaccins, les factures seront plus faibles pour les vétérinaires », regrette Michel Praud. « Nous avons baissé les tarifs, mais il y aura deux vaccinations et, tout compte fait, c'est un moindre mal car, dans l'Hérault, ils n'ont pas encore trouvé d'accord  », se console-t-il.

En période de crise, les vétérinaires ont voulu faire un effort. Il ne tient que pour l'année à venir.