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L’Inprest, au centre Inra de Tours (Indre-et-Loire)
Éclairage
UNE JOURNÉE À…
L’Installation nationale protégée pour la recherche sur les encéphalopathies spongiformes transmissibles (Inprest) sera mise à la disposition des équipes de recherche partenaires de l’Inra.
Le bâtiment, inauguré en juillet dernier à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Tours, s’étend sur plus de 4 000 m2, répartis en trois niveaux. Le premier regroupe les installations de pressurisation et de traitement de l’air, ainsi que les automates de distribution des aliments. Dessous, au niveau 0, sont logés les ovins (128 au maximum) et les bovins (au plus 24). Le sous-sol sert au stockage et au traitement des effluents liquides. L’Inprest est une installation confinée de niveau 3, qui permet de manipuler des germes pathogènes à haut risque, en toute sécurité pour le personnel et l’environnement.
Deux classifications des germes pathogènes existent en France. La première est celle de la Fédération européenne de biotechnologie, qui établit quatre classes selon le degré de pathogénicité pour l’homme. La seconde correspond aux trois groupes (Ea1, Ea2 et Ea3) instaurés par la commission de biosécurité de l’Agence française de normali- sation (Afnor) selon le degré de pathogénicité pour l’animal (voir encadré).
L’une des caractéristiques des structures de niveau 3 par rapport au niveau précédent est l’atmosphère intérieure du bâtiment, maintenue en dépression, ce qui permet de travailler en confinement. L’air circule de l’extérieur vers les zones confinées via des sas, et passe à travers des filtres capables de bloquer les micro-organismes et les poussières avant de ressortir. Rien de ce qui entre dans une zone confinée n’en ressort, qu’il s’agisse des animaux, du matériel ou des vêtements de travail du personnel. Si les prélèvements effectués chez les animaux doivent être transmis à des laboratoires qui ne font pas partie du bâtiment, un système d’emballage étanche scellé de l’extérieur est utilisé, qui assure simultanément le confinement de l’intérieur et la protection de l’extérieur de l’emballage. Les salles et le mobilier sont en outre conçus pour faciliter le nettoyage, et un groupe électrogène assure l’autonomie en cas de coupure de courant.
L’Inprest est destinée aux travaux de recherche sur les maladies à prions, mais également sur toutes les affections animales qui nécessitent un tel niveau de confinement, comme la fièvre catarrhale ovine et la brucellose. Elle complète le dispositif de la Plate-forme d’infectiologie expérimentale (PFIE) qui sera mise à la disposition des équipes de recherche partenaires de l’Inra et s’intégrera dans le réseau européen Nadir (Network for animal diseases/infectiology research infrastructures).
• Catégorie 1 : non pathogènes pour l’homme, l’animal, la plante ou l’environnement, ne nécessitent aucune protection particulière.
• Catégorie 2 : pathogènes pouvant provoquer une maladie chez l’animal avec, selon le cas, une importance géographique, médicale ou économique limitée, une transmissibilité interspécifique faible ou nulle, et des vecteurs ou porteurs inexistants. Leur dissémination dans l’environnement est peu probable et des moyens de prophylaxie et/ou des traitements efficaces existent.
• Catégorie 3 : pathogènes pouvant provoquer une maladie grave chez l’animal ou une épizootie. Leur diffusion interspécifique peut être importante. Ils sont souvent l’objet d’une réglementation sanitaire spécifique. Des prophylaxies médicales et/ou sanitaires existent (par exemple, ESST, Brucella, fièvre catarrhale).
• Catégorie 4 : pathogènes à très haut risque pouvant provoquer des panzooties ou des épizooties gravissimes avec un taux de mortalité très élevé ou des conséquences économiques dramatiques pour les zones d’élevage atteintes. La prophylaxie médicale est indisponible ou inconnue, et une politique de confinement est la seule mesure possible (par exemple, Yersinia pestis).
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