Retrouvez tous vos contenus sur mobile avec l'application du Point Vétérinaire.
Téléchargez gratuitement l'application !
Retrouvez tous vos contenus sur mobile avec l'application du Point Vétérinaire.
Téléchargez gratuitement l'application !
Espèces exotiques
Formation continue
FAUNE SAUVAGE ET NAC
Auteur(s) : Norin Chai
Fonctions : praticien à la ménagerie du jardin des Plantes, Muséum national d’histoire naturelle (Paris, Ve)
L’endoscopie, l’extraction des œufs, la colopexie et l’exérèse d’abcès sont quelques procédures décrites dans cet embranchement.
Contrairement à ce que certains pourraient croire, les amphibiens sont de bons sujets à “opérer”. Ils sont plus résistants à la perte sanguine que les mammifères et les oiseaux, et présentent rarement des surinfections postopératoires, en grande partie grâce aux propriétés anti-infectieuses de leurs sécrétions cutanées. En revanche, l’hydratation est un point essentiel. Il convient de maintenir en permanence l’humidité de l’animal opéré. Une diète de quatre heures est suffisante chez les petits amphibiens (moins de 20 g). Pour les plus gros, elle peut aller jusqu’à quarante-huit heures. Toutefois, son importance est relative, car le risque de vomissement pendant l’anesthésie est faible. Une bonne heure avant l’opération, l’animal est laissé dans un bain constitué par l’eau de son terrarium ou aquarium ou, à défaut, par de l’eau minérale en bouteille ou de l’eau du robinet laissée à l’air libre pendant vingt minutes. Un antibiotique y est ajouté (marbofloxacine ou enrofloxacine, à la concentration de 3 mg/l de bain), même si les surinfections sont théoriquement rares.
Les amphibiens doivent être maintenus humides avant, pendant et après l’anesthésie. De l’Ocrygel® est appliqué sur les yeux si l’intervention est longue. Avant l’incision, une compresse stérile imbibée d’une solution de chlorhexidine est placée sur le site chirurgical pendant six à sept minutes. Les différents stades de l’anesthésie sont la perte du tonus musculaire, puis du réflexe de retournement, des mouvements respiratoires (non irréversible), des battements cardiaques (le plus souvent irréversible… mais pas systématiquement).
L’isoflurane est couramment employé pour l’anesthésie générale. L’animal est maintenu dans une cuve ou sur un haricot avec un fond d’eau et un masque. L’induction dure en général quelques minutes. Le réveil s’effectue environ cinq à huit minutes après l’arrêt de l’isoflurane. Le barbotage à l’isoflurane convient aux petits spécimens. L’application topique permet une bonne anesthésie. Un autre protocole d’anesthésie facile et efficace consiste à utiliser du tricaïne méthylsulphonate ou 3-aminobenzoïque acide éthyle ester (MS222®), bien connu des laborantins. Présenté sous la forme de poudre, le MS222® peut être commandé dans les centrales pharmaceutiques. La posologie courante est de 1 g pour 1 l d’eau. L’animal immergé dans cette solution s’endort en trente secondes à une minute. Il faut l’en retirer dès qu’il ne bouge plus. Le réveil survient une dizaine de minutes après. L’anesthésie peut être prolongée par un contact avec des tissus imbibés de MS222®.
Chez les rainettes blanches (Pelodryas ou Litoria caerulea), des injections de propofol par voie intracœlomique, à raison de 9,5 mg/kg, apportent une sédation suffisante pour des examens complémentaires. Dans le cadre des interventions chirurgicales, des doses de 30 mg/kg sont nécessaires. Le réveil complet est long (environ seize heures). Des doses supérieures à 53 mg/kg sont létales.
Chez les Xenopus laevis, les mélanges de kétamine (50 mg/kg) et de médétomidine (0,2 mg/ kg) par voie intramusculaire et de kétamine (50 mg/kg) et de dexmédétomidine (0,1 mg/kg) par voie intramusculaire ont été testés avec succès. Ces α2-agonistes possèdent un antidote, l’atipamézole. Le réveil est obtenu en injectant respectivement cinq et dix fois les volumes initiaux de médétomidine et de dexmédétomidine.
Comme chez les reptiles, la fermeture des plans chirurgicaux repose surtout sur la solidité du plan cutané. Des points en U éversants sont indiqués. Du fil non résorbable est préférable, car les fils résorbables peuvent se dégrader rapidement dans l’eau de l’aquaterrarium ou de l’aquarium. Si les colles cutanées (spécifiquement dédiées à la chirurgie) peuvent être utilisées, mieux vaut éviter les autres (colle époxy, Super Glue, etc.), qui peuvent être toxiques.
En phase postopératoire, l’antibiothérapie et l’analgésie sont de règle. L’éventuelle anorexie pourra être traitée par une réhydratation (bains), une alimentation entérale forcée (NutriGel®, déposé directement dans la bouche ou dans la gorge).
• Cœliotomie
L’abord est toujours paramédian, pour éviter la veine ventrale. L’incision cutanée doit être franche (la peau des amphibiens est plus solide qu’elle ne paraît !). La peau et le plan musculaire sont incisés à l’aide d’un bistouri. La cavité cœlomique est ponctionnée, une dissection mousse permet de dilacérer aussi bien la membrane cœlomique que le plan musculaire et cutané, jusqu’à obtenir un confort suffisant de travail. La cavité cœlomique et la peau sont fermées en un seul plan.
• Colopexie
Lors de prolapsus cloacaux, une colopexie peut être entreprise si la réduction manuelle avec un point sur une partie du cloaque ne suffit pas. Après la cœliotomie, les poumons insufflés sont extériorisés pour une meilleure observation des viscères. Le côlon est réintroduit et suturé sur le péritoine. Pendant toute la procédure, les poumons et la peau sont hydratés avec de fins flushs de sérum physiologique tiédi.
• Endoscopie
L’insufflation est indispensable pour améliorer la visibilité des organes. Après l’examen, le péritoine, les muscles et la peau sont suturés en un seul plan avec du fil résorbable en un ou deux points simples en U. La voie d’abord est paramédiane pour éviter la veine ventrale. Une seule approche permet d’examiner tous les organes cités. Le point de repère est le cœur (dont les battements se devinent derrière le foie).
• Chirurgie reproductrice
Il est parfois demandé aux vétérinaires de prélever chirurgicalement les œufs des femelles avant la ponte (pour des problématiques de recherche). Après une cœliotomie, les grappes ovariennes sont bien visibles. Elles sont retirées avec une dissection mousse. Aucune coagulation n’est nécessaire.
• Biopsies et chirurgie cutanées
Les techniques applicables sont les mêmes que chez les autres classes animales. Les trop grandes biopsies sont cependant à éviter, car la peau n’est guère extensible ! S’il faut opérer une néoplasie ou un abcès, la cautérisation s’effectue avec du Lotagen® et la cicatrisation se fait par seconde intention.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire
