La radiographie thoracique d’un animal accidenté est impérative - La Semaine Vétérinaire n° 1336 du 21/11/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1336 du 21/11/2008

Prise en charge d’un polytraumatisé

Formation continue

ANIMAUX DE COMPAGNIE

Auteur(s) : Agnès Faessel

Un animal polytraumatisé (accidenté, par exemple) devrait systématiquement faire l’objet d’une radiographie thoracique. Géraldine Jourdan, enseignante en anesthésie-réanimation à l’école de Toulouse, souhaite faire passer ce message essentiel aux praticiens. Cela fait partie des examens complémentaires, généralement requis dans le cadre du diagnostic lésionnel, et permet de rechercher d’éventuelles contusions ou hémorragies pulmonaires, une atélectasie, un pneumothorax, un épanchement pleural, une hernie diaphragmatique, etc., dont les signes cliniques peuvent être inexistants. Les lésions décelées peuvent également inciter à davantage d’investigations. Ainsi, un emphysème sous-cutané doit faire rechercher un pneumomédiastin, dont la présence condamne l’animal si le drainage est impossible.

L’échographie est à préférer lors de lésions viscérales fermées

L’exploration des régions abdominales peut aussi faire appel à des examens radiographiques. La présence d’une fracture du bassin est souvent associée à des lésions du tractus urinaire. Un cliché abdominal, avec un produit de contraste, est alors indiqué. Certaines situations font toutefois préférer d’autres examens d’imagerie médicale. C’est le cas des lésions viscérales fermées, pour lesquelles l’échographie présente un intérêt supérieur à la radiographie en termes de sensibilité et de spécificité. La caractérisation des lésions, leur étendue et leurs conséquences sont mieux évaluées. Plus généralement, la radiographie n’est pas l’examen de choix lors de traumatismes pénétrants (hormis en zone thoracique), occasionnés par exemple par de multiples morsures. Les lésions de surface ne présagent pas de la gravité des lésions internes. En cas de recours à la chirurgie, celle-ci sera d’emblée invasive. Dans tous les cas, surtout dans un contexte d’urgence, les examens complémentaires requièrent de stabiliser préalablement l’état de l’animal. Cela nécessite de détecter, d’évaluer puis de traiter les détresses vitales qui mettent en cause le pronostic vital immédiat. Plusieurs heures sont parfois nécessaires, retardant d’autant le diagnostic lésionnel complet. Mais l’examen radiographique chez un animal non stabilisé pourrait avoir des conséquences délétères, d’autant plus s’il est effectué sous anesthésie, ce qui pourra être reproché au praticien.

CONFÉRENCIÈRE

Géraldine Jourdan, chargée de consultations en anesthésie-réanimation à l’école de Toulouse.

Article rédigé d’après la conférence « Intérêt et place de la radiographie lors de la prise en charge d’un polytraumatisé », présentée le 7 décembre 2007 au congrès de l’Afvac.

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