Le sérotype 6 isolé aux Pays-Bas est identique à la souche d’un vaccin produit en Afrique - La Semaine Vétérinaire n° 1333 du 31/10/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1333 du 31/10/2008

Fièvre catarrhale ovine. Diffusion de la maladie

Actualité

Auteur(s) : Karin de Lange

La nouvelle souche de fièvre catarrhale ovine isolée aux Pays-Bas la semaine dernière est bien le sérotype 6(1), notamment présent en Amérique centrale et en Afrique. La confirmation, établie par polymerase chain reaction (PCR), est venue du laboratoire de référence communautaire de Pirbright, au Royaume-Uni, le 24 octobre dernier. Il s’agit d’une souche identique à celle du vaccin vivant produit en Afrique du Sud, selon un communiqué du ministère de l’Agriculture néerlandais du 28 octobre. La ministre, Gerda Verburg, est affirmative : « Il n’y a aucun lien avec le vaccin inactivé contre le sérotype 8. » Elle concède toutefois que le vaccin vivant contre le sérotype 6 « n’a actuellement pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) en Europe ». Il est donc possible « qu’un vaccin vivant contre le sérotype 6 ait été importé et administré illégalement quelque part dans la région des élevages touchés ».

Le “nouveau” sérotype a été détecté chez quatre bovins au sein de quatre exploitations différentes dans l’est des Pays-Bas (à Oldenzaal, Heeten, Luttenberg et Barchem), non loin de la frontière allemande (voir carte).

Afin « d’endiguer la propagation de la maladie à l’intérieur du pays et de protéger nos partenaires commerciaux », la ministre de l’Agriculture apris plusieurs mesures. Ainsi, elle a imposé une zone « fermée » d’environ 50 km autour des élevages infectés par le sérotype 6, où des règles strictes s’appliquent depuis le 24 octobre au soir.

Les échanges de bovins font l’objet de restrictions

Depuis cette zone, les ruminants peuvent uniquement être transportés vers la zone de restriction, qui couvre le reste des Pays-Bas. Les animaux destinés à l’abattage peuvent sortir de la zone fermée vers le reste du pays uniquement en l’absence de foyer dans l’élevage d’origine pendant les trente derniers jours. Pour les ruminants utilitaires et de reproduction (non destinés à l’abattage), des règles plus sévères s’appliquent : ils ne peuvent en effet quitter la zone qu’après un séjour à l’abri des culicoïdes et des résultats négatifs aux tests pour le sérotype 6.

En outre, les mouvements de ruminants depuis la zone fermée vers l’étranger sont interdits. Concernant le transport depuis le reste des Pays-Bas (zone de restriction) vers la zone indemne (donc l’étranger), les mesures communautaires s’appliquent. Cela implique que, en l’absence d’un vaccin contre le sérotype 6, les animaux destinés à la reproduction – qui doivent être vaccinés avant l’insémination – ne pourront pas être exportés.

Les mesures sont entrées en vigueur le 24 octobre et s’appliqueront « jusqu’à ce que le danger de propagation du sérotype 6 soit passé ». Le Service général des fraudes (AID) « veillera de près au respect des restrictions de transport ».

L’Allemagne réagit en délimitant des zones sur une grande partie de son territoire

La ministre néerlandaise se renseigne également sur le mode de transmission du virus. Elle étudie en outre les délais et les possibilités d’obtenir un vaccin adapté pour faire face aux besoins éventuels.

Suite à la confirmation du sérotype 6 aux Pays-Bas, les autorités allemandes ont établi trois zones voisines, qui couvrent presque l’ensemble du land de Rhénanie, du Nord-Westphalie et une grande partie de la Basse-Saxe : la première (zone fermée) s’étend sur 20 km autour des foyers néerlandais, la deuxième (zone de restriction) sur 50 km et la troisième (zone de surveillance) sur 150 km.

Le seul élément positif de cet épisode est que la souche atténuée du vaccin de sérotype 6 « se propagerait moins bien via les culicoïdes » et aurait donc une plus faible transmissibilité.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1332 du 24/10/2008 en page 14.

  • (2) Voir carte à l’adresse http://www.lanuv.nrw.de/landw/blauzungen.htm

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