Klebsiella semble promise à un bel avenir dans les troupeaux de vaches laitières - La Semaine Vétérinaire n° 1333 du 31/10/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1333 du 31/10/2008

Infections mammaires

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Les mammites dues à Klebsiella, Pseudomonas et Serratia peuvent perdre leur caractère anecdotique.

Elles sont moins célèbres que leur cousin Escherichia coli, les mammites auxquelles elles contribuent ont généralement un caractère anecdotique, mais elles peuvent sévir à l’état endémique dans un troupeau de vaches laitières et prendre un caractère grave. Dans la famille des Entobacteriacea, vous aurez reconnu la description de Klebsiella et Serratia. Les mammites inhabituelles des vaches laitières étaient inscrites au programme de l’atelier sur la qualité du lait organisé le 29 mai dernier dans le cadre des journées nationales des Groupements techniques vétérinaires (GTV). Gérard Argenté, praticien au Groupement de défense sanitaire (GDS) des Côtes-d’Armor, a présenté l’incidence des mammites à Klebsiella, Serratia et Pseudomonas dans son département, ainsi que les conditions épidémiologiques associées à ces mammites et l’écologie spécifique de ces trois agents pathogènes. Parmi les 1 776 isolats issus de laits de vache mammiteux costarmoricains en 2005, 42 étaient des Klebsiella, 22 des Serratia et 12 des Pseudomonas, soit des prévalences respectives de 2,4 %, 1,2 % et 0,7 %. Les signes cliniques ne permettent pas de statuer sur le germe bactérien impliqué. Des prélèvements réguliers de lait mammiteux avant le traitement, leur congélation, puis la réalisation éventuelle d’analyses bactériologiques au regard de l’évolution des mammites cliniques sont donc les gages d’un diagnostic fiable de la cause bactérienne.

Gérard Argenté suspecte deux bactéries, Klebsiella et Pseudomonas, lors de mammites aiguës associées à trois situations épidémiologiques : une recrudescence brutale alliée à une mauvaise guérison, une survenue au pâturage l’été et une apparition dans les jours qui suivent l’injection d’un traitement intramammaire de tarissement. Les observations américaines semblent prédire un bel avenir à Klebsiella. Une enquête menée dans quatre cents troupeaux américains entre 1992 et 2004 montre en effet la multiplication par quatre et demi de la prévalence des mammites à Klebsiella, qui est passée de 5 à 23 %. En outre, les mammites dues à cet agent pathogène sont plus fréquentes dans les troupeaux qui produisent du lait dont les numérations cellulaires sont basses.

Germe d’environnement, cette entérobactérie se développe dans les litières, avec une préférence pour la sciure et les copeaux, dans les lavettes mal désinfectées et lors de l’utilisation d’un produit de prétrempage non désinfectant. Toutefois, notre confrère a noté des persistances d’infections subcliniques à Klebsiella et, de ce fait, n’exclut pas un possible réservoir intramammaire. Les mammites qu’elle engendre répondent bien aux traitements par les fluoroquinolones injectables.

La lutte contre Pseudomonas doit être radicale

Des persistances subcliniques sont également observées lors d’infections mammaires à Pseudomonas. Cette bactérie de l’environnement, peu exigeante en nutriments, est retrouvée dans les biofilms des canalisations, des chauffe-eau, des “jeters” de lavage et dans les lavettes mal désinfectées. Son développement est favorisé par les températures estivales. L’action contre Pseudomonas doit être radicale. Il convient de jeter les lavettes, d’utiliser des désinfectants à base de peroxydes pour les nouvelles et de traiter les vaches qui présentent des infections mammaires subcliniques.

Serratia, autre bactérie à l’écologie environnementale, est associée à la brutalité de l’apparition des mammites. Une fois sur deux, elle est isolée chez des vaches classées douteuses ou infectées en raison des comptages leucocytaires mensuels de leur lait. Le professeur Joseph Hogan, de l’université de l’Ohio, note une certaine spécificité d’infection par Serratia pendant la période sèche, due à sa capacité relative à capter le fer dans la mamelle. Les sources environnementales de cette bactérie sont les sols, l’eau (stagnante ou souillée), l’environnement des étables et la contamination de produits d’hygiène inadaptés.

Gérard Argenté recommande de toujours réaliser des prélèvements de lait lors de cas suspects, de connaître les sources potentielles de l’infection, de mener l’enquête et enfin de supprimer les sources.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr