« Il reste encore beaucoup à faire » en termes de bien-être animal, selon Bernard Vallat

Si le principe des normes de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) sur le bien-être animal est largement acquis, il reste encore beaucoup à accomplir pour améliorer leur mise en œuvre effective dans plusieurs régions et pays du monde », a déclaré notre confrère Bernard Vallat, directeur général de l’OIE, lors de la deuxième conférence mondiale sur le bien-être animal, organisée au Caire (Egypte) du 20 au 22 octobre dernier. Cette manifestation a rassemblé plus de quatre cents participants pour débattre de l’application, au plan mondial, de ces standards relatifs à la bien-traitance lors du transport terrestre, maritime et aérien des animaux de rente, lors de leur abattage pour la consommation humaine et de leur mise à mort à des fins prophylactiques.

Le constat de Bernard Vallat est étayé par une étude de la Banque mondiale consacrée aubétail et à la gestion des effluents d’abattoirs, qui révèle que les législations nationales de nombreux pays ne codifient pas les pratiques en matière de bien-être animal dans les marchés, durant les transports et à l’abattoir. Elle souligne également l’absence de contrôles exercés dans ce domaine, enraison notamment d’une méconnaissance de ces questions et du manque de ressources publiques disponibles.

Les services vétérinaires doivent être responsables et soutenus au niveau national

Bernard Vallat a insisté sur la responsabilisation des services vétérinaires nationaux, qui doivent être soutenus par une législation et une réglementation appropriées, être formés dans ce domaine et disposer des ressources financières et humaines nécessaires à la mise en œuvre des normes relatives au bien-être animal et à la vérification de leur application. Pour combler les lacunes, l’OIE s’est engagée à soutenir ses pays membres et à leur offrir une assistance technique via la participation active de ses représentations régionales.

Outre ces normes, qui prennent notamment en compte les cultures et pratiques au niveau régional, l’organisation internationale a lancé d’autres initiatives en matière de bien-être animal. Elle a par exemple créé une base de données didactique qui vise à compléter les programmes d’enseignement de la médecine vétérinaire et de formation agricole dans tous les pays.

S’il « reste encore beaucoup à faire » en termes de bien-traitance des animaux, comme l’a souligné Bernard Vallat, certains progrès sont encourageants. Ainsi, J.J. Grigera Naón, qui s’exprimait au nom de la Fédération internationale des producteurs agricoles (Fipa), a rappelé les résultats d’une étude réalisée en Argentine l’an passé à partir d’un échantillon de 17 370 animaux abattus. « L’application de bonnes pratiques de manipulation dans les abattoirs s’est traduite par une diminution de 39 % des blessures. Cela représente par ailleurs 14 200 t supplémentaires pour la production de viande bovine destinée à la consommation humaine nationale, ainsi qu’une valeur estimée à 28 millions de dollars sur le marché international. » La conférence a aussi été l’occasion de préparer le terrain pour l’élaboration de nouvelles normes et l’établissement des priorités en matière de recherche scientifique sur le sujet.

• Source : OIE.