OpenOffice 3 est une suite logicielle mature qui présente l’avantage de la gratuité - La Semaine Vétérinaire n° 1332 du 24/10/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1332 du 24/10/2008

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Auteur(s) : François-Henri Médard

La puissance et les fonctionnalités de la nouvelle version d’OpenOffice, disponible depuis quelques jours, ont peu de choses à envier à celles de Microsoft Office.

OpenOffice 3 (Openoffice.org) est l’équivalent libre et totalement gratuit de la suite Microsoft Office. Comme cette dernière, il propose un traitement de texte (Writer), un tableur (Calc), ainsi que des logiciels de présentation (Impress), de dessin (Draw) et de base de données (Base). Sortie le 13 octobre dernier, cette version 3 apporte son lot de nouveautés et d’améliorations.

Des fonctions communes à l’ensemble de la suite

L’écran de démarrage d’OpenOffice caractérise bien son mode de fonctionnement : une application centrale qui héberge plusieurs modules (traitement de texte, tableur, etc.). Ainsi, lorsque la suite est chargée, un même centre de démarrage s’affiche pour tous les logiciels. Par exemple, le lancement d’un document Calc depuis Writer s’effectue sans quitter ce dernier, en cliquant sur une icône sous le menu “Fichier”, ou simplement via le menu “Ouvrir”. Il est aussi possible d’accéder à une feuille de calcul à partir du traitement de texte, OpenOffice se chargeant de déterminer automatiquement le type de document ouvert (bien entendu, c’est le tableur qui s’ouvre une fois la commande d’ouverture lancée). Par ailleurs, le menu “Fenêtre” permet de basculer facilement d’un document ouvert à l’autre, sans passer par la barre des tâches du système. En outre, l’écran de configuration commun à tous les logiciels de la suite regroupe les fonctions partagées dans une même rubrique. Pour sa version 3, OpenOffice fait peau neuve avec un nouveau thème de boutons baptisé Crystal.

OpenOffice 3 permet une grande compatibilité logicielle

OpenOffice fonctionne notamment sous Windows (XP et Vista), MacOS X et Linux. Contrairement à son prédécesseur, qui nécessitait le lancement de l’émulateur X11, OpenOffice 3 prend nativement en charge MacOS X. Sous Windows, il nécessite au minimum Windows 98.

Open Document Format, reconnu comme standard ISO, est le format utilisé par la suite OpenOffice. Cependant, ce logiciel accepte naturellement la plupart des formats propriétaires, notamment les documents Office 2003 (.doc, .xls, .ppt), ainsi que le format OpenXML utilisé par Office 2007 (.docx,. xlsx,. pptx). Il est toutefois regrettable que ce format ne soit actuellement supporté qu’en lecture et pas en écriture. Par défaut, une personne équipée d’OpenOffice pourra lire les documents de Microsoft Office 2007, mais devra les enregistrer dans un autre format (version antérieure de Word, par exemple) si elle souhaite les renvoyer à son correspondant. Même si ce changement de format se produit sans encombre pour la plupart des documents, il s’agit d’une procédure peu pratique qui peut se traduire, dans certains cas particuliers, par une altération de la présentation.

Chacune des applications de la suite OpenOffice propose presque les mêmes fonctions que son équivalent sous Microsoft Office, situées pour la plupart dans les menus et les barres d’outils de mêmes noms, par exemple la fusion et le publipostage, les graphiques, les dessins, les tableaux et l’intégralité des fonctions de mise en forme et d’impression. L’ajout ou l’amélioration de certaines fonctionnalités dans la version 3 méritent cependant une attention particulière.

Writer assure une meilleure vue d’ensemble des documents

Dans la version 3 d’OpenOffice, Writer propose une nouvelle vue en multipages. Outre le réglage du zoom et le nombre maximal de colonnes ou de pages, il est désormais possible d’afficher à l’écran et d’éditer plusieurs pages simultanément. Cette fonction est particulièrement pratique pour la présentation globale de documents qui comprennent des photos.

Une autre avancée notable concerne le gestionnaire d’annotations, qui ne se contente plus d’afficher temporairement des notes sur fond jaune au moment du survol des zones de texte concernées. Un espace leur est désormais réservé, à droite du document, pour un affichage permanent. Différents codes de couleur permettent d’identifier les contributions de chaque utilisateur à l’édition du document. Du côté des fonctions de vérification orthographique et grammaticale, OpenOffice 3 propose des dictionnaires faciles à installer et configurables par paragraphes.

Calc facilite le travail collaboratif et les fonctions d’analyse

L’une des améliorations notables de Calc est le passage d’une capacité de 256 à 1 024 colonnes, pour un nombre constant de 65 536 lignes au maximum. Inférieures à celles de son homologue Excel 2007 (un million de lignes et quelque 16 384 colonnes), ces caractéristiques conviennent cependant à la majorité des utilisateurs. Comme Microsoft Office, OpenOffice facilite désormais le travail collaboratif. Les annotations de Writer en sont un exemple. Une fonction de Calc (dans “Outils” puis “Partager le document”) permet ainsi l’ouverture et l’enregistrement simultanés du document par plusieurs utilisateurs dont les droits peuvent être personnalisés.

Une lacune des précédentes versions est en outre corrigée, puisque l’importation des macros VBA (Visual Basic) est maintenant possible. Des commandes automatiques enregistrées ou un petit programme réalisé sous Excel seront donc théoriquement lisibles sous OpenOffice Calc. Cependant, la compatibilité totale n’est pas garantie et reste limitée à des fonctions simples. Indépendamment, Calc possède son propre langage de macros, assez complet, pour les applications courantes.

Une autre nouveauté est le solveur linéaire intégré à Calc, qui permet de résoudre des équations ou de trouver des valeurs de cellules selon des contraintes définies par l’utilisateur.

Les fonctions d’analyse et d’interprétation de courbes sont également améliorées, avec notamment la réalisation simplifiée de courbes de tendance (qui inclut le calcul de l’équation linéaire correspondante) ou l’affichage de barres d’erreur (marges d’erreur).

Impress et Draw offrent les outils pour les présentations et dessins

Les tableaux sont maintenant gérés nativement sur Impress, le logiciel de présentation de la suite (équivalent du célèbre Powerpoint), alors que cette fonction manquait dans la version 2 d’OpenOffice.

Il est en outre possible de rogner simplement les images, grâce à un bouton symbolisé par une paire de ciseaux, une amélioration attendue.

Impress est en outre capable de gérer les écrans multiples. Une console de présentation, téléchargeable en tant qu’extension du logiciel, complète ce nouvel outil : pendant que le projecteur ou l’un des deux écrans diffuse la diapositive en cours, le second affiche par exemple les diapositives précédentes et suivantes, pour un meilleur contrôle du timing de l’animation.

La création directe de documents pdf a toujours été un atout de la suite OpenOffice. Outre la gestion de grands formats de papier, le logiciel de dessin Draw propose désormais une fonction particulièrement intéressante : l’import et la modification de fichiers pdf. Son usage nécessite l’extension “pdfimport”, non installée par défaut, qui peut être téléchargée simplement via le gestionnaire d’extensions. Il suffit ensuite de lancer la commande “Menu” puis “Ouvrir” depuis n’importe quel logiciel de la suite pour provoquer l’ouverture de Draw et le chargement du document pdf. De nombreuses modifications sont ensuite possibles : attributs de texte, disposition des éléments, ajout ou suppression d’objets. Naturellement, Draw ne permet pas de modifier des fichiers pdf protégés.

Ceux qui trouvent que les fonctions proposées par défaut par OpenOffice 3 sont insuffisantes peuvent télécharger des extensions supplémentaires pour chacun des logiciels, grâce à un gestionnaire d’extensions. Le module d’import des pdf ou la console de présentation n’en sont que deux exemples.

Des fonctionnalités moins puissantes que Microsoft Office, mais souvent suffisantes

Contrairement aux versions précédentes, OpenOffice 3 n’a pas suivi son homologue Microsoft Office en termes de présentation (en particulier la présence du ruban transversal), ce qui ne contribue pas à faciliter la migration vers ce système. Cependant, ceux qui découvrent la bureautique, de même que les habitués de Microsoft Office, trouveront dans cette suite un logiciel mature, dont la puissance et les fonctionnalités ont peu de choses à envier à celles de Microsoft Office. Même si ce dernier reste plus puissant et plus complet, la plupart des fonctions supplémentaires qu’il propose, assez avancées, sont peu employées par la plupart des utilisateurs. OpenOffice présente en outre un avantage de poids : la gratuité. Rien n’interdit donc de le télécharger pour l’essayer.

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