Le statut sanitaire des élevages d’œufs SPF influe sur le rythme de production des vaccins - La Semaine Vétérinaire n° 1332 du 24/10/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1332 du 24/10/2008

Rencontres avicoles. Fabrication des vaccins

Actualité

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

L’atténuation par des passages sur cultures cellulaires renforce la stérilité du processus de fabrication.

Les souches virales vaccinales doivent garder un pouvoir invasif pour être les plus immunogènes possible et être suffisamment atténuées pour éviter tout caractère nuisible. Le pouvoir pathogène est atténué grâce à des passages successifs de la souche virale parentale sur différents supports qui sont des œufs embryonnés, des fibroblastes d’embryons de poulets ou des lignées cellulaires. Le 9 septembre dernier, Yves Dehon, responsable technique biologique Europe du laboratoire Fort Dodge, a présenté leurs avantages et leurs inconvénients au cours de la 5e soirée d’actualités aviaires organisée dans le cadre du Salon des productions animales (Space).

La culture sur œufs embryonnés présente l’avantage de reproduire le modèle animal, ce qui induit des capacités réplicatives proches de celles mesurées chez les animaux, ainsi que la production de hauts titres en virus vaccinal, permettant la mise sur le marché de vaccins à des prix compétitifs. La logistique d’approvisionnement est lourde, car les œufs utilisés sont impérativement SPF (specific pathogen free). « La production du vaccin a déjà commencé lorsque nous recevons les résultats du plan de surveillance des réovirus chez le fournisseur, explique Yves Dehon. Lors de résultats positifs, nous détruisons tous les œufs et les lots de vaccin déjà produits sur ces derniers, d’où des ruptures possibles dans l’approvisionnement. » Seulement deux producteurs d’œufs SPF existent dans le monde. En outre, il est difficile de maintenir la stérilité tout au long du processus de fabrication (voir photos 1 et 2). La présence d’allergènes en quantité importante dans les œufs, comme l’ovalbumine, représente également un problème pour la production des vaccins non aviaires. Ce procédé de fabrication convient bien pour la production de vaccins administrés via l’eau de boisson, mais n’est pas utilisable pour les vaccins injectables.

La vitesse de réplication d’une souche vaccinale dépend de son mode d’atténuation

Les contraintes logistiques sont identiques pour les cultures sur les fibroblastes d’embryons de poulets (CEF), car des œufs SPF sont également nécessaires. Toutefois, le maintien de la stérilité durant le processus de fabrication est plus facile et le problème des allergènes se pose beaucoup moins, car la plupart sont éliminés lors du lavage des cellules. En outre, ce procédé peut être automatisé.

Comparativement, l’utilisation de lignées cellulaires pour la culture des souches virales vaccinales réunit de nombreux avantages. Le risque de réversion de la virulence est faible, la stérilité est facilement maîtrisable et tout à fait adaptée à la fabrication de produits injectables, la logistique est souple et le procédé peut être facilement automatisé. Toutefois, les titres obtenus sont plus faibles qu’avec les autres procédés, d’où une moindre quantité de doses produites. En outre, en raison de l’adaptation de la souche virale à la culture cellulaire, la réplication de la souche vaccinale débutera lentement chez l’animal.

La qualité de ces vaccins est contrôlée par les laboratoires producteurs grâce à cinq tests majeurs, définis par la pharmacopée européenne : le contrôle de la stérilité, l’absence de mycoplasmes, l’absence de virus étrangers, un test d’innocuité et un test de “puissance”. Ce dernier comprend une titration, une séroconversion postvaccinale et une épreuve virulente. Les tests les plus lourds et les plus longs à mettre en œuvre sont ceux réalisés sur les ani maux. Ainsi, un test d’innocuité dure deux à trois semaines. Hervé Le Galludec, directeur Europe des gammes aviaires et porc chez Fort Dodge, a par ailleurs abordé les limites de l’utilisation de la séroconversion pour évaluer l’efficacité d’un vaccin. Pour la maladie de Gumboro, il n’existe pas de corrélation entre la séroconversion vaccinale et la réplication du virus vaccinal dans les bourses de Fabricius, laquelle est synonyme de prise vaccinale. De plus, la titration virale du vaccin n’équivaut pas toujours à l’efficacité. L’étude du lien entre les titres administrés et la protection vaccinale des oiseaux contre la maladie de Marek révèle que « pour un même titre, les résultats diffèrent selon les vaccins utilisés ».

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