Le congrès régional annuel des vétérinaires normands affiche un bilan positif - La Semaine Vétérinaire n° 1332 du 24/10/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1332 du 24/10/2008

Formation. Journée normande vétérinaire 2008

Actualité

Auteur(s) : Agnès Faessel

Maladies vectorielles et orthopédie bovine, dentisterie équine et maréchalerie étaient au programme.

Les Groupements techniques vétérinaires (GTV) de Normandie ont organisé leur rendez-vous annuel à Touques-Deauville (Calvados), le 14 octobre dernier. Cette journée de formation est destinée aux vétérinaires des cinq départements normands. Les conférenciers sont préférentiellement des praticiens locaux. « Nous souhaitons que des confrères passionnés partagent leur passion », résume Jean-Louis Cosson, l’un des organisateurs. Objectif atteint au vu de l’assiduité avec laquelle les quelque soixante-quinze congressistes ont assisté aux huit interventions, également réparties entre des thèmes bovins et équins. La réussite de l’événement repose aussi sur le soutien de ses partenaires, au nombre de vingt et un cette année.

Fièvre catarrhale ovine : une transmission directe par voie orale ?

La première partie de la session bovine s’est intéressée aux maladies émergentes, ou réémergentes. Ainsi, Paul Perié, praticien à Pont-Audemer (Eure), a présenté quelques données récentes sur la fièvre catarrhale ovine. Il a rappelé les incertitudes sur l’origine de l’introduction de la maladie en Belgique en 2006 et sur ses vecteurs de transmission. Des études sont en cours pour déterminer l’implication des moucherons culicoïdes, autres que Culicoides imicola, dans l’épizootie nord-européenne. Il a surtout développé les possibilités de transmission directe du virus : in utero, par voie vénérienne (possible, mais rare) ou orale. Ce dernier mode est suspecté face au cas de deux génisses initialement vironégatives et séronégatives, infectées à la suite d’un contact avec des animaux virémiques et la probable ingestion de délivrances contaminées. Deux lynx d’un zoo belge auraient également été infectés en consommant des produits bovins contaminés (avortons, veaux mort-nés), ce qui suggère l’hypothèse d’une transmission directe interespèces.

Sébastien Chauvet, praticien à Sainte-Mère-Eglise (Manche), et Pierre-Hugues Pitel, du laboratoire départemental du Calvados, ont abordé les principales maladies infectieuses ou parasitaires bovines transmises par les tiques : la piroplasmose et la fièvre Q, puis l’ehrlichiose granulocytaire et la maladie de Lyme, respectivement.

L’arthrocentèse est un outil diagnostique indispensable

La seconde session bovine s’est concentrée sur les maladies ostéo-articulaires du veau. Vincent Legoupil, praticien à Gavray (Manche), est intervenu sur le traitement des arthrites septiques. La suspicion clinique de ces affections est facile, mais notre confrère la complète systématiquement par un examen de la synovie, prélevée par arthrocentèse. Dans le traitement médical, l’accent a été porté sur l’intérêt de la pose d’implants intra-articulaires imprégnés d’antibiotique, qui permettent le relargage local et progressif de la molécule active. La matrice de l’implant est en polyméthylmétacrylate pour une diffusion de longue durée, ou en plâtre de Paris, naturellement dégradé en quelques semaines. Les antibiotiques utilisés sont la gentamycine ou la céfazoline. Pour le traitement chirurgical, le choix entre le lavage articulaire et l’arthrostomie repose sur l’aspect macroscopique de la synovie. La présence de fibrine oriente ainsi le praticien vers l’arthrostomie.

Frédéric Simon, praticien à Evron (Mayenne), a incité les confrères à s’engager dans le traitement chirurgical des fractures des membres chez le veau, à partir de la présentation de quatre cas cliniques. Entreprendre une intervention chirurgicale nécessite l’évaluation de plusieurs conditions préalables, relatives au poids du veau et au rayon osseux atteint qui dictent les possibilités de contention puis d’immobilisation, ainsi qu’au mode de vie de l’animal et à la motivation de l’éleveur dont dépendent les traitements postchirurgicaux. Pour la tarification, notre confrère distingue les frais d’anesthésie, d’intervention (temps passé), de matériel et de soins postopératoires. « Lors de la pose de fixateurs externes, les coapteurs sont réutilisables. Je demande donc le dépôt d’une caution. »

Se lancer en maréchalerie et en dentisterie équine

La tarification des actes a également été abordée à l’occasion de la session équine sur la dentisterie. L’entretien courant de la bouche a été présenté par Luc Van Vlierberghe, praticien à Saint-Lô (Manche). Il comprend l’examen des dents, leur nivellement et souvent des extractions. Notre confrère le facture entre 35 et 50 € (hors frais de tranquillisation). Mais le tarif peut varier selon la régularité des soins et la concurrence locale. Arnaud Triomphe, praticien à Bayeux (Calvados), a également insisté, lors de sa conférence, sur le faible investissement en matériel nécessaire pour débuter une activité en dentisterie équine : « Moins de 1 500 € ! »

Les actes de maréchalerie courante sont aussi à la portée des vétérinaires mixtes. Pour Valérie de Picciotto, praticienne à Sainte-Mère-Eglise, « il s’agit d’une activité sympathique et valorisante ». L’un des principes à respecter est néanmoins de travailler en bonne intelligence avec le maréchal-ferrant.

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