L’incidence de la psittacose humaine en France est peut-être sous-évaluée - La Semaine Vétérinaire n° 1331 du 17/10/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1331 du 17/10/2008

Zoonose et étude descriptive de l’InVS

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Nathalie Devos

Les enquêtes vétérinaires pourraient être élargies pour les cas non encore confirmés biologiquement.

Une étude descriptive sur la psittacose humaine dans le sud-ouest et l’ouest de la France est en cours. Mise en place au début de l’année par l’Institut de veille sanitaire (InVS) et cinq cellules interrégionales d’épidémiologie (Cire), en partenariat avec le Centre national de référence des Chlamydiae et l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), elle devrait durer deux ans. « L’incidence de cette zoonose (potentiellement grave chez l’homme) est en effet mal connue et ses liens épidémiologiques avec la pathologie aviaire ou le portage asymptomatique de la bactérie par les oiseaux méritent d’être mieux décrits pour développer une prévention adaptée », expliquent les épidémiologistes. Les cas retenus sont des patients âgés de plus de quinze ans hospitalisés(1) pour une symptomatologie respiratoire évocatrice de psittacose et qui, dans le mois précédant les signes cliniques, ont été exposés directement à des oiseaux, à leurs fientes ou à leurs plumes, quelle que soit l’espèce, dans un cadre professionnel ou non. Parallèlement, une autre étude est réalisée, à l’aide d’un questionnaire standardisé par les directions départementales des services vétérinaires, dans les abattoirs, chez des éleveurs ou des particuliers détenteurs d’oiseaux, afin de décrire les lieux, la provenance et la destination des animaux. Quinze départements, répartis dans cinq régions, sont concernés(2). Le premier rapport intermédiaire(3) a été rendu public par l’InVS le 25 septembre dernier.

52 % des cas suspects se situent dans les Pays-de-la-Loire

Au premier semestre, vingt-deux cas suspects de psittacose sont mis en évidence, mais l’analyse ne porte que sur vingt et un, car une personne a refusé de participer à l’enquête. Ils se situent en Aquitaine (six), dans le Limousin (trois), l’Ouest (un) et les Pays de-la-Loire (onze). 81 % d’entre eux présentent les premiers symptômes pendant le premier trimestre de l’année. 62 % des individus atteints sont des hommes. Parmi les symptômes rapportés (disponibles pour vingt cas), une détresse respiratoire est observée chez huit cas. Les douze autres souffrent (de façon combinée ou non) de céphalées-myalgies, de nausées, de vomissements et de douleur abdominale, de désorientation, de douleur thoracique, de vertiges, d’une éruption maculo-papuleuse, de polyarthralgies et de conjonctivite. Dix-neuf cas nécessitent une hospitalisation. Après la réalisation d’analyses de laboratoire, huit cas sont classés en psittacose confirmée, deux en probable et dix autres ne sont pas confirmés biologiquement ou sont en cours de confirmation.

Les expositions des personnes à des oiseaux sont documentées pour dix-neuf des cas suspects du début.

Des expositions professionnelles ou non dans des proportions similaires

Une exposition professionnelle est rapportée pour dix cas (dont cinq présentent une psittacose confirmée ou probable). Pendant le mois qui précède le début des signes, trois ont travaillé en abattoir, cinq en élevage de volailles et deux en gavage. En élevage, quatre utilisaient systématiquement des vêtements spécifiques. En abattoir, tous le faisaient.

Neuf cas rapportent des expositions non professionnelles. Parmi eux, cinq ont eu des contacts avec des oiseaux d’agrément (canaris, capucins mandarins perroquets, perruches), deux avec des oiseaux péridomestiques (pigeons de ville) et un avec des oiseaux sauvages.

Neuf cas de psittacose probables ou confirmés donnent leur accord pour une enquête vétérinaire. Fin juin, quatre investigations sont réalisées : prélèvements de fientes de pigeons, prélèvements chez un détenteur de canaris, ainsi que dans une exploitation non professionnelle de canards mulards et chez un professionnel de l’élevage et du gavage de canards mulards. A chaque fois, des Chlamydiaceae sont mises en évidence par polymerase chain reaction (PCR) dans au moins un des prélèvements analysés.

Les auteurs constatent que le nombre de cas au premier semestre de cette année est légèrement plus élevé qu’au premier semestre 2007 (quatorze cas). L’action de sensibilisation menée lors de la création du réseau d’hôpitaux volontaires laisse espérer davantage de signalements de suspicions. Ils mettent également en exergue l’importance des cas non confirmés biologiquement et insistent sur la nécessité de réaliser le plus tôt possible des prélèvements rhino-pharyngés pour une analyse PCR et des échantillons sanguins afin d’obtenir des sérologies tardives. Ils observent aussi la faible quantité d’investigations vétérinaires et de prélèvements animaux, qui dépendent du nombre de cas confirmés ou probables et des délais de confirmation. En effet, lorsque celle-ci est tardive, les volailles avec lesquelles le cas est entré en contact peuvent avoir quitté l’élevage. Ainsi, l’élargissement du protocole à des investigations vétérinaires pour des cas qui ne sont pas encore confirmés biologiquement pourrait être discuté, concluent les épidémiologistes.

  • (1) Dans l’un des établissements du réseau participant à l’étude.

  • (2) Bretagne (Ille-et-Vilaine, Côtes-d’Armor, Finistère, Morbihan), Pays-de-la-Loire (Loire-Atlantique, Mayenne, Sarthe, Maine-et-Loire, Vendée), Poitou-Charentes (Deux-Sèvres), Aquitaine (Dordogne, Landes, Pyrénées-Atlantiques) et Midi-Pyrénées (Gers et Hautes-Pyrénées).

  • (3) Les résultats de cette étude sont disponibles en intégralité à l’adresse http://www.invs.sante.fr/display/? doc=surveillance/ psittacose/index.htm

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr