Dans le Rif marocain, l’élevage caprin est une alternative à la culture de cannabis - La Semaine Vétérinaire n° 1331 du 17/10/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1331 du 17/10/2008

La ferme des caprins de Bellota (Maroc)

Éclairage

UNE JOURNÉE À…

Depuis un an, une jeune consœur apporte son soutien technique à une fromagerie et à un élevage de chèvres.

Amandine Bouillot (L 06), jeune consœur voyageuse, a jeté son dévolu sur le monde caprin. Conciliant ses deux passions, elle a opté, il y a un an, pour une première expérience professionnelle au Maroc, au sein de l’Association nationale des éleveurs d’ovins et de caprins (Anoc). Elle est désormais installée à Chef-chaouen, au pied des montagnes du Rif marocain, région bien connue pour sa production de cannabis, acheminée en abondance vers l’Europe sous la forme de haschisch. Face à cette situation, des organisations non gouvernementales, des associations locales et l’Etat soutiennent l’élevage caprin, quelque peu déclinant dans cette zone, pour en faire une activité économique alternative à la culture lucrative du cannabis. Dans ce contexte, Amandine est employée par l’Association française des volontaires du progrès (AFVP), qui dépend du ministère des Affaires étrangères, pour une mission de deux ans. Sur place, elle vient en appui à l’Anoc sur deux sites : une fromagerie et le centre technique d’élevage caprin de Bellota. Dans la première, qui recueille le lait du centre, notre consœur participe aussi bien à la communication et à la commercialisation des fromages qu’à la mise en place de protocoles d’autocontrôles sur le lait et les produits fabriqués.

Le statut de vétérinaire conseil est difficilement accepté

Dans la ferme des caprins, qui compte plus de trois cents têtes, dont cent cinquante chèvres en lactation, la mission principale d’Amandine est d’assurer le suivi sanitaire. Les maladies rencontrées au quotidien sont des mammites, des abcès, des diarrhées et des affections respiratoires. La jeune praticienne est surtout présente pendant la période des mises bas, de fin janvier à mars, et intervient en particulier lors de dystocies. Outre son rôle de vétérinaire traitant, elle conseille le technicien gérant, les stagiaires et les ouvriers sur la conduite du troupeau, notamment la reproduction et l’amélioration génétique. Avec les employés de la ferme, la communication se fait principalement en français, mais notre jeune consœur a aussi appris des bases d’arabe.

Si la langue ne constitue pas un réel obstacle à son travail, la différence de culture est plus marquante. Ainsi, les heures de prières, notamment celle du vendredi midi, influencent largement l’emploi du temps. Pendant le ramadan, Amandine doit prendre en compte le rendement plus faible des employés l’après-midi. Elle évite ainsi de planifier des réunions ou des formations. En outre, notre consœur souligne que son statut de femme, « qui pourrait être handicapant, au Maroc, pour réussir à se faire respecter dans le milieu professionnel, est contrebalancé par le fait d’être étrangère ». Malgré ces différences, ses principales difficultés sont surtout le manque de moyens et un statut de “vétérinaire conseil” difficile à faire accepter.

Pour les traitements, Amandine peut puiser dans les stocks de la pharmacie de la ferme, mais le choix est limité. Elle dispose de deux types d’antibiotiques et de deux types d’anti-inflammatoires. Les aiguilles et les seringues, quant à elles, se comptent sur les doigts d’une main…

Un échange permanent de savoirs et de cultures

Malgré ces contraintes, l’expérience est enrichissante. Notre consœur apprécie particulièrement la diversité des activités exercées au cours d’une journée, ainsi que l’autonomie dont elle dispose pour gérer son emploi du temps et alterner soins aux animaux, réflexion sur la conduite d’élevage et tâches administratives. La part du travail sur ordinateur n’est d’ailleurs pas négligeable. Elle a ainsi participé aux calculs des résultats d’exploitation et a initié la saisie informatique des registres des mises bas et des autres données zootechniques sur plusieurs années, dans l’optique d’une future exploitation. Elle est en outre souvent en contact avec l’animateur responsable de sa mission à Chef-chaouen et participe à des réunions qui impliquent les partenaires, locaux ou non, de l’AFVP.

Dans son travail au quotidien, Amandine a le désir d’investir son temps et son expérience pour former les employés qu’elle côtoie. Pour sa part, elle apprend tous les jours au contact des femmes et des hommes marocains qui lui font découvrir la richesse de leur culture. Car lorsqu’elle se rend à la ferme de Bellota, elle partage non seulement une expérience professionnelle avec ses collègues, mais aussi un style de vie.

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