Un praticien conçoit du matériel de contention simple et efficace

J’en avais assez de m’empoisonner la vie avec la contention des veaux. Dans les élevages, la plupart du temps, je n’avais à ma disposition que des ficelles ou des cordes, régulièrement sales, trop petites ou trop grosses, pour attacher les pattes des veaux qui avaient besoin d’une perfusion. Souvent, l’animal bougeait, l’aiguille sortait ou nous prenions un coup de pied, et le veau se retrouvait avec un hématome à la jugulaire », témoigne Hubert Planton, praticien à Pontaumur, dans le Puy-de-Dôme. Croyant et pratiquant régulier de la maxime « il faut être intelligemment paresseux », il a donc conçu les Entravons des Gandins (^{voir photo 1} ) qui sont légers, robustes, peuvent être désinfectés facilement et allient la praticité avec une haute résistance mécanique et chimique. Auparavant, notre confrère avait essayé d’utiliser les entravons berlinois, qu’il trouve trop volumineux, lourds et difficilement ajustables au diamètre des pattes. Exigeant sur la propreté et la désinfection de son matériel, il leur reproche également l’impossibilité d’être désinfectés. Son premier prototype date de 2002. Il s’agit d’ailleurs du modèle qu’il continue d’employer quotidiennement. Seuls les velcros ont dû être changés en juillet dernier. Pierre Rigaud, installé à Besse-et-Saint-Anastaise, dans le Puy-de-Dôme, a testé les Entravons des Gandins. « Je les utilise régulièrement depuis maintenant quatre ans, en particulier pour les veaux (^{voir photo 2}). Je les perfuse avec un grand confort, sans avoir besoin de beaucoup d’aide. » Un avantage d’autant plus important que « maintenant, dans les élevages, la main-d’œuvre est peu nombreuse et peu disponible », explique notre confrère qui insiste sur la facilité de désinfection de ces entravons.

La désinfection et la résistance mécanique ont été testées

Les tests réalisés par un laboratoire spécialisé dans le contrôle microbiologique attestent de la facilité de ces entravons à être désinfectés et de leur résistance chimique. Le protocole utilisé était issu de la norme NF EN 13697. Les matériaux textiles, seuls susceptibles d’emmagasiner des agents pathogènes, ont été contaminés par contact avec deux bactéries, Pseudomonas aeroginosa et Staphylococcus aureus, durant trente minutes. Les désinfectants testés étaient la povidone iodée, l’eau de Javel et la chlorehexidine. Dans sa pratique quotidienne, Hubert Planton désinfecte les entravons entre deux utilisations, généralement avec de l’eau de Javel.

La résistance mécanique de l’outil a également été spécifiée. Elle s’élève à 5 t pour chaque sangle. Chacun des éléments métalliques commence à se déformer à partir de 600 kg de traction, soit en pratique 600 kg par patte.

Deux usines du Rhône fabriquent les pièces qui sont assemblées aux Gandins, à Saint-Hilaire-du-Touvet, en Isère. Ces entravons, qui peuvent aussi être utilisés pour des interventions chez les vaches et les petits ruminants (^{voir photo 3}), sont vendus au prix de 150 € hors taxes.

Connu et reconnu pour ses compétences dans la capture d’éléphants et de rhinocéros, notre confrère est sollicité par les parcs naturels d’Afrique du Sud. Le brevet qu’il a déposé lui permet de décliner l’outil dans toutes les tailles, notamment pour les animaux de compagnie.