La tulathromycine élargit ses indications en métaphylaxie respiratoire chez le porc - La Semaine Vétérinaire n° 1328 du 26/09/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1328 du 26/09/2008

Antibiothérapie. Une injection unique remplace le traitement oral

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

Pfizer vient d’obtenir une extension d’indication de Draxxin® contre Hæmophilus parasuis.

Depuis quelques semaines, la solution injectable de tulathromycine de Pfizer, Draxxin®, bénéficie d’une extension officielle d’indication pour le traitement et la prévention des infections respiratoires à Haemophilus parasuis (ou maladie de Glässer). Cet antibiotique est donc indiqué contre quatre germes associés à des affections respiratoires chez le porc : Actinobacillus pleuropneumoniae, Pasteurellamultocida, Mycoplasma hyopneumoniae et, désormais, H. parasuis.

L’extension d’indication est justifiée par la sensibilité d’Haemophilus parasuis vis-à-vis de la tulathromycine, avec des concentrations minimales inhibitrices évaluées à 0,06 µg/ml pour la CMI50 et à 0,5 µg/ml pour la CMI90. Après une injection intramusculaire unique à 2,5 mg/kg (1 ml/40 kg), les concentrations pulmonaires de tulathromycine sont bien supérieures à ces CMI pendant au moins deux semaines (voir graphique 1).

Un traitement qui cible le trou immunitaire en postsevrage

Le diagnostic de la maladie de Glässer n’est pas facile. En effet, la pathogénicité d’Haemophilus parasuis dépend de son sérotype et de l’environnement (stress). Ce germe est donc à la fois considéré comme un hôte normal des voies respiratoires supérieures du porc et comme l’agent pathogène de la maladie de Glässer, à l’origine d’anorexie, de fièvre, de polyarthrites, de péricardites, de péritonites, de pleurésies. Les symptômes peuvent être plus frustes (subcliniques). H. parasuis intervient aussi en surinfection de maladies virales (circovirus, syndrome dysgénésique et respiratoire porcin, etc.). La culture de ce germe est lente et difficile, avec de nombreux résultats “faux négatifs”.

Avec la conduite en bande et l’amélioration des conditions d’élevage, cette maladie s’observe surtout lors du “trou immunitaire”. Pendant cette période, qui débute durant le postsevrage, l’immunité maternelle est insuffisante pour protéger le porcelet et l’immunité acquise par la vaccination, mise en place à partir de l’âge de cinq semaines, est encore inefficace. Cette période dure donc environ un mois, généralement entre l’âge de cinq et neuf semaines (voir graphique 2).

Une injection unique d’un faible volume face aux aliments médicamenteux

Une injection unique de Draxxin® au début de cette phase à risque permet de prévenir les épisodes cliniques respiratoires durant le postsevrage. Pendant cette période, les porcelets sont souvent traités avec des antibiotiques dans l’aliment médicamenteux.

Lors d’une conférence européenne, les directeurs technique et marketing Europe de Pfizer ont alors souligné les avantages d’une injection unique de leur antibiotique – en termes d’observance, de praticité et donc d’efficacité – par rapport aux traitements oraux habituels. Avec ces derniers, « la dose d’antibiotique administrée par porcelet est variable d’un individu à l’autre et, surtout, aléatoire » lorsque les animaux, en début d’infection, « diminuent significativement leur appétit et/ou leur consommation ». La difficulté est alors de déterminer le bon moment pour injecter le macrolide en postsevrage, « juste avant l’apparition des premiers signes cliniques » ou, à défaut, « lorsque 2 à 5 % des porcelets présentent ces symptômes ».

Le témoignage de Marcel Dethinne : de la catastrophe au miracle

Lors de cette conférence, plusieurs vétérinaires porcins européens, dont Marcel Dethinne (Liège 84, Prestor) pour la France, sont aussi venus témoigner de leur expérience vis-à-vis de cet antibiotique. Au lancement du médicament en 2004, notre confrère a « refusé de l’utiliser en raison de son coût élevé chez le porc ». Il a donc découvert son efficacité presque « par hasard », au début de cette année, lorsqu’un atelier d’engraissement a dû faire face à une situation « catastrophique » de circovirose, avec une surinfection par de l’actinobacillose. « Je ne m’attendais pas à un miracle. Et pourtant, pour l’éleveur, ce fut miraculeux ! » La quasi-totalité des animaux cliniquement atteints, parfois sévèrement, ont été sauvés sans rechute. « Après trois à quatre jours, il n’était plus possible de distinguer les porcs malades de ceux qui ne l’avaient pas été. » Pour Marcel Dethinne, « le coût élevé du traitement est vite récupéré » grâce à la diminution des pertes. Il souligne aussi comme point fort du produit sa facilité d’emploi (une injection unique d’un petit volume d’une solution aqueuse facilement “seringable”), et en point faible le temps d’attente dans la viande, de trente-trois jours chez le porc, qui ne permet pas son usage en fin d’engraissement.

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