L’école de Toulouse, un parcours semé d’embûches - La Semaine Vétérinaire n° 1328 du 26/09/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1328 du 26/09/2008

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Auteur(s) : N. D.

Souhaitée dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, la création d’une école vétérinaire à Toulouse tourne en une aventure longue et laborieuse.

En 1761, les capitouls(1) adressent à Louis XV et à Claude Bourgelat une requête officielle pour obtenir la création d’une école consacrée uniquement aux bovins et aux animaux de ferme. Dès l’origine, cette vocation la distingue donc de ses “sœurs”, celle de Lyon (1762) et de Maisons-Alfort (1764), créées historiquement à l’âge d’or de l’hippiatrie. Mais cette demande reste lettre morte. En 1793, le conseil général de Haute-Garonne décrète la création d’une école départementale. Finalement, elle ne verra jamais le jour. En 1808, une école « impériale vétérinaire », un prytanée vétérinaire créé par décret du 27 juillet, meurt dans l’œuf, puisque ce dernier est annulé par la suite. Au final, en 1825, l’ordonnance de Charles X en date du 6 juillet officialise la création d’une « école vétérinaire provisoire » destinée à l’étude des maladies des bovins, à une époque où la plupart des animaux de trait sont des bœufs.

Grâce à la détermination des autorités toulousaines, la première école, provisoire, l’école du Bénech, ouvre enfin ses portes, dans le quartier Saint-Michel, où elle restera de 1828 à 1834.

Les polémiques sur le site choisi dureront… soixante-cinq ans

Pendant ce temps, après une longue hésitation sur le lieu d’implantation définitive, le choix se porte sur le quartier Marengo de la ville rose, au lieu-dit “Matabiau”. La première pierre est posée le 8 février 1832. L’école de Matabiau ouvre le 22 août 1834 et est officiellement inaugurée un an plus tard, sous Louis-Philippe. Mais le choix de cet emplacement fait rapidement l’objet de controverses. Un grave incendie, en 1899, détruit une grande partie des bâtiments et déclenche une campagne de contestations. Des polémiques qui dureront… soixante-cinq ans. Les arguments avancés sont variés : les 2,5 ha sont enclavés au milieu d’immeubles privés, le voisinage se plaint des odeurs et des aboiements nocturnes, la Compagnie des chemins de fer réclame une partie du terrain, etc.

En 1927, nos maîtres Leclainche et Sendrail (directeur de l’école de 1929 à 1935) persuadent la ville de Toulouse d’acheter un terrain de 15 ha au lieu-dit “la Juncasse” (la Joncheraie), situé à 1 km de Matabiau, pour y transférer l’école. De 1932 à 1939, un bâtiment moderne et vaste y est construit, adapté aux études vétérinaires. Mais à peine la construction terminée, la Seconde Guerre mondiale éclate. L’école de la Juncasse est réquisitionnée par le ministère de l’Air pour y installer son centre d’études aéronautiques. A la fin du conflit, elle n’est pas restituée aux vétérinaires, les militaires s’y installent définitivement. En 1947, de nouvelles démarches sont lancées pour remplacer Matabiau, alors que des rumeurs évoquent la suppression pure et simple de l’école à Toulouse pour la transférer dans les locaux de l’école de santé navale à Bordeaux. S’ensuivent de violentes protestations des élus toulousains. Enfin, en 1954, la ville achète 41 ha sur le domaine du château de la Marmande, situé chemin des Capelles, au bord du Touch, dans l’agglomération toulousaine. La première pierre de la nouvelle école est posée en 1961. La promotion T 65, dans sa quatrième année d’études, inaugurera le campus.

  • (1) Les capitouls étaient, depuis le Moyen Age, les habitants élus par les six quartiers de Toulouse pour constituer le conseil municipal de la ville. Leurs attributions étaient administratives, mais aussi judiciaires et militaires

POUR EN SAVOIR PLUS

• Véto Matabiau, berceau de l’enseignement vétérinaire à Toulouse, Association des anciens élèves et amis de l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse, éd. Alan Sutton, 2007.

• L’Ecole vétérinaire de Limoges, Recueil de médecine vétérinaire, 1902.

• Lyon, berceau des sciences vétérinaires, Jack Bost, éditions Lyonnaises d’art et d’histoire, 2005.

• Bourgelat et les écoles vétérinaires, Daniel Robin, 1999.

• Histoire de l’école d’Alfort, A. Railliet et L. Moulé, 1908.

• « L’Ecole nationale vétérinaire de Nantes — Histoire de son origine à son ouverture », thèse vétérinaire de Jean-Luc Gerbier, 1987.

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